
Chaque fois à l’approche du mois de décembre, l’éternelle question se pose : Quel cadeau de Noël offrir aux ami(e)s ? Bon, je vous le concède, un livre, c’est toujours une excellente idée, mais sur lequel jeter son dévolu, perdu qu’on est au milieu du tsunami des parutions ? Ne désespérez pas, le Sanglier a peut-être des idées pour vous.
Pendant ces douze derniers mois, j’ai lu un certain nombre de livres, numériques et autres, parmi lesquels il y en a de très bons sur lesquels j’aimerais attirer l’attention de mes fidèles lecteurs. Et si je peux faciliter la vie à l’un ou à l’autre ce ceux-ci, tant mieux ! Parce que, croyez-moi, le choix du bon cadeau, c’est loin d’être une évidence…
Sachez toutefois que le seul critère qui régit cette liste est mon appréciation personnelle, mon goût rien qu’à moi, que vous pouvez bien sûr – mais ne devez aucunement – partager. J’ai donc choisi dix livres – terme que j’utilise pour des textes sur support, quel qu’il soit – que je vous présente dans une liste, accompagnés d’un bref aperçu et d’un lien vers l’article paru dans la Bauge.
1. Hervé Fuchs, Les Folles de la Nationale 4
Embarquez-vous sur les routes de la Lorraine, à la suite d’un couple improbable de pirates de la route qui se mêlent de trop près à des affaires sombres qui ne les regardent pas. Pris dans un maelström nourri par le terrorisme des années 1970 et le drame familial d’un ancien phalangiste, les protagonistes risquent de sombrer dans une orgie de violence.
À lire dans la Bauge : Lorraine – terre de folie
Version numérique
Version papier
2. Anne Bert, Perle
Née sous X, la vie de la jeune Perle est menacée de dérives. Finalement, elle échoue quelque part sur la façade atlantique où, au fil de l’eau, elle retrouve un calme que traversent pourtant le cortège de Dionysos et d’autres créatures fantasques.
À lire dans la Bauge : Perle ou le voyage aux origines
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3. Hervé Fuchs, Les Folles de la Nationale 4, t. 2
L’épopée des Folles continue, après les événements macabres de la nuit de Strasbourg. Après l’été torride, c’est une course à travers l’hiver glacial des Vosges, alimentée par de vieilles haines et par des combats qu’il reste à conclure. Une course relancée et rendue plus fatale encore par l’arrivée de tueurs venus du fin fond du continent noir.
À lire dans la Bauge : La Lorraine en proie à la folie – Hervé Fuchs remet ça
Version numérique :
- Lili Perdrix et les Comtesses Ferrailles
- Idi Amin, mon amour…
- Brasero zéro
- Comme des chiens sur un os
Version papier des quatre titres précédents :
Le rapt du fils Janel
4. Jacques Abeille, Les jardins statuaires
Voici un livre que sauront apprécier les amateurs d’une belle histoire bien construite et racontée, au même titre que ceux qui, épris de style, adoreront « la tournure tout à fait classique d’un style qu’on s’attendrait à trouver dans les meilleurs ouvrages des grands siècles ». Un voyage à travers une terre étrange, pimenté d’expéditions dans les contrées barbares, où guettent, depuis toujours, les forces indomptables du chaos appelées à renouveler le monde.
À lire dans la Bauge : Les jardins statuaires ou l’appel du vide
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5. Audrey Betsch, La pile du pont
Voici un livre qui est loin, très loin du « tout le monde y est beau, tout le monde y est gentil » dont certains aiment se gaver dans les semaines qui précèdent la fête de l’amour et des bon sentiments. Un livre qui n’a pourtant pas besoin de crier au scandale, de verser dans la violence ou de prôner la haine du genre humain. Ceci est un texte qui fait « taire, au bon milieu d’un jour de mai, les oiseaux ; qui [fait] pâlir le vert gras et fertile des prés ensoleillés ; qui [suffoque] jusqu’au gazouillement des sources. »
À lire dans la Bauge : La Pile du pont ou le devoir de faire demi-tour
6. Philippe Claudel, Meuse l’oubli
Saviez-vous qu’Orphée est venu dans les Ardennes françaises, dans la vallée paisible de la Meuse qui coule, grise et immuable, aux pieds de ses mornes collines boisés ? Encore que c’est un Orphée pour lequel le mythe se passe à l’envers, et qui n’est pas descendu dans les Enfers pour en libérer sa femme mais pour y déposer les souvenirs qui s’accrochent et finissent pas peser trop lourd.
À lire dans la Bauge : Philippe Claudel, Meuse l’oubli
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7. Jeff Balek, Lisa
Voici, après celui d’Audrey Betsch, le deuxième titre de l’excellente collection e‑lire de l’éditeur pure player, Numériklivres. Dès la première page, le ton est donné, et Jeff Balk, en emmenant ses lecteurs dans de multiples voyages, les prépare à autant de départs, dont le plus conséquent mènera au-delà de la vie même.
À lire dans la Bauge : Lisa et son rire « si léger »
8. Isabelle Mutin, DeSirium Tremens
Laissons tout simplement parler l’auteur pour donner une idée de la force souterraine à l’oeuvre dans les textes de ce petit recueil : « Comment puis-je brûler avec toute cette eau qui tombe encore du ciel ? Chaque jour, la pluie s’abat sur nous. Nous dégoulinons de fatigue mais nous marchons toujours. » Une perle noire, avec l’éclat obscur d’une beauté qui se suffit à elle-même.
À lire dans la Bauge : Isabelle Mutin ou l’automne éternel du désir
9. Nadine Monfils, La petite Fêlée aux allumettes
Un polar dont l’horreur et l’humour décervelé font grincer des dents et éclater de rire. Si ce n’était physiologiquement impossible, j’aurais dit les deux en même temps. Les protagonistes, une mémère qui distribue la mort comme d’autres des bonbons et un commissaire qui se fait racoler par son subordonné travelo, habitué des bars de nuit et grand tailleur de pipes, y côtoient le personnel des contes de fée, le tout dans un huis clos qui pue le surréalisme à la sauce belge.
À lire dans la Bauge : Ceci est bien une pipe, Monsieur Magritte !
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10. Franck-Olivier Laferrère, Lawrence d’Arabie. À contre-corps
Qui n’a entendu parler du grand Lawrence d’Arabie, officier britannique et figure héroïque de la Grande Guerre, dont il a, pendant quelques instants, couvert les relents cadavériques avec l’encens d’un Orient de conte de fée ? Franck-Olivier Laferrère raconte ici un autre combat, son dernier, beaucoup moins connu du public, aux dimensions pourtant tout aussi épiques que celui qu’il a mené contre l’empire ottoman.
À lire dans la Bauge : Lawrence d’Arabie. À contre-corps.
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