Voici que Miss Ska nous livre, cachés derrière un pseudonyme et une couverture des plus alléchants, deux textes ultra-courts, Un contrat bien rempli et La douche écossaise, rassemblés sous le titre Chair amie.
Et de chair, il y est bien question, et comment ! D’une chair abondante et complaisamment étalée sous les yeux du lecteur, d’une chair qui invite aux caresses et aux pénétrations, qui ne se contente pas de simplement séduire, mais qui s’offre avec une volupté tout ce qu’il y a de plus évidente, sans la moindre pudeur. Et le tout dans une perspective résolument féminine.
Dans le premier texte, le lecteur s’introduit, en compagnie d’un couple, dans la maison du supérieur du mari, où il sera question de renouvèlement de contrat. Une situation certes pas très originale, mais qui fournit un beau prétexte à toute sorte d’escapades cocasses. Et c’est évidemment ce qui se produit, au bout de quelques lignes. Et voici un trait stupéfiant : malgré la brièveté du texte, on a l’impression d’entrer dans un monde très fourni, l’imagination prise dans les filets des évocations savantes qui ont l’art de dépayser le lecteur. Il me semble, dans la mesure où de telles conclusions sont permises sur la base de deux textes aussi courts, que c’est là que réside la force véritable de l’auteure qui réussit, à coups d’allusions, à créer des parcelles d’univers où l’on aimerait se perdre. Par contre, le dialogue est parfois quelque peu maladroit, et j’ai dû relire quelques passages, perdu dans le jeu des pronoms, pour me retrouver.
Le deuxième texte raconte une séance de plaisir solitaire féminin sous la douche, nourri par un souvenir coquin de la veille. S’il n’y a pas d’intrigue à proprement parler dans ce petit texte de quelques lignes, on y trouve par contre une ambiance des plus sensuelles, évoquée avec un réalisme étonnant de vérité :
« Sur mes épaules, les marques du soutien-gorge, je glisse doucement mes doigts sur les sillons rougis, j’aime mon visage sans apprêt, celui qui ne compose pas, je contemple mes seins délivrés, je les soupèse de mes deux mains, un vague sourire en coin, ils ne sont pas parfaits, mais ils sont doux, tièdes, et lourds dans mes paumes. »
Ces seins-là, qu’est-ce que je ne donnerais pas pour pouvoir les soupeser ainsi… Et voilà que je termine ma note sur un petit clin d’œil à Sophie dont on devine la présence indécente au fond des personnages féminins du texte ;-)
Blondie Blue
Chair amie
SkA Éditeur
ISBN : 979−1−02−340319−0

Commentaires
2 réponses à “Blondie Blue, Chair amie”
Merci Thomas, ton indulgence et ta générosité me touchent…Et c’est pour le moins savoureux que de se voir ainsi mise sur le grill pour la première fois, moi qui depuis quatre ans chronique les livres que j’ai aimés… Ton expertise m’est précieuse ! Bien à toi, Sophie.
Je reviens en passant : je vois que tu vas bientôt chroniquer le tome 2 du Cycle des contrées de Jacques Abeille ! J’ai hâte de te lire ! Voilà cette fois je m’éclipse ! ;)