
L’un ou l’autre de mes lecteurs se souvient sans doute d’une de mes plus belles découvertes : Maître Golov, le nihiliste naturiste, le grand amoureux de la femme, dont les dessins sont tout simplement épatants par leur impertinence irrespectueuse, leur indécence rafraîchissante et leur humanisme qui ne recule ni devant la fragilité ni la faiblesse voire la laideur. Et quel meilleur exemple que cette femme debout, dressée devant un ciel vide ? Offrant son dos à la main serviable, elle écarte ses cheveux, dans un geste aussi simple qu’admirable, pour éviter de se retrouver avec plein de crème solaire dedans. Au premier abord, une belle jeune femme comme tant d’autres, une de celles qui peupleront, cet été encore, les plages par milliers et dont la nudité étalée sur le sable fera fantasmer plus d’un. Mais c’est en regardant de plus près qu’on se rend compte de la maîtrise qui non seulement s’empare des imperfections, du tissu abîmé, de tout ce qui peut ressembler à des cicatrices, mais qui s’en sert pour en faire naître la fierté animale de cette femme arborant les stigmates de l’espèce, le sceau de la mortalité, rendant par cela même sa beauté aussi poignante, aussi irrésistible. Parce que ce sont précisément nos défauts qui font notre beauté, pas la perfection. Celle-ci est réservée à des êtres indigestes qui ont un seul mérite – celui de ne pas exister.
On reste sans voix devant l’amour – voire l’obsession – du détail nécessaire pour arriver à une telle perfection dans l’imperfectible. C’est ce qui fait le génie de Maître Golov, le peintre de l’humanité blessée. Et je prétends que l’espèce n’a jamais été mieux servie que par le coup de main de ce Maître-là qui, en alliant amour, beauté et faiblesse, revendique le profond respect qui est dû à tout être humain quand il se montre précisément tel, sans se cacher derrière les rôles qu’il peut être obligés – ou contraints – de jouer. Par le seul fait qu’il est faible, vulnérable et – en fin de compte – mortel.
PS : Maître Golov, originaire des Pyrénées orientales, est aussi le peintre des joies de la plage. Et c’est pour célébrer le retour du soleil que je lui rends hommage en mettant un de ses dessins dans l’en-tête de la Bauge.
2 réponses à “Maître Golov – Le retour du nihiliste naturiste”
Bel hommage à l’artiste :-)
Merci :-) Tu peux regarder par ici aussi : http://baugelitt.eu/blog/les-femmes-de-maitre-golov-la-beaute-plus-vraie-que-nature/
Bon amusement !