Comme je le répète depuis des semaines à mes fidèles lecteurs, votre serviteur est définitivement tombé sous le charme des artistes. À moins qu’il ne faille préciser que ce sont principalement les charmes de leurs créatures que le Sanglier fait défiler sur son écran et dont il aime orner sa sombre demeure ? Quoi qu’il en soit, après vous avoir parlé, rien que depuis le début de l’année, de Pachu M. Torres, d’Antonin Gallo et d’Amber o’Brien, voici un nouvel artiste dont je viens d’acquérir un dessin et que je voudrais vous présenter dans mes colonnes, Jürgen Werner (pour ne rien vous cacher, un article à propos de trois nus pornographiques de Gerald Baes attend juste un dernier coup de lime avant publication).
Jürgen est, comme vous pouvez le constater en parcourant son porte-feuille sur son site personnel ou sur son espace DeviantArt, un dessinateur de grand talent, mais, non content de poursuivre une seule carrière, il y ajoute une vocation de musicien, et vous trouverez un échantillon de ses activités musicales dans sa Soundcloud. Comme je ne parle que très rarement de musique – et que je ne dispose pas vraiment du vocabulaire pour m’attaquer à un tel sujet – je me contente de vous débiter quelques paroles à propos du dessin que je viens d’ajouter à ma collection privée non-numérique.
Une fois de plus, c’est sur DeviantArt que je suis tombé sur la demoiselle en train de retirer son pull, rencontre qui m’a aussitôt incité à contacter l’artiste qui a eu, lui, le tact de répondre presque aussitôt. Ce qui – un mot pour vous mettre en garde – est loin d’être la règle sur ce réseau consacré à l’Art dans ses multiples facettes. Rien qu’à penser au nombre de « notes » (le patois de là-bas pour « message ») restées sans réponse, ma respiration s’accélère et je sens le sang monter vers ma tête… Mais bon, plutôt que de râler après tous ces tableaux que je n’ai jamais pu acquérir, parlons de ceux que j’ai réussi à avoir, comme celui de Jürgen Werner sur lequel celui-ci a immortalisé une jeune femme ravissante dont la coupe au carré, les yeux verts, et la bouche aussi mignonne que coquine ne tarderont pas à mettre sous le charme jusqu’au plus récalcitrant de mes très chers lecteurs..
Le dessin au format A4, exécuté dans un style proche de la bande dessinée, et en particulier du cartoon, n’est pas sans rappeler les jeunes femmes de Totempole, ce dessinateur polonais dont le porno magique a conquis un très large public. S’il ne s’agit certes pas ici d’une bande dessinée, le dessin ne faisant pas partie d’un scénario quelconque, on aimerait quand même désigner des éléments empruntés au style de la ligne claire, comme par exemple le trait noir séparant les couleurs et une certaine sobriété dans l’usage de celles-ci. Le trait noir se double pourtant d’une zone de couleur vert tirant sur le jaune, une astuce qui fait légèrement irradier la silhouette de la jeune femme tout en adoucissant quelque peu l’effet barrière du noir. L’utilisation de la case pour encadrer le personnage est un autre élément emprunté aux usages de la bande dessinée, emprunt aussitôt modifié en faisant sortir la tête de la jeune femme de sa case-prison où elle refuse – visiblement – de se laisser enfermer. Conforme à la malice pétillante qui se dessine sur son visage et s’incarne dans son geste, le personnage n’en fait qu’à sa tête, conservant ainsi une part d’ombre qui lui confère un degré de liberté, insaisissable, mais d’autant plus appréciée. Une liberté qui bien évidemment s’exprime aussi dans le geste de celle qui nullement ne se soucie des regards attirés par une nudité qui se prépare, s’amorce, exposition qui n’a rien de honteuse, ni de forcée.
Comme beaucoup d’artistes portés sur le visuel, Jürgen Werner dispose d’une chaîne Youtube où vous trouverez des tutoriels (« Comment dessiner un Pennywise »), mais aussi des clips de quelques minutes où vous verrez le dessin se construire sous vos yeux ébahis, une anatomie à rebours, en quelque sorte, qui vous en apprend bien plus long sur le côté manuel de l’art que n’importe quelle explication bien éloquente puisée au manuel du petit dessinateur. Dans le cas de notre Pinup Girl, vous pourrez suivre sur vos écrans les étapes successives, du crayon au marker Touchfive, en passant par un Edding, le fast-forward du clip y ajoutant une note d’irréel, le dessin se créant comme si les formes et les couleurs apparaissaient dans un seul élan de créativité, déconnecté de l’espace et du temps.
Si vous êtes, comme moi, tombés sous le charme de la Pinup Girl, je vous conseille de contacter M. Werner. Il est très réactif, le contact est tout ce qu’il y a de plus agréable, et la promesse faite par les représentations numériques de ses dessins est largement tenue par l’objet réel que vous aurez le bonheur de pouvoir contempler à votre guise.