Ji Bocis, D’Anne-Claire en Irina

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Quelle bonne sur­prise ! J’ai enfin eu, en plein milieu de mes vacances pas­sées sur les plages du Midi, des nou­velles de mon cher ami, Ji Bocis, qui m’an­nonce la paru­tion immi­nente d’un nou­veau texte : D’Anne-Claire en Iri­na. Ce beau petit conte sera dis­po­nible à par­tir du 1er octobre auprès des Éditions999, et je ne peux que vous conseiller d’y faire un tour afin de vous pro­cu­rer quelques heures d’une lec­ture bien indécente.

Une lec­ture où vous croi­se­rez, au rythme des pages, la plan­tu­reuse et épo­nyme Anne-Claire et son mari Mau­rice, occu­pé à trin­gler plus que de rai­son la belle Faby, l’au-pair qué­bé­cois des voi­sins ; un méde­cin spé­cia­liste ès mani­pu­la­tion de godes (une ren­contre bien trop éphé­mère à mon goût, mais qui vous reste dans la peau) ; Ana­tole, un natu­riste qui adore pro­fi­ter des charmes de la nature (évi­dem­ment) pen­dant qu’il prend la mesure de la chatte (éton­nam­ment large, à ce qu’il paraît) d’Anne-Claire ; Hen­ry Houle, un peintre qui prend toutes les peines du monde afin de mieux péné­trer l’in­ti­mi­té de ses modèles ; Pier­rick et Iri­na, un couple d’a­mis qui aura le bon­heur d’as­sis­ter au pre­mier anni­ver­saire-natu­riste ima­gi­né par le mari d’Anne-Claire, cocu­fié de longue date depuis que sa moi­tié l’a sur­pris en train de sau­ter, toutes couilles dehors, la Faby sus-men­tion­née du palier du des­sus. Et ceci n’est qu’un échan­tillon de la ména­ge­rie que le Sieur Bocis fera défi­ler sous vos regards de plus en plus médu­sés face à l’in­ven­ti­vi­té de notre auteur quand il s’a­git d’i­ma­gi­ner des gali­pettes et autres ren­contres sen­suelles qu’il adore – il faut le croire – nous mon­trer dans toute la cru­di­té raf­fi­née de son écri­ture. Qui, je vous ras­sure, ne se gêne pas, qu’il s’a­gisse de nous mener tout près de la chatte san­gui­no­lente d’Anne-Claire pen­dant ses règles ou de nous lais­ser assis­ter à la scène hila­rante quand Iri­na, pour une fois farouche plus qu’à son habi­tude, essaie de se sous­traire à son jeune amant dési­reux de son­der ses fon­de­ments. Parce que, « Pas main­te­nant Roméo, une sodo se pré­pare…« 1 Belle Juliette que cette Iri­na :-D

Ce petit aper­çu devrait suf­fire pour vous don­ner une idée à pro­pos des tré­sors que l’au­teur est capable d’é­ta­ler devant celle ou celui qui daigne des­cendre dans l’en­fer des auto-édi­tés qui n’ont jamais pu (ou vou­lu) fran­chir les portes des grandes mai­sons, d’ha­bi­tude fer­mées aux auteurs éro­to­manes inca­pables de résis­ter aux ten­ta­tions ô si mul­tiples de la chair, quand celle-ci se met à l’as­saut de leurs méninges, leur fai­sant renon­cer jus­qu’à la moindre notion de rete­nue voire de décence. Encore heu­reux que le San­glier se charge de plon­ger jus­qu’aux fonds vaseux afin de rame­ner à la lumière du soleil de telles perles.

À lire :
Roman K., Les trips insulaires de Carline

Quant à l’in­trigue, elle peut paraître secon­daire dès qu’il s’a­git de lit­té­ra­ture éro­ti­co-por­no­gra­phique pour­vu qu’on y baise à foi­son, mais les textes signés Ji Bocis ont l’a­van­tage d’en avoir une, d’in­trigue. Elle peut par­fois être peu éla­bo­rée, ou encore se conten­ter de rapi­de­ment conduire à la pro­chaine par­tie de jambes en l’air sans pas­ser par trop d’obs­tacles. Mais elle nous tient quand même col­lés au texte comme le fil rouge de la petite Ariane. Celle qui, sou­ve­nez-vous de vos cours de civi­li­sa­tion gré­co-latine, n’a pas vou­lu lais­ser son amou­reux dans un tête-à-tête trop rap­pro­ché avec la bête légen­daire mi-homme mi-tau­reau que l’on connaît. Et dont je suis en train de me deman­der si la taille de ses atouts rele­vait plu­tôt de sa nature tau­rine ou de celle – plus modeste sans doute – de nos congé­nères humains ? Et qu’est-ce que Jason venait d’ailleurs foutre dans ce laby­rinthe ? Oula­la, moi-aus­si je suis en train de m’é­ga­rer dans le dédale pas très catho­lique de mon ima­gi­na­tion sans doute chauf­fée à blanc par la lec­ture de toutes ces aven­tures éro­tiques qui conduisent le lec­teur des aven­tures d’Anne-Claire aux esca­pades d’I­ri­na. L’au­teur veillant à arran­ger une bonne place à ses lec­trices / lec­teurs afin que ceux-ci ne s’é­garent pas à leur tour avant d’a­voir pu assis­ter aux orgasmes qui s’en­chaînent au rythme endia­blé d’une écri­ture qui ne nous cache rien. Les chattes pelo­tées dans un sau­na ? Un méde­cin qui mesure la pro­fon­deur de la chatte sus-dite afin que sa pro­prié­taire puisse se pro­cu­rer le gode par­fait ? Se rap­pro­cher du fil blanc d’un tam­pon expo­sé plus que caché par « le bou­quet de poils sombres« 2 et assis­ter ensuite à la libé­ra­tion de la voie afin que le vaillant tireur de fil puisse y péné­trer pour y lécher et reni­fler tout son soûl ? Un amant exci­té par le nu de l’hô­tesse au point de pas­ser à l’acte à deux pas du mari ? Faites confiance à l’au­teur et il vous y condui­ra, sui­vant le pré­cepte de ces auteurs roman­tiques qui, rom­pant avec la cou­tume des Racine et autres de tout bête­ment et pla­te­ment rap­por­ter, deman­daient à être conduits sur les lieux de l’ac­tion afin de pou­voir se frot­ter contre les pro­ta­go­nistes et de se rem­plir les narines de l’o­deur de sueur et de sang des héros. Et je peux confir­mer qu’a­vec Ji Bocis, vous serez ser­vis au-delà de vos attentes… Et je rajoute qu’il ne faut pas suivre les héros grecs dans les tran­chées d’I­lion pour avoir le plai­sir de se rem­plir les pou­mons de cette odeur-là…

À lire :
Chloé Saffy et Emma Cavalier, Invitation au Manoir

Un seul petit truc que je dois vous rajou­ter ici pour être tout à fait hon­nête : Quand j’ai décou­vert le titre, D’Anne-Claire en Iri­na, je n’y ai d’a­bord rien com­pris. Ensuite, après une pre­mière réflexion, je me suis deman­dé si ce chan­ge­ment de nom pou­vait cor­res­pondre à une évo­lu­tion du per­son­nage ? Qui, se libé­rant de toutes ses inhi­bi­tions, décou­vri­rait, de cha­pitre en cha­pitre et de baise en baise, son côté indé­cem­ment obs­cur ? Et qui fini­rait peut-être même par se pros­ti­tuer ? Parce que l’in­trigue lui aurait four­ni mainte occa­sion de pas­ser à la baise tari­fée. Mais non, il n’en fut rien, et j’ai dû me conten­ter d’une intrigue un brin plus « clas­sique ». Mais bon, qu’est-ce que vous pou­vez attendre d’une bête qui a pas­sé des années à plon­ger son groin tou­jours plus avant dans les pages de mil­liers de textes tou­jours de plus en plus sulfureux ?

Si, chère lec­trice, cher lec­teur, tu veux donc suivre l’exemple de ton ser­vi­teur et pas­ser quelques heures en bonne com­pa­gnie, je te conseille de te rendre sur le site des Éditions999 et de télé­char­ger le bou­quin. Et, cerise sur le gâteau, celui-ci ne te coû­te­ra rien !

Ji Bocis
D’Anne-Claire en Iri­na
Édition999
ISBN : 978–2958303570

  1. Ji Bocis, D’Anne-Claire en Iri­na, chap. 21, Écran noir ↩︎
  2. Ji Bocis, D’Anne-Claire en Iri­na, chap. 5, Res­pect des règles ↩︎
La Sirène de Montpeller