
Il y a à peine quelques jours, je vous ai parlé de Violette Anthémis et des aventures de cette garce aussi bandante qu’improbable, de cette femme qui sert d’écran pour y projeter tous les fantasmes. Des fantasmes qu’elle provoque autant qu’elle les dessert, avec une joie non feinte – une joie qui pourtant n’est parfois que le masque de la plus mauvaise foi du monde. À moins toutefois que cette mauvaise foi ne soit à chercher du côté des auteurs ?
Créature d’une bande de Morts, Violette a, comme vous le savez, été incarnée par Miss Edith Oswald, dans une collaboration des plus réussies, et le fait de pouvoir coller un visage et un corps sur les mots et les lettres qui s’affichent sur l’écran n’enlève rien à la puissance des fantasmes engendrés par la lecture – bien au contraire !
Dans mon premier article, j’ai exprimé un vif regret d’être arrivé en retard, d’avoir raté le temps où Violette se présentait sous toutes les coutures, où elle se servait de ses charmes pour rendre tout simplement irrésistible une lecture déjà franchement bandante et où elle accompagnait de ses batifolages les frasques improbables que son physique inspirait jusqu’aux Morts. Et bien, quelle ne fut pas ma surprise quand, lors d’une de mes visites nostalgiques sur le site des Deads, j’y ai découvert la boutique avec un stock tout frais et tout rutilant de ces fameuses éditions « cheesecake » qui y attendaient le chaland, ces mêmes versions augmentées dont on n’arrêtait pas de me promettre des miracles et où je pourrais enfin retrouver la belle avec son minois tellement ravissant d’innocence délurée qu’il me fait systématiquement perdre raison, au point que les cordons de ma bourse se délient pratiquement tout seul – et je dis ça en ayant sous les yeux une photo mettant en valeur les seins de Violette, d’une opulence qu’il n’est pourtant pas facile d’ignorer ! Le moyen de voir ça et de ne pas céder à la tentation ? Me voilà donc, pour la somme très modique de 1,50 €, propriétaire de la nouvelle intitulée Fondement corporatiste, achat concrétisé par l’envoi de deux (!) fichiers, un EPUB avec le texte et un archive ZIP avec plein de photos de la belle en train d’illustrer un passage du texte en question en se mettant tout doucement dans le plus simple des appareils.

Inutile de vous dire que, depuis la publication de mon premier article consacré à Violette Anthémis, j’ai pénétré plus loin dans son univers, et les frasques de l’héroïne m’ont plus d’une fois fait éclater de rire (je conseille tout particulièrement les deux nouvelles Cowgirl et Space Ranger pour s’en convaincre). Parfois, c’est à se demander s’il n’y aurait pas une sorte de compétition au sein du collectif d’auteurs pour savoir qui trouverait le moyen le plus improbable, le plus loufoque, pour se débarrasser de l’héroïne qui, plus d’une fois, y tire une dernière révérence, les cuisses grandes ouvertes et les orifices débordants de liquides, un dernier soupir expirant sur des lèvres désormais irrémédiablement serrées. À moins que ce soit à son partenaire de tirer cette révérence, en même temps qu’un dernier coup. Ah, fatale Violette ! Mais comment attendre autre chose de celles et de ceux qui ont choisi de se pavaner sous la bannière des Morts ?
Avec la disponibilité des éditions Cheesecake, l’univers de Violette Anthémis est de nouveau entier. Pourquoi donc attendre pour en profiter ? Riche d’une expérience de plusieurs décennies de lectures érotiques, je vous assure que la formule proposée par les Morts est une des plus avantageuses qui puisse se trouver. Un érotisme des plus effrénés, marqué au fer rouge d’une imagination sauvage, le tout couronné par un ridicule qui, contrairement à ce que l’on prétend, tue avec la précision d’une lame affûtée, avec en bande sonore un rire irrésistible – jaune parfois, franc toujours – qui emporte le tout – auteurs, lecteurs, personnages, prétentions – dans un maelström irrésistible ? Qui dit mieux ? Pour ma part, je compte être sous peu le propriétaire comblé de l’intégrale des Violette Anthémis.