L’été n’est plus qu’un lointain souvenir en ce début de novembre, saison où la pluie, le froid et le noir conjuguent leurs efforts pour plonger les gens dans une belle déprime. À moins, évidemment, que vous fassiez partie de ces bienheureux ayant pu faire le plein de souvenirs ensoleillés au moment des vacances, couchés sur le sable brûlant des plages de la Méditerranée et occupés à mater les belles filles dénudées. Et comment oublier le spectacle des ces peaux bronzées rendues brillantes par la crème solaire et les gouttes d’eau où se reflètent les rayons du soleil ? Ou encore le spectacle de ces nymphes évoluant entre les vagues et dont les silhouettes évoquent des souvenirs d’Ulysse avec sa volonté de confronter des charmes aussi mortels qu’irrésistibles…
Mais même si vous n’avez pas pu partir, il y a un remède à vos maux de saison que le Sanglier propose à ses habitués, à savoir ses Lectures estivales qui, depuis treize ans maintenant, vous offrent un recueil de textes où soleil, plage et mer riment sur sexe, jouissance et indécence. Et aujourd’hui, j’ai le bonheur de vous présenter un texte que je n’ai pas eu le temps de lire pendant mes vacances – trop occupé à mater les belles femmes autour de moi à la plage – et qui tombe à pic pour me permettre de faire face à la météo pourrie qui donne justement envie de rester le nez collé à son écran pour y voir défiler les pages d’un livre remplies des charmes de quelques semaines passées à la côte – au Pays Basque en l’occurrence, à quelque kilomètres de Biarritz et de ses belles plages – où vous aurez l’occasion de vous frotter aux beautés aussi jeunes que frivoles que l’imagination endiablée de Gilles a lâchées dans la nature. Et dont notre protagoniste – toujours le même Gilles – finira par connaître jusqu’aux recoins les plus intimes de leurs corps et de leurs fantasmes les plus délurés.
Le tout commence quand Gilles – victime d’un blocage d’écriture – se voit proposer un séjour dans une villa de la côte basque par une ancienne amante restée une bonne amie1. Dans la vraie vie, l’aventure s’arrêterait sans doute là, et le cher Gilles pourrait déjà se vanter de jouir d’une bonne fortune peu commune. Mais comme il s’agit de forcer un blocage d’écriture et que le Gilles en question est auteur de romans de culs, il faut évidemment bien plus que ça pour mettre la machine en branle (jeu de mots évidemment intentionnel). Et comme il ne faut jamais faire attendre les bonnes choses, notre auteur a le bon sens d’épargner à ses lecteurs une longue préface et se lance medias in res pour, le seuil de la villa en question à peine franchie, se confier aux bons soins de Marie, femme de ménage antillaise doublée d’une prostituée qui arrondit ses fins de mois en proposant des soins corporels tarifés à ses clients. Avec comme seul défaut de réserver sa chatte à son fiancé. Ce qui met notre Gilles national dans la fâcheuse position de devoir juter un peu partout – en commençant par « un pan de [s]a chemise » – sauf dans l’orifice prévu à cet effet par mère Nature. Mais restez assurés, chers lecteurs, chères lectrices, il finira par dénicher des réceptacles plus adaptés à ses besoins d’épanchement, et on ne compte plus les bouches, chattes, culs et autres orifices dignes de recevoir la semence de notre auteur en train de s’inventer le rôle d’un hardeur capable de jouir à des intervalles qui feraient plus d’un jaloux.
Et tout ceci n’est que le début. Très bientôt, Marie introduira sa copine et collègue Estelle – collègue dans le domaine du sexe tarifé, entendons-nous bien – au mâle en mal de chatte, un geste qui permettra à notre juteur compulsif de sauver sa demeure estivale d’une belle inondation. Et ensuite, c’est l’arrivée tant attendue des cousines éponymes, Juliette et Charlotte, qui introduiront dans le récit l’exubérance sensuelle d’une jeunesse qui ne connaît pas de limites quand il s’agit de jouir. Et qui ne mettront qu’à peine une page avant de faire juter une fois de plus notre cher auteur en mal d’inspiration … Et encore, provoquer un énième épanchement n’est qu’une infime partie de leurs exploits. Avant de passer à l’acte, l’une des deux grâces va immortaliser la bite de sa proie dans l’album photo consacré à l’exposition de ses trophées avant de la céder à sa compagne qui s’occupera à débarrasser notre héros de son pelage intime, parce que « c’est bien plus agréable pour les lécher« 2. Et qui voudrait la contredire ? Une fois sa tâche accomplie, ce n’est pourtant pas de sa langue que la belle cousine va jouer, mais bien de son con :
Elle a ouvert sa vulve du bout des doigts et sa cousine a insinué la pointe de ma verge dans les muqueuses humides.
On le constate, Gilles se trouve en face de deux ogresses qui viennent de faire main basse sur la propriété et tout ce qui bouge dedans et aux alentours. Et ce n’est pas pour lui déplaire. Jusqu’au moment où les deux cousines lui proposent de goûter à la bite à son tour, sous peine de se voir refuser toute partie de jambes en l’air future. On imagine la suite, et notre auteur ne résistera pas longtemps aux chants des deux sirènes échouées dans sa piscine. On assistera donc à un dépucelage anal décidément toujours peu commun dans le monde des textes érotico-pornographiques3. Mais comme il s’agit de vaincre un blocage d’auteur, notre brave Gilles ne peut que profiter de toutes ces nouvelles expériences que le chantage des cousines lui met dans le chemin.
Et comme si le plaisir de ce ramonage inattendu ne serait pas une belle récompense en soi, Gilles se voit proposer un beau cadeau,
Le plus beau que je [i.e. Juliette] puisse faire à un homme !4
Et voici le point où je me demande si je dois vous révéler le cadeau ou plutôt vous faire trembler d’impatience, dans l’obligation de découvrir par vous-même la nature de ce cadeau ? Après mûre réflexion (ok, pas plus de cinq secondes), je vais me taire. Après tout, j’ai passé assez de beaux instants dans la compagnie de Gilles et de son florilège féminin pour au moins vouloir essayer de lui assurer quelques roros supplémentaires en incitant mes lectrices et mes lecteurs à délier les cordons de leurs bourses au grand profit de Média 1000 (attention, Nicolas, voici que j’essaie de rembourser au moins une partie de tous ces SP ;-) ) et de ce brave Gilles. Permettez-moi quand même de vous révéler le fait que le texte, une fois le « cadeau » déballé, change quelque peu de nature, et qu’on y voit éclore des sentiments là où avant on n’a vu que des bites se dresser et des chattes s’ouvrir. Tout cela, je vous rassure, vous le trouverez jusqu’à la fin du texte mais vous constaterez facilement que la nature des rapports, si j’ose dire, n’est plus la même. Et j’oserai même avouer que le texte ne s’en porte que mieux. Mais ceci n’est que l’avis insignifiant de votre serviteur…
Voilà que, la tâche presque accomplie, je lève ma tête afin de contempler la grisaille de ce matin près des bords du Rhin, et je tiens d’autant plus, assiégé par ce spectacle désolant d’une nature sur son lit de mort, à adresser un très grand merci à notre auteur bien-aimé – gentiment malmené par votre serviteur au cour des paragraphes précédents – pour ces pages ensoleillées dont les mots dessinent des silhouettes de jolies filles devant un ciel lumineux.
Gilles
J’étais le jouet de deux cousines perverses
Média 1000
ISBN : 9782744828829
- Et c’est le cas de le dire ! Ou est-ce que vous en avez beaucoup, vous, d’amies pour vous proposer des séjours de rêves sur la côte ? ↩︎
- Gilles, J’étais le jouet de deux cousines perverses, chap. 4 ↩︎
- Il y a évidemment un nombre grandissant de textes pornos destinés à un public gay, mais je parle ici des textes plutôt « traditionnels » qui s’adressent à des hommes en manque de chattes. Auxquels l’idée de changer de camp et d’offrir leurs fondements à une autre bite ne viendrait tout simplement pas. ↩︎
- Gilles, o.c., chap. 10 ↩︎