Tho­mas Gal­ley, Les Chattes

Le 14 mai 2013, mon deuxième roman, Les Chattes, a vu la lumière du jour dans la col­lec­tion SeX­ta­sy des Édi­tions Numé­rik­livres. C’est un roman éro­tique qui raconte les aven­tures et les ren­contres de Marie et de Nadège dans un monde où l’a­mour se conjugue au fémi­nin. Et parce qu’il faut appe­ler un chat un chat, on peut dire que c’est un roman consa­cré à l’a­mour – et pas que sen­ti­men­tal ! – entre femmes. Vous me direz que, étant dépour­vu d’un deuxième chro­mo­some X, je suis mal pla­cé pour me mettre dans la tête de ces femmes. Je lais­se­rai en juger celles et ceux qui m’au­ront lu, mais sachez néan­moins qu’Auré­lie Gaillot vient de me faire la remarque suivante :

Pour Tho­mas Gal­ley, ce second livre me laisse à pen­ser que Tho­mas est en fait une femme, qui aime beau­coup les femmes, en plus !

Mais, blague à part, pour­quoi donc jus­te­ment un tel sujet ? Et bien, l’i­dée m’est venue après la lec­ture d’un roman publié par mon édi­teur en novembre 2012, Ev Anckert. Celui-ci, ini­tia­le­ment paru en 1994, tourne autour de la ren­contre ful­gu­rante de Louise, auteure qué­bé­coise, et d’Ev Anckert, édi­trice pari­sienne, et doit être lu dans le contexte de l’é­man­ci­pa­tion des homo­sexuels et des débats qui, en France, ont mar­qué la vie poli­tique du début des années 1990 jus­qu’à la créa­tion du PACS en 1999. L’a­mour peut donc être poli­tique (ce qui n’est pas nou­veau, on le sait depuis au moins l’Anti­gone de Sophocle), et la meilleure illus­tra­tion en est don­née par la viru­lence des mani­fes­ta­tions à l’oc­ca­sion du Mariage pour tous, ce pro­jet du gou­ver­ne­ment socia­liste qui remet à l’ordre du jour une contro­verse qu’on avait cru résolue.

S’il est vrai que le débat concret, tel qu’il est mené dans la France de 2013, est absent des aven­tures de Marie, de Nadège et de toutes celles qu’elles ren­contrent au fur et à mesure de leurs expé­di­tions noc­turnes, il faut quand même com­prendre que ce texte n’est pas neutre, dans la mesure où il montre des êtres humains à la recherche de ce qu’ils sont réel­le­ment, dans leur for inté­rieur, et de la façon de se défi­nir par rap­port à leurs pro­chains et à la socié­té. Parce que, s’il y a bien le côté éro­tique – très impor­tant -, il y a aus­si les inter­ro­ga­tions, les doutes, la dou­leur, et la joie de tom­ber amou­reuse. Et peu importe le genre de la per­sonne en question !

À lire :
Léa Rivière, À volonté

Les Chattes, c’est donc aus­si un roman qu’on peut lire comme un com­men­taire au débat qui a fait perdre la tête à plus d’un et qui montre de manière si peu ambi­guë qu’on est encore loin d’une socié­té où les dif­fé­rences ne sont plus per­çues comme autant de menaces mais comme un enri­chis­se­ment, et où les êtres humains ne doivent plus se battre pour la recon­nais­sance de ce qui est le plus bel héri­tage de notre espèce – l’amour.

Mais ne vous lais­sez pas abu­ser par tout ça : Je vous assure que ce petit texte trouve sa place dans la col­lec­tion si bien nom­mée : SeXtasy :-)

Mise à jour

Les Édi­tions Numé­rik­livres ont dis­pa­ru suite à la mort de leur édi­teur, Jean-Fran­çois Gay­rard, en sep­tembre 2018. Pen­dant deux ans, Les Chattes ont donc man­qué de toit pour les abri­ter, jus­qu’à ma déci­sion de pas­ser en édi­tion indé­pen­dante. En avril 2020, mes félines se sont donc ran­gées sous les ban­nières de Jeff Bezos où vous pour­rez les fré­quen­ter dans la biblio­thèque Kindle.

On en parle

Depuis la publi­ca­tion en mai 2013, cer­tains ont lu et appré­cié Les Chattes. Par­fois même au point d’en parler :

Anne Bert sur le Salon lit­té­raire : Les Chattes et leurs dési­rs amoureux

« l’angle choi­si par Tho­mas Gal­ley pour nous par­ler d’amours fémi­nins, est inté­res­sant et fort puisqu’il laisse le lec­teur et Marie constam­ment sur le fil de rasoir, ne lais­sant jamais le désir se consom­mer. Et c’est malin de la part de Tho­mas Gal­ley parce que la lit­té­ra­ture éro­tique pèche sou­vent par cette manie qu’ont les auteurs de gaver le lec­teur de jouis­sances effré­nées, sans temps de latence. »

Ber­tille Marion sur le blog de sanspapier.com, ancienne librai­rie en ligne : Cri­tique des Chattes et Inter­view de l’auteur, Tho­mas Gal­ley (9 juillet 2013)

« […] l’intrigue ser­pente entre récits éro­tiques, tableaux orgiaques et temps de latence. Si les soi­rées où Marie découvre l’homosexualité fémi­nine sont intenses, ces moments sont entre­cou­pés de jour­nées de réflexion. Cela laisse au lec­teur le temps de dési­rer la pro­chaine expé­di­tion noc­turne. Enfin, le fait que Marie soit inter­dite de toute par­ti­ci­pa­tion aux jeux sexuels nous main­tient en haleine tout le long du livre. »

Domi­nique Lému­ri dans son blog L’Œil du Lému­rien : Quand l’œil s’en­ca­naille… Les Chattes de Tho­mas Gal­ley (26 mars 2014)

« Il serait facile de som­brer dans la vul­ga­ri­té, et mal­gré des scènes très chaudes, il n’en est rien. Tho­mas Gal­ley manie une plume élé­gante et raconte une vraie his­toire, des rela­tions qui ne sont pas que sexuelles, la façon dont un amour naît entre Marie et Nadège et c’est bien agréable. »

Cla­ris­sa Rivière dans son blog Les goû­ters de Cla­ris­sa : Les Chattes, de Tho­mas Gal­ley (19 juin 2014)

« Les his­toires sont tou­jours belles, les rela­tions tou­jours consen­ties et aimées, aus­si fortes soient-elles … L’ambiance est envoû­tante. Légère au début du roman, elle s’alourdit peu à peu, nous oppresse, nous met en transe, et nous entraîne. Loin. »

Isa­belle Loré­dan dans son blog Fan­tas­ma­gor’I­sa : Les Chattes – Tho­mas Gal­ley (17 juillet 2014)

« J’avoue que je deviens très dif­fi­cile à séduire en matière de lit­té­ra­ture éro­tique, Les Chattes m’ont cap­ti­vée et mise dans tous mes états. Cela ne m’était pas arri­vé depuis L’Éveil des sen­ti­ments de Emma Cavalier. »

Fati­ma sur le site des Reines de la Nuit (3 sep­tembre 2014)

« Un fran­çais soi­gné, sans être pédant vrai­ment très agréable à lire. »

En plus, si Fati­ma n’a pas vrai­ment aimé mon approche trop « hard », elle a quand même sai­si avec jus­tesse ma concep­tion de l’érotisme.

À lire :
Jack Valmont, Martina à la plage

Thomas Galley, Les Chattes

Tho­mas Gal­ley
Les Chattes
Auto-édi­tion Kindle
ASIN : B0874VV7KM

Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95

Commentaires

2 réponses à “Tho­mas Gal­ley, Les Chattes”

  1. Oui, je par­tage votre avis : « Je vous assure que ce texte trouve sa place dans la col­lec­tion si bien nom­mée : SeXtasy ».

    Pas­ser ici pour vous dire que j’ai aimé lire votre ouvrage. Je n’ai pas l’ha­bi­tude de lire des romans éro­tiques mais cela m’a don­né envie de m’es­sayer à ce genre lit­té­raire, qui ne me semble pas facile à aborder.
    Mer­ci pour cet agréable moment de lec­ture. Xavier

    1. Mer­ci Xavier, c’est appré­cie :-) Et si vous avez des textes éro­tiques à dégus­ter, je suis preneur !