Il y a quelques semaines, un article publié par le Souffle Numérique a déclenché une controverse dans la blogosphère numérico-littéraire francophone : Dans les coulisses du Top 100 Amazon. Pierrick Messien, auteur auto-édité lui-même, y analyse et dénonce les pratiques de certains confrères de l’auto-édition qui, dans la lutte pour une meilleure visibilité, essaient d’investir le Top 100 (voire le Top 20) du géant américain dans leurs catégories respectives afin de booster leurs ventes, tout en se servant de moyens parfois discutables. Si les uns achètent leurs propres textes, d’autres font confiance à une agence qui propose de propulser les textes de leurs clients, le but étant le même dans les deux cas : figurer dans le top des ventes et attirer le chaland en lui suggérant qu’un texte qui a trouvé assez de lecteurs pour en arriver là, ça doit valoir le coup. Ajoutez à cela une foule de commentaires élogieux (ou de mauvaises appréciations pour ceux qui le sont moins), et vous n’êtes pas loin du but convoité.
La polémique des auto-édités
Les réponses suscitées par l’article en question sont intéressantes non seulement par leur grand nombre (une cinquantaine de commentaires au moment où j’écris et quelques articles de blog), mais surtout par ce qu’ils font connaître les positions assez diverses et parfois diamétralement opposées des intervenants, mettant en lumière un des plus grands problèmes de l’auto-édition, à savoir le manque de publicité. S’il y en a qui prennent leurs distances par rapport aux pratiques évoquées, d’autres les défendent au nom de la difficulté rencontrée par les auteurs auto-édités de trouver des tribunes pour s’exprimer et pour parler de leurs textes. Il y a parmi ces réactions des textes très réfléchis et bien argumentés, comme celui de J. Heska qui se demande si l’auto-promotion est tout simplement possible ou encore celui de Thibaud Delavaud qui déplore que l’article initial du Souffle numérique « discrédite un peu plus les auteurs auto-édités et indépendants » et qu’il « divise la communauté de l’auto-édition ». On peut ou on ne peut pas être d’accord avec les arguments avancés, encore que je me permets de remarquer qu’une conclusion comme celle de M. Delavaud se rapproche dangereusement de l’attitude de ceux qui dégainent sans doute un peu trop vite en accusant celui qui dénonce un usage peu recommandable de chier là où eux, ils mangent… Malheureusement, il y a d’autres réactions aussi, comme celle d’un certain Éric-Nicolas, « auteur indépendant et auto-éditeur »[1]cf. la page « À propos » de son site Laplumeautonome.com. qui, non content de traiter l’auteur de l’analyse en question de « donneur de leçons mal placés », « détective du dimanche », de « gonze » et de « gamin », voudrait invalider les arguments avancés en les mettant sur le compte de la jalousie en parlant d” « auteurs jaloux qui feraient mieux de se remettre en question les premiers ». On peut se demander si une telle démonstration de suffisance face à des textes argumentés (l’article en question s’en prend aussi à une autre intervenante, Pauline Doudelet) rend service à l’auteur des lignes en question, mais cela le concerne.
Un sujet passionnant…
On peut toutefois constater, et je pense que les deux parties peuvent se ranger derrière une telle conclusion, que le sujet passionne. Parce qu’il va au cœur de la question qui tourment les auteurs auto-édités : Comment arriver à faire parler de son texte ? De nombreuses recettes ont été concoctées et échangées, des services se construisent autour de cette demande indéniable, la solution miracle tarde pourtant à être trouvée. Dans certains cas, ce sera le hasard des rencontres qui fera percer un texte, dans d’autres, ce sera le fruit de stratégies savamment mises au point pendant des années. Dans d’autres encore, et c’est sans doute l’écrasante majorité, l’auteur ne sortira jamais des ténèbres de l’ignorance dans laquelle stagnent ses textes. Je pense, personnellement, que le sésame ne sera jamais trouvé ni inventé parce qu’il n’existe tout simplement pas. Même l’impressionnante machine de l’édition classique qui dispose de tous les leviers dans les milieux journalistico-littéraires, de sommes assez importantes à investir dans leurs produits et de tout le brimborion des prix littéraires, parfois n’obtient pas le résultat escompté, et des auteurs propulsés à grands coups de pouce à la rentrée littéraire disparaissent sans laisser de trace.
et des lectures à découvrir
Quelle conclusion donc tirer de tout ça ? À mon niveau tout à fait personnel, j’ai décidé de me tourner du côté des auteurs auto-édités, de les prendre au sérieux et de les lire au lieu de me gausser de toute cette ambition. C’est ainsi que j’ai pu découvrir un des premiers le très beau texte d’Agnès Martin-Lugand, que je me suis laissé emporter par deux ados dans un périple à travers la France de l’an 2100, que j’ai pu devenir le témoin des ébats d’un jeune couple en train de remonter sur Paris après les vacances en Provence, que je suis devenu complice de la fièvre d’un petit jeune de 15 ans en proie aux hormones et aux charmes d’une cougar qui s’ignore et que j’ai pu lire l’extraordinaire épopée de Chris et de ses copines homosexuelles à travers 60 ans d’histoire mouvementée. Et je n’ai regretté aucune de ces lectures, trouvées au bout de longues excursions dans les eaux parfois troubles du géant américain ou encore grâce au hasard d’un article ou d’un commentaire. Pas un seul (à ce que je sache, je ne l’ai pas recherché après coup) de ces titres était présent dans le Top 20 du classement Amazon. Je ne sais pas si mes articles ont pu séduire l’un ou l’autre lecteur. Je l’espère pourtant, non point pour caresser mon ego, mais parce que ce sont des textes qui méritent d’être lus, et ce sont des auteurs que je voudrais encourager parce que j’aimerais lire d’autres textes sortis de leurs plumes.
Mais pourquoi donc tous ces mots, pourquoi cet article, cette réaction supplémentaire aux lignes de Pierrick Messien ? Parce que je pense que les blogueurs peuvent contribuer à faire avancer les choses. Au lieu de sautiller de joie en recevant les envois des grandes maisons qui précèdent la rentrée littéraire, il vaudrait mieux consacrer quelques heures de recherches à débusquer un texte, tout seul comme un grand, et de voir ce qu’il vaut. L’investissement financier est, dans la plupart des cas, minime, et les découvertes qui sont à faire dédommagent amplement des quelques déceptions rencontrées en cours de route. Et en plus, on pourra enfin voir de ses propres yeux si ce qu’on dit des manuscrits refusés par les maisons d’édition est vrai. Parce qu’on peut croire que c’est dans le réservoir gigantesque du KDP qu’on retrouvera une grande partie de ceux-ci.
J’ai choisi la voie de la curiosité et des petites découvertes, et je serais très content si je pouvais y rencontrer d’autres blogueurs, quitte à faire un bout de route ensemble ou à faire l’expérience de la propulsion d’auteur :-)
Petite Bibliographie
- Messien, Pierrick, Dans les coulisses du Top 100 Amazon (publié le 26/07/2013)
- Gary, Nicolas, MyKindex offre le top 20 des ventes d’Amazon pour 149€ (publié le 26/07/2013)
- Doudelet, Pauline, Le top 100 d’Amazon est-il faussé ? (publié le 26/07/2013)
- Doudelet, Pauline, Vrais ou faux lecteurs : quel positionnement d’auteur avoir sur le top des ventes ? (publié le 30/07/2013)
- Éric-Nicolas, Autopublication Kindle : les nouveaux donneurs de leçons (publié sans date, au plus tard le 31/07/2013, date des premiers commentaires)
- J. Heska, La recherche du succès, ou le spleen de l’auteur… (publié le 31/07/2013)
- Delavaud, Thibault, En réponse à la polémique MyKindex (publié le 04/08/2013)
Références
↑1 | cf. la page « À propos » de son site Laplumeautonome.com. |
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22 réponses à “Que penser des auto-édités ?”
Merci pour cet article tout à fait mesuré et qui aura peut-être le mérite de réconcilier les deux parties ! :-)
On a reproché à mon article sa virulence, et c’est effectivement un point sur lequel je ne peux pas me défendre. J’y expose mon avis, qui est un avis tranché et peut paraître agressif, mais reste avant tout un point de vue personnel.
Je conçois tout à fait qu’on puisse penser autrement, et les réactions ont effectivement montré qu’il s’agissait d’un sujet qui déchaîne les passions de chacun.
Le manque de visibilité est un problème pour les auteurs indépendants, à chacun de voir jusqu’où aller pour résoudre ce problème. Recourir aux blogs de lecteurs peut effectivement être une bonne solution, et je pense par exemple au site Adopte un Auteur qui peut permettre une visibilité honnête.
Vous faites bien de remarquer que même les auteurs édités par les plus grands éditeurs ne parviennent pas à percer. Au cœur du problème se trouve peut être la notion que ce n’est pas parce qu’on a écrit un livre qu’on est en droit d’attendre la célébrité du jour au lendemain.
En tant que (modeste) auteur auto-édité, je ne considère pas forcément qu’il existe une « communauté » d’auto-édités, ni que mes propos aient pu discréditer cette communauté, en tout cas pas plus que ne pourraient le faire des pratiques que j’estime malhonnêtes (ce qui reste mon point de vue).
Non pas que je n’ai pas pris conscience de l’intérêt pour les auteurs de se serrer les coudes ou de l’importance capitale de ne pas avancer seul dans l’auto-édition, mais surtout parce que j’ai remarqué que pour certains auteurs indépendants, la « communauté » est considérée comme une relation à sens unique qui n’a d’autre intérêt que celle d’écouler leur propre livre.
Vous faites bien de remarquer l’existence de livres auto-édités de qualité. Le plus grand défaut de mon article étant certainement d’avoir pu faire croire que les auteurs indépendants étaient tous à mettre dans le même panier.
Au plaisir de vous lire ! ;-)
Bonsoir Pierrick, et merci pour votre commentaire. Vous avez tout à fait raison, il n’y a pas de communauté des auteurs auto-édités. Il y a un certain nombre d’individus qui se retrouvent plus ou moins dans la même situation et qui doivent trouver des solutions. C’est pour cela sans doute que les réflexions de certains se rejoignent, mais de là à parler de communauté.
Je vous félicite toutefois d’avoir déclenché cette polémique et d’avoir ainsi donné un peu de visibilité supplémentaire à celles et ceux qui progressent dans l’ombre et dont certains mériteraient de rencontrer un public beaucoup plus large.
Très bon article…Etant auto éditeur moi même (Gortan Narog sur Amazon) , je suis très sensible au sujet et comme beaucoup de mes confrères, j’ai du mal à me faire connaitre. Après le problème est vieux comme le monde : on peut avoir le meilleur livre du monde si personne n’est au courant, il ne sert à rien. La communication est essentielle et au centre de tout. Les auto édités doivent passer 80 % de leur temps à communiquer sur leurs écrits et 20 % à écrire (citation d’une auteur auto édité américaine qui a réussit et dont j’ai oublié le nom).
Bonsoir, et merci d’avoir laissé un commentaire. Il est clair que les auto-édités sont confrontés au problème de la visibilité, et bien plus que ceux qui disposent de toute une machine éditoriale pour les faire connaître. Quant à moi, je continuerai à lire et à parler de ces auteurs-là, ne fût-ce que pour le plaisir des découvertes à faire en dehors des sentiers battus de la littérature.
Bonjour et merci pour cet article apaisant.
En ce qui me concerne, je suis auteur auto-édité « par défaut », puisque j’ai repris mon roman à mon compte lorsque mon éditeur a fait faillite. J’ai alors pu constater que si l’on se plaignait souvent d’avoir affaire à des requins dans le monde de l’édition, celui de l’auto-édition était plutôt rempli de piranhas.
Entre les « combines » pour grimper dans le top (présentées comme des achats de visibilité alors qu’il s’agit avant tout de truquer un classement), les groupes d’auteurs qui s’échangent des commentaires 5 étoiles et les mêmes groupes qui s’organisent pour faire descendre les commentaires les moins élogieux en cochant la case « inutile » sur Amazon, le monde de l’auto-édition n’est pas très reluisant.
Les seuls qui peuvent nous sortir de l’ornière restent les lecteurs et les bloggeurs indépendants. Ces derniers pourront faire leurs armes de critiques littéraires en s’attaquant au top 100 des gratuits (passage obligé pour que les « copains » qui votent 5 étoiles bénéficient de la mention « a acheté l’article sur Amazon ») quant aux lecteurs, ils devront commencer par télécharger gratuitement les extraits des livres les plus vendus pour voir s’ils valent vraiment le coup d’être achetés.
S’ils ne font pas cet effort, le livre numérique deviendra à la littérature ce que les séries TV sont à la création cinématographique en France, un marché pour gogos avec des produits vite conçus et vite oubliés.
Bonjour Cédric, et merci pour ton commentaire. Il me semble qu’on a été « édités » par la même maison, non ? Celle qui commence avec Kiro…
Tout n’est pas rose dans le monde des auto-édités, c’est clair. Et comment pourrait-il en être autrement dans un domaine soumis, lui aussi, aux règles du « marché » ? Le tout est de rester honnête, et si les blogueurs, en s’intéressant de plus près aux auto-édités, peuvent y contribuer, ce serait déjà un grand pas de fait. Je recommande d’ailleurs la série tout à fait remarquable « Pourquoi en numérique » de notre consœur Chris Simon.
C’est cela même.
Vu que la boîte a fermé, on peut la nommer et dire que Kirographaire a arnaqué les auteurs, les correcteurs et sans doutes aussi quelques clients…
Pour ce qui est des « How to do ? » (parce que c’est une partie du sujet de l’article de notre Chris Simon) les titres de ceux qui me sont proposés par Amazon se suffisent à eux-mêmes :
– Comment bien gagner sa vie en publiant facilement.
– Comment publier des livres en clonant les succès.
– Comment publier simplement sur Kindle des livres qui vous rapportent jour après jour.
– Comment vendre son livre sans faire le tapin.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la qualité littéraire des produits proposés aux lecteurs n’y est pas mise en avant. Si le marché du numérique se résume à ça, je continue de penser que la littérature n’a rien à y gagner et j’appelle les lecteurs/consommateurs à la plus grande vigilance sur la qualité des produits qu’ils achètent, même à bas prix.
N’aurais-tu lu que le premier article de Chris ? Celui consacré à Éric-Nicolas ? Chris le dit tout au début que celui-ci « n’est pas un auteur de fiction », ce qui explique les titres effectivement très peu littéraires. Il y en a quand même (et surtout) d’autres, comme l’interview avec Agnès Martin-Lugand, qui montrent clairement à quel point la Littérature avec une « L » majuscule peut profiter du phénomène de l’auto-édition.
Je pense que si la Littérature peut profiter du phénomène de l’auto-édition, cela ne se fera qu’après avoir éloigné tous les webmarketers qui sont là pour faire du profit avec de la petite littérature.
Il n’y a pas que dans le monde des auto-édités que pullulent de tels stratèges du marketing, le monde littéraire est concerné dans son ensemble. Il me semble qu’on est bien placés pour savoir qu’il y a bien des gens dans ces cercles-là dont les motivations sont tout sauf littéraires :-o !
Je pense que c’est un phénomène capitaliste qu’on ne fera pas disparaître tant que c’est l’argent qui règne en maître suprême. Il faut juste le savoir pour essayer de se mettre un peu à l’abri des effets néfastes d’un tel système. Ce qui, soyons honnêtes, n’est pas facile…
Bonjour,
Merci pour cet article synthétique et bien référencé ! À mon avis, la question de la visibilité est importante, certes, mais elle est surtout symptomatique d’un sentiment d’isolement de l’auteur auto-édité. C’est pourquoi l’interaction est aussi importante que la visibilité, et en tout cas plus intéressante ! Écrire sur un blog et proposer un contenu original et d’actualité, réagir et commenter sur les réseaux sociaux, bref, tisser des liens sur la toile permet d’être en interaction avec le lectorat et les pairs… Également, l’idée de bien s’entourer me paraît importante : à ce titre, je parle dans mon dernier billet de l’opération La journée du manuscrit, qui vise à faire du libraire un intermédiaire (et un interlocuteur) entre l’auteur auto-édité et le lectorat, et à permettre la micro-impression de textes locaux… Je trouve l’idée vraiment stimulante, et je suis sure que ce type de nouvelles solutions se multipliera à l’avenir.
Bonjour Sophie, et un grand merci pour votre commentaire et le lien vers votre blog. Il est très pertinent de souligner la dimension sociale du problème que rencontrent de nombreux auteurs auto-édités. Je recommande vivement votre article qui non seulement présente la problématique, mais qui propose en même temps un élément de réponse.
J’ai lu les polémiques en question. Il y a selon moi, une vaste hypocrisie à dénoncer un système qui utilise un effet turbo pour propulser certains auteurs dans le top 100 d’Amazon. Dans la vie, celui qui a de l’argent peut s’offrir une jolie publicité dans un magazine, à la radio et à la télé. Cela ne choque personne. S’ils n’avaient pas payé, seraient t‑ils aussi visibles ? Regardez les restaurants du petit futé. ils ont une belle plaque émaillée parce que ce sont de remarquables restaurants ? Non, parce qu’ils ont payé ! Après, libre à chacun en son âme et conscience d’entrer dans ce système My Kindex ou pas. Ce n’est pas mon choix pour une simple raison : La modestie. Et puis, c’est étrange de payer pour que des gens achètent mon livre alors que j’essaye de le vendre. Il y a un peu de vanité et d’orgueil dans cette démarche. Je suis un auteur autoédité comme tant d’autre mais je n’ai pas pour ambition de devenir le nouveau Marc Lévy à tout prix. Si j’ai dix lecteurs par mois, j’en suis très heureux ! J’ai créé des petites histoires pour pas grand monde mais en y mettant tout mon cœur. Elles existent et c’est bien ça le plus important.
Comparons ce qui est comparable. Entre s’offrir une publicité et acheter sa place devant les autres à un classement, il y a quand même une différence.
Quand Google affiche des liens sponsorisés au-dessus des liens classés par popularité, il prévient. Dans le cadre de MyKindex, il y a tromperie sur la marchandise pour les lecteurs, sans compter que les auteurs qui n’y ont pas recours se retrouvent lésés.
Le point commun c’est le pognon Cédric. C’est ça que je souligne.
Il y a un point commun entre MyKindex et la pub comme il y a un point commun entre MyKindex et la coupe que je me suis fait faire chez le coiffeur.
On ne peut pas comparer tout ce qui s’achète sous prétexte que ça coûte de l’argent.
du coup je ne sais plus, moi. ex kiro comme vous deux, suis echaudée et je me demande ce que je vais faire de mon écrit. j’écris et je ne sais plus quoi en faire et comment faire. j’ai suivi ces polémiques, je me suis révoltée aussi, je me suis posé des questions qui restent aujourd’hui sans réponse, malheureusement.
Un roman sur lequel il y a eu un travail d’édition et de correction devrait avoir le niveau pour être auto-édité (même si avec Kiro, il semble que ce ne soit pas évident à 100 %). Après, il faut se préparer à voir passer devant tout un tas de types qui payent leur place et s’échangent des commentaires.
Le plus dur, c’est quand ces types appellent cela de la visibilité et de la solidarité alors qu’ils s’adonnent à la tricherie et au copinage pour berner les lecteurs.
Hello Élisabeth, et merci pour ton commentaire ! Comme le dit Cédric, ton roman a déjà bénéficié d’un travail éditorial et de nombreuses (re-)lectures. Tu travailles dessus avec tout le sérieux de celle qui aime ce qu’elle fait. Si tu as donc le projet de te lancer dans l’auto-édition, pourquoi pas ? Côté qualité, tout y est. Côté visibilité, par contre, c’est déjà moins évident. Ce n’est pas pour rien qu’il y a des gens qui proposent les services en question… Mais si j’ai souvenir, tu es bien entourée, et rien ne t’empêche de parler de ton roman. Et puis, sur Amazon, tu peux le proposer à un prix moins prohibitif que ce qu’a demandé notre ancien éditeur.
Très bon article qui résume bien la situation. le monde de l’édition classique n’est pas joli et celui de l’autoédition n’est pas mieux. Les techniques pour se faire de la publicité sont diverses et mykindex en fait partie tout comme les gros éditeurs paient grassement pour qu’un roman soit en tête de gondole dans les grosses librairies.
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Mykindex disparaîtra certainement dans quelques temps et un autre système verra le jour.
Là où j’aurais tendance à m’insurger, c’est sur cette mauvaise image qu’à l’autoédition. Certes de nombreux livres ont une mise en page horrible et on trouvera une faute par page. Cependant il existe également une entraide forte au sein de ces auteur indépendants. Comme exemple je citerais l’association Saisons d’écriture qui permet aux auteurx de se faire corriger leurs livres, commenter, aider pour la confection de la couverture…
Comme dit plus haut, on y trouvera aussi les piranhas qui viendront pomper toutes les aides pour finalement envoyer leur roman aux maisons d’édition, mais je reste persuadé que ces profiteurs n’iront jamais bien loin dans la vie. L’autoédition, si elle est bien faîte, demande beaucoup de travail, mais de multiples possibilités existent notamment au niveau local.
C’est vrai qu’il y a des initiatives sur le sujet, comme des groupes de correction, mais si de tels projets sont louables, les résultats sont encore décevants. Corriger un texte prend du temps et peu de gens sont prêts à le faire bénévolement en attendant un éventuel retour d’ascenseur.
La solution passera peut-être par une émergence de l’édition à l’anglo-saxonne. Comme au Royaume-Uni et aux États-Unis, les fonctions d’éditeur et de « publisher » sont dissociées, il y est possible de faire corriger et mettre en page son texte avant de le proposer à la vente… d’où un essor plus remarquable de l’auto-édition avec des produits qui ne suscitent pas autant de critiques.