L’été approche à grands pas, et les magazines et les journaux se remplissent d’articles énumérant les meilleures destinations et les activités recommandées pour pleinement profiter de ses vacances sous le soleil. Quant aux activités favorites du Sanglier, je pense que, dans cette dixième édition (!) des Lectures Estivales, il ne faut plus vous faire un dessin … La Bête noire réussit ses vacances en faisant la crêpe sous le soleil, en matant les gens se tripoter et – en baisant systématiquement tout ce qui bouge ;-) Je vous le disais, je ne suis pas très fréquentable, au moins pour celles et ceux qui n’ont pas encore réussi à se libérer des idées « romantiques » à deux balles qu’on essaie de leur inculquer depuis la plus tendre enfance.
Pour commencer le cycle érotico-estival du millésime 2022, j’ai choisi un petit texte d’une soixantaine de pages (valeur tout ce qu’il y a de plus approximative vu qu’il s’agit d’un texte numérique) dont le titre – ainsi que la 1ère de couverture – m’ont séduit au premier coup d’œil : Vacances échangistes. Pas étonnant, direz-vous, vu ma profession de foi exprimée dans les lignes précédentes. Il y a comme un hic pourtant… J’ai l’impression d’avoir déjà lu ce texte, mais je n’arrive pas à me souvenir du quand et du comment de l’affaire.
Certains se souviendront peut-être d’un texte signé Emmanuelle Houdou que j’ai présenté dans le cadre de l’édition 2019 des Lectures Estivales, L’éte les petites culottes s’envolent ? Là aussi, je suis tombé sur un texte paru auparavant sous un autre titre et auquel on avait collé un nom d’auteur différent. Là, je me suis rendu compte au bout de quelques chapitres, et une recherche vite faite, bien faite m’a très vite mis sur la bonne piste. Mais cette fois-ci, dans un premier temps au moins – nada. Et pourtant, je suis sûr de l’avoir lu. Il se peut évidemment que je ne l’ai tout simplement pas pensé digne de figurer dans les Lectures Estivales à l’époque. Ou que, tout bêtement, je me trompe, encore que ce serait rare dans un tel cas de figure. Mais bon, après tout ça, il ne faut surtout pas laisser mes lectrices ni mes lecteurs sur leur faim, voici donc un aperçu de ce qui vous attend en faisant confiance à Vénus Lisier qui vous propose de partir avec elle – et ses protagonistes – en vacances échangistes.
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Bon, quelques jours ont passé depuis ces premières lignes, et j’ai finalement décidé de pousser mes recherches plus loin. Ce qui m’a finalement incité à renouveler les efforts – outre une conviction de plus en plus manifeste d’avoir déjà lu le texte – c’était le fait que le lien vers celui-ci – inclus, comme toujours, dans les données bibliographiques en fin d’article – ne fonctionnait plus. Ce qui est quand même assez agaçant quand on se trouve dans l’obligation de parler à ses lectrices et à ses lecteurs d’un texte sur lequel ils ne pourront plus mettre la main. Deux approches se sont alors présentées :
- tout simplement renoncer à parler de Vacances échangistes ou
- poursuivre la piste confusément entraperçue et exposer ici le résultats de mes recherches
Ayant déjà investi quelques heures dans le texte, je ne voulais pas lâcher l’affaire, et après une énième recherche Google restée sans résultat, j’ai pris mon courage entre les deux mains et j’ai consulté la liste complète de mes courses numériques sur Amazon. Un véritable exploit vu la faim gargantuesque de la Bête en matière érotico-pornographique. Mais cette fois-ci, au lieu de revenir bredouille, j’ai réussi à mettre un nom sur ce que, confusément, je soupçonnais déjà. Vacances échangistes, c’est le nouveau titre d’un texte qui a auparavant été publié comme : Après-midi libertine à la plage, et c’est sous ce titre-là que vous pourrez le trouver dans la Bauge littéraire. Consultez-le pour connaître mes idées à propos d’un texte sans grande prétention et sans grandes qualités. Mais qui, il faut le croire, rapporte assez de sous pour le publier au moins deux fois de suite sous des noms de plume différents. Car Robin Green Alfaic est devenu(e ?) Vénus Lisier. Et qui sait sous quel nom aux consonances érotico-exotiques il sera publié une troisième fois ? Voire une quatrième ou une cinquième …
Je ne sais pas ce qui s’est passé, et je ne me sens pas l’âme d’un enquêteur, mais je suppose que l’auteur du / des texte(s) en question – après tout, tous (!) les textes signés Robin Green Afaic et Vénus Lisier ont été retires du site – a vu ses ventes s’essouffler après quelques mois voire quelques semaines chez Amazon et a opté, afin de donner un nouvel élan à ses chiffres de vente, pour un procédé lui permettant de retrouver les charmes de la nouveauté tout en profitant du travail déjà fourni. Changer la couverture1, le titre et les noms des protagonistes (Emma et Tom sont devenus Angélique et Louis et Amandine et Arnaud se laissent désormais accoster sous les petits noms de Frédéric et Nathalie) tout en gardant tout le reste et placer le produit relooké sous un nouveau pseudo – et voilà de nouvelles recettes assurées. S’il est vrai que la Bibliothèque Kindle ne garde plus aucune trace des textes de Robin Green Alfaic ou de Vénus Lisier, il y a heureusement des sites comme Goodreads ou Booknode qu’on peut consulter pour se rendre compte des activités liées aux pseudos respectifs de notre compère. Tout cea que je viens de vous présenter n’est certes pas très systématique, mais il serait peut-être intéressant de comparer les répertoires disponibles afin d’établir une correspondance entre les titres.
Le modèle d’Amazon a depuis toujours attiré des gens qui, faisant fi de toute approche littéraire, comptent surtout faire des sous. Je me souviens d’avoir vu évoquer des textes composés du plus pur charivari algorithmique dont le seul but était d’échapper aux contre-algorithmes amazoniens programmés justement pour débusquer de tels hold-up littéraires – apparemment sans grand succès. Et l’existence même de la formule Kindle Unlimited – formule qui permet de lire un nombre illimité de titres inscrits dans ce programme pour une contribution mensuelle assez modique – facilite sans doute les choses vu que les lecteurs-clients ne dépensent pas de sous supplémentaires. Ce qui inciterait sans doute ceux-ci à adresser leurs doléances au service après-vente de chez Amazon, voire, pour certains, aux autorités compétentes. Et le temps gaspillé qu’il faut investir avant de se rendre compte de la supercherie ne comptant pas grand chose, on comprend l’intérêt de la formule pour celles et ceux dont les intentions sont tout sauf littéraires.
Il faut sans doute vivre avec un phénomène que, dans un mode capitaliste, on n’arrivera jamais à éradiquer, à savoir la cupidité et le désir de gagner sa vie sans devoir fournir de gros efforts. Ce qui reviendrait, dans un sens certes perverti, à contourner la malédiction biblique comme quoi il faudrait manger son pain à la sueur de son visage…2
Dans le cas des Vacances échangistes, la disparition définitive de ce texte moins que médiocre ne me verrait pas verser de grosses larmes, bien au contraire ! La qualité de l’univers érotico-littéraire ne s’en trouverait que renforcée, même s’il faut admettre que l’auteur a au moins cru nécessaire de pondre une véritable intrigue. J’espère seulement que – vu à quel point il est facile de me relancer en me parlant de plages ensoleillées et de sexe – je ne me laisserai pas avoir une troisième fois …
Je suis quand même désolé de devoir ouvrir la dixième édition de mes Lectures Estivales avec un tel échec, mais bon, vous serez désormais avertis des combines peu honnêtes qu’on risque de trouver dans la Bibliothèque Kindle. Cette fâcheuse histoire a quand même du bon aussi : Quand le site d’Amazon doit afficher une erreur 404 – page non trouvée – les algorithmes font un petit effort pour retenir le chaland prospectif et essaie de lui proposer quelque chose qui pourrait éventuellement le décider à délier quand même les cordons de se bourse. C’est ce qui est arrivé, et c’est ainsi que je suis tombé sur un auteur dont je n’avais pas encore entendu parler, un auteur qui, à en juger d’après l’échantillon disponible sur le site, fait preuve d’une certaine originalité. Et la très brève description du texte en question a fini par me séduire :
« Une femme laisse libre cours à ses désirs lors d’une chaude après-midi d’été.« 3
Chaleur ? Été ? Une femme légèrement vêtue sur la couverture ? Je suis vraiment une proie trop facile dès qu’il s’agit de la possibilité de galipettes sous un beau soleil d’été *soupir*. Quoi qu’il en soit, j’ai déjà lu le texte – facile avec sa trentaine de pages – et je peux vous assurer que celui-ci est effectivement d’un autre calibre que les élucubrations de Vénus Lisier. Vous retrouverez le compte rendu très bientôt dans les colonnes animées par votre serviteur.
- Le changement de couverture étant bien entendu une étape optionnelle comme on peut le constater sur la page Booknode du titre. ↩︎
- Genèse 3.1−24 ↩︎
- Romain Harinck, Chaleur ↩︎