Décidément, Annie May aime nous faire attendre. En même temps, il n’y a que les bonnes choses qu’on attend avec une telle impatience, et la série des Aspirantes, commencée il y a déjà sept ans (!), en fait tout aussi décidément partie. C’est donc avec le plus grand plaisir que j’ai reçu la nouvelle de la publication de Le Pollen, et je me suis jeté dessus comme sur un cadeau de Noël avant l’heure afin de connaître la suite des aventures de la belle Stella qui, au cours d’une initiation qui l’a vue passer des mains de ses supérieurs comme la cruelle Sergente Rhys entre celles de ses camarades tout aussi malveillantes, a appris les plaisir de l’exhibition et de la soumission, le tout au service du combat contre les aberrations, des plantes mutantes ayant développé des tentacules envahissantes et une soif pour la chair féminine qu’elles adorent inspecter jusqu’aux derniers recoins.
Si tout cela vous semble quelque peu bizarre, je vous invite à revenir en arrière et de commencer par les débuts afin de mieux connaître l’univers où Stella et ses camarades mènent leur drôle de combat inspiré en grande partie par le fantasme des tentacules omniprésent dans l’imaginaire érotique asiatique et surtout japonais.
Dans le huitième tome de la série (qui peut aussi être considéré comme le septième vu qu’il y a eu un hors-série Halloween en 2015), Annie retrouve quelques vieilles connaissances de plus ou moins longue date comme la doctoresse Medusa dont elle a percé le secret dans le tome précédent, le colonel Craggs qui continue d’enfiler les cadettes et qui, au grand dam de Stella, vient de s’inviter dans l’intimité de Clara, sa meilleure copine et confidente, et last but not least l’énigmatique Bendedict Briges quel sera amenée à rencontrer dans une chambre d’hôtel où il compte sur Stella pour lui prodiguer des services assez particuliers. Un rendez-vous où notre amie se rendra en compagnie de la sergente Rhys, ce qui lui permettra de découvrir sa supérieure, bien connue des lecteurs depuis l’admission de Stella à l’Académie, sous un jour nouveau, dévoilant un détail de sa personnalité auquel ni Stella ni nous autres lecteurs ne nous attendions. Mais comment s’étonner encore de la richesse des personnages dans cet univers déjanté où les fantasmes s’invitent dans le quotidien des protagonistes et où des plantes se promènent à travers champs toujours en quête de cavités pour y plonger leurs appendices ? Une activité qui leur est facilitée par une arme de séduction massive, le pollen, la matière éponyme du tome en question et qui n’est autre, une consultation rapide de la Wikipédia permet de l’affirmer, que la semence masculine des végétaux. Dans l’univers de Stella, ce pollen est un aphrodisiaque des plus puissants, fait qui lui est confirmé par une expérience à laquelle elle est invitée de participer par la doctoresse Medusa, et qui la conduit à travers une volupté sans bornes aux actions les plus impudiques.
L’immersion dans l’univers de Stella et des Aspirantes est toujours un plaisir, même quand l’intrigue, comme dans le volume en question, prend un caractère d’intermédiaire, un entre-deux où des événements se préparent, où des ruptures sont dans l’air et où de nouvelles relations se dessinent à l’horizon. L’autrice vient de placer sa protagoniste dans un carrefour dont elle contemple les possibilités sans pouvoir connaître les issues et les conséquences de ses choix. En attendant de connaître la suite, le lecteur profite des instants – trop rares – passés en compagnie de Stella pour jouir à fond de la sensualité brute que celle-ci exhale comme d’autres leur – pollen.
Annie May
Le Pollen
Bio Super Élite : les Aspirantes t. 8
Les Chemins obscurs
ASIN : B08LNPCWXZ