Les sorcières ont de tous temps eu la réputation d’avoir une relation privilégiée avec le sexe. Il ne faut pas chercher bien loin pour s’en convaincre, il suffit de se promener dans la Bauge littéraire et de lire l’article consacré à Falero, maître ès sorcières. Ou de relire le Faust de Goethe et plus particulièrement les scènes consacrées au sabbat des sorcières, la veille du 1er mai. Le sujet n’a donc rien de si extraordinaire, mais à feuilleter The Cummoner, BD numérique et webcomic créé par Totem Pole dont la 14ème livraison vient de paraître sur Patreon et sur le site qui lui est dédié, on se dit que le sujet cache encore bien des côtés à approfondir. Et l’artiste polonais s’est embarqué dans une expédition qui promet de fournir aux lecteurs des détails dont ceux-ci sont restés ignorants pendant bien trop longtemps. Comme celui que certaines adeptes de la magie noire se rechargent à travers l’énergie sexuelle déclenchée par des orgasmes. C’est le cas notamment de Vilga, la jeune protagoniste des aventures que Totem Pole a entrepris de nous relater.
Quand nous croisons Vilga pour la première fois, dans les rues d’une grande ville à l’aspect quelque peu médiéval, elle est certes une jeune femme remarquable par sa grande beauté, mais ses capacités magiques sont plutôt rudimentaires. Ce qui peut paraître quelque peu unfair vu qu’elle se fait arrêter presque aussitôt pour sorcellerie et que la seule peine qu’on puisse prononcer dans un cas pareil soit – capitale. Encore heureux qu’elle peut faire confiance – à défaut de magie – aux charmes des atouts d’un corps en pleine sève pour échapper du piège où elle s’est fourrée grâce à une naïveté qui n’a de pareil que l’extraordinaire beauté de sa jeune personne et sa capacité à accueillir des bites d’une taille impressionnante.
Quoi qu’il en soit de ses débuts quelque peu cahoteux, Vilga découvre rapidement qu’elle dispose d’une source pratiquement intarissable de force magique – sa sexualité. Ou plus exactement : l’énergie qu’elle génère à travers ses orgasmes. Seul hic : Elle ne sait pas vraiment contrôler le résultat des sortilèges qu’elle balance presque malgré elle une fois qu’elle jouit. Ce qui a parfois de drôles de résultats sur ses partenaires du moment, comme dans le cas du mec qui a le bonheur d’être le premier à bien lui remplir la chatte et qui se retrouve, une fois revenu à ses sens, transformé en petit démon vert avec une belle paire de cornes.
Il y a bien sûr derrière les aventures pornomagiques de Vilga une intrigue pour présenter les personnages, pour les pousser de rencontre en rencontre, pour leur donner l’occasion de se fourrer dans des situations loufoques, mais le but pleinement avoué de tout cela est de faire assister les lecteurs à une belle scène de jambes en l’air. Et Totem Pole ne se fait pas prier pour dévoiler ses motivations
Cummoner is a bit different from other comics, because the main point of it is to show a cool, satisfying sex scene. The story is important to me, because it introduces the characters and makes the comic stand out from other porn productions, but in the end the story is there to serve the sex and not the other way around.
Le monde du Cummoner se situe dans une sorte de Moyen Âge fantasmé, hanté par des créatures magiques venus des quatre coins de l’horizon, des centaures y côtoyant des hommes-aigles, des sorcières se frottant au commun des mortels, toutes et tous étant dotés d’attributs très prononcés et jouissant d’une libido hors commun qui les pousse à faire amplement usage des dits attributs. Pour le plus grand bonheur du lecteur transformé pour l’occasion en voyeur endurci. La taille des attributs, celle des bites surtout, n’est pas sans rappeler celle des mâles de Riverstone et de son univers pornographiquement SF, Nagarya, mais Totem Pole pousse le vice jusqu’à montrer les effets de la pénétration dans une sorte de dessin en coupe d’une grande efficacité.
Et parfois, le lecteur tombe sur des spectacles insolites à couper le souffle, tout droit venu du Japon et du Shokushu, l’érotisme des tentacules immortalisé par Hokusai et entré depuis dans la culture populaire des Animes et des Mangas. C’est de là que cette variante assez particulière des fantasmes érotiques a pris son envol pour féconder l’art occidental, ce qui donne des textes comme ceux d’Annie May et son escadron assez particulier Bio Super Élite et des dessins comme ceux qu’on trouve chez Totem Pole, à l’occasion d’une rencontre de Vilga et d’un démon particulièrement doué pour les pénétrations.

Dire que Totem Pole fait preuve d’une créativité hors commun pour faire profiter les lecteurs de ses personnages, et d’un coup de pinceau magistral pour les montrer occupés à s’envoyer en l’air – et de s’extraire ce faisant des situations loufoques où ils ont le chic pour se fourrer – cela ne rendrait pas justice à l’effet que ses pages produisent sur le lecteur. Et nul besoin de me croire sur parole, les aventures de Vilga et de toutes les créatures magiques qu’elle rencontre le long de ses pérégrinations étant librement disponibles sur le site dédié au Cummoner, le monde « pornomagique » où je vous invite à vous rendre sans tarder sous peine de rater un spectacle des plus superbes. Et si vous vous sentez l’âme d’un Mécène, il y a moyen de sponsoriser Totem Pole à travers sa présence sur Patreon où vous recevrez en contrepartie les épisodes bonus du Cummoner.
Digression tentaculaire
En faisant des recherches pour cet article, et notamment sur l’érotisme des tentacules, je suis tombé sur des photos aussi fortes que dérangeantes dont je voudrais brièvement vous parler dans le but de vous diriger vers les pages d’une exposition assez particulière qui a eu lieu au Japon, en 2016. Exposition-spectacle qui rend compte de la vitalité de ce fantasme qui dédouble ses forces quand il est traduit dans la réalité – ou presque. Je parle de NUMERU NAMADA – Numenama-ten, effort conjugué du photographe Kazan Yamamoto et de son modèle – Namada – qui ont voulu montrer l’élégance inquiétante d’une belle jeune femme dénudée aux prises avec une pieuvre. Un mélange perturbant, mais qui en même temps exerce une attraction et une fascination morbide à laquelle il est difficile de se soustraire. Après tout, si peu d’orifices pour accueillir autant de membres…