De retour dans ma bauge après une longue pause que m’a value le travail sur l’aventure sensuelle de Nathalie, je voudrais vous parler d’une petite excursion qui nous a menés, ma femme, ma sœur et moi, dans la forêt des Cantons de l’Est, à la recherche de cette petite merveille qu’est l’ail des ours.

Comme vous le savez, je passe beaucoup de temps en Belgique (pas autant que je voudrais pourtant), pays particulièrement sympa par beaucoup de côtés, et auquel me relient plein de souvenirs. Cette fois-ci, c’était pour des raisons gastronomiques qu’on a décidé de se taper une bonne centaine de kilomètres. Oui, on a rapporté de la bière, oui, on est allé manger des frites, mais ce n’était pas pour cela qu’on est parti, mais parce que c’est la saison de l’ail des ours.
Depuis quelques années, cette plante peu spectaculaire, dont les feuilles bourrées d’arômes commencent à sortir de terre vers le début du mois d’avril, est en vogue dans les cuisines de ce côté-ci du Rhin. Et comme on ne la cultive pas encore de façon industrielle, elle n’est disponible que pendant ces quelques semaines qui précèdent la floraison (fin avril). À partir de ce moment-là, les menus des restaurants se teintent de vert, et un parfum d’ail sort de pratiquement toutes les cuisines.
Depuis l’an passé, ma sœur, qui habite dans une petite bourgade pas loin d’Aix-la-Chapelle, me parle d’une forêt près de La Calamine, village à quelques pas de la frontière allemande, dans les Cantons de l’Est, territoire qui est venu rejoindre le Royaume de Belgique en 1918, après la Grande Guerre, et où l’on continue à parler allemand.

On arrive, on fait quelques courses, on se cherche un parking, et c’est parti, à pied, en direction du château d’Emma (on prétend que le nom dérive d’une fille de Charlemagne qui y aurait donné rendez-vous à son amant). Après un petit quart d’heure, on sort des sentiers battus pour gagner les parties moins fréquentées de la forêt, et on y tombe sur des endroits, où les arbres ont leurs pieds baignés par un véritable tapis verdoyant. Des feuilles d’ail des ours partout, à perte de vue. On commence la moisson, et à chaque pas, on avance dans un nuage d’ail. Une expérience extraordinaire, rendue inoubliable par le temps plus que magnifique d’un jour de printemps sous le soleil.
Une journée dont je garde le meilleur souvenir, qui a déterminé le menu de la semaine à venir, et qui m’a donné une telle pêche que cela va être suffisant pour me porter à travers une semaine de boulot.
Merci, la Belgique :-)
PS : La Saga ne se termine pas !
Avant de continuer votre navigation, je vous signale que la saga de l’ail des ours continue ! Il n’y a qu’à lire l’article mis en ligne par votre serviteur en avril 2016.