Lec­tures esti­vales 2018 – Les titres

Cette fois-ci, l’été s’annonce extra­or­di­naire, d’un point de vue lit­té­raire au moins, ce qui est déjà autant de gagné. Ou, pour être plus exact, disons que ce sont les Lec­tures esti­vales qui s’annoncent bien. C’est du jamais vu depuis la créa­tion de cet évé­ne­ment, mais j’ai réus­si à réunir tous les titres six semaines avant la date fati­dique du 21 juin. Je ne sais pas ce qui se passe, mais l’été semble être dans l’air – et dans les têtes des auteurs. Ce qui, vu les tem­pé­ra­tures de ce pre­mier week-end du mois de mai, ne sau­rait éton­ner personne.

Golov, Mettez les voiles ! Illustration pour les Lectures estivales 2018

Comme les années pré­cé­dentes, les auteurs autoé­di­tés tiennent le haut du pavé avec cinq titres issus des rangs des indé­pen­dants. Les habi­tués de la Bauge y croi­se­ront de vieilles connais­sances comme June Sum­mer, mais Charles Lion, Ali­cia Ros­si, Thier­ry Cal­mettes et Joan­na Ham­bert sont là pour les invi­ter aux voyages indé­cents à tra­vers les régions de la France, des plages du Lan­gue­doc jusqu’aux pla­teaux du Quer­cy, en pas­sant par la Pro­vence. Ensuite, vous aurez l’occasion de ren­con­trer un scé­na­riste que j’ai déjà pu accueillir dans les colonnes de la Bauge, à l’occasion d’une édi­tion anté­rieure de ces mêmes Lec­tures esti­vales. J’ai nom­mé Ardem qui a consa­cré les pages de sa der­nière BD à la traite des blanches et aux délices qu’on peut tirer d’un sujet aus­si osé. Média 1000, un édi­teur qui tient le haut du pavé quand il s’agit de repous­ser tou­jours plus loin les limites de l’indécence, est pré­sent avec deux titres tirés de leurs col­lec­tions res­pec­tives, Les inter­dits et Confes­sions intimes. Les textes de Clo­tilde et de Rémy Char­nat, accom­pa­gnés cha­cun de sa Lettre d’Esparbec, sont là pour défendre les cou­leurs de l’édition clas­sique face aux nou­veaux venus du camp des indé­pen­dants. Ensuite, pour ter­mi­ner en beau­té, le San­glier vous pré­sente le recueil esti­val par excel­lence, un titre paru dans la col­lec­tion 20 His­toires de la Musar­dine et qui résume à lui seul l’essence même de n’importe quelle lec­ture esti­vale : Sea, Sex & Sun ! J’ai hâte de savoir ce que l’équipe autour d’Anne Hau­te­cœur nous a concocté.

La liste que je viens de vous dres­ser est certes impres­sion­nante, mais elle reste dans les limites de ce que j’ai pu vous pré­sen­ter dans le cadre des pré­cé­dentes Lec­tures esti­vales. Cette fois-ci, l’événement s’enrichit pour­tant en se diver­si­fiant. Celles et ceux qui me suivent avec une cer­taine assi­dui­té auront consta­té que j’ai consa­cré la plu­part des articles de ces der­niers mois aux beaux-arts, aux peintres, aux des­si­na­teurs et aux illus­tra­teurs croi­sés sur la toile où les talents pul­lulent sur des sites à voca­tion artis­tique tels que Deviant Art ou Arts­ta­tion. Com­ment main­te­nant igno­rer une telle pas­sion quand il s’agit d’occuper les mois à venir de consi­dé­ra­tions aus­si bien esthé­tiques que lubriques ? Après tout, les images aus­si peuvent racon­ter des his­toires et mettre le feu aux ima­gi­na­tions, tan­dis que les textes vivent très sou­vent des images qu’ils savent sus­ci­ter à tra­vers les bons mots. Et quel meilleur choix pour un tel début qu’un artiste dont l’œuvre est une sorte de trait d’union entre les deux côtés d’un seul et même domaine, l’érotisme ? Gier, artiste mar­seillais, a déjà contri­bué des cou­ver­tures et des illus­tra­tions à plu­sieurs titres des Édi­tions Domi­nique Leroy, une acti­vi­té qui lui donne une place de choix quand il s’agit de réunir les dis­ci­plines artis­tiques et de leur rendre leurs mérites respectifs.

Après cette annonce d’ou­ver­ture, le der­nier mot de cet article est réser­vé à une sur­prise dont je ne peux pas encore vous révé­ler les détails, mais dont je peux déjà vous annon­cer qu’il s’a­git de renou­ve­ler la col­la­bo­ra­tion avec une femme de lettres des plus extra­or­di­naires, une femme dont la pré­sence dans ces colonnes est pour moi un hon­neur indi­cible. Ren­dez-vous est pris avec cette ravis­sante incon­nue dans quelques semaines ! En atten­dant, espé­rant que l’été sera à la hau­teur des lec­tures que vous trou­ve­rez ras­sem­blées sous la ban­nière du Sanglier !

Rémy Char­nat, Deux coquines en vacances

À lire :
Joanna Hambert, Les vacances sans mon mari

Deux amies, dont l’une est très déver­gon­dée et l’autre plu­tôt pas­sive, vont pas­ser des vacances très mou­ve­men­tées dans un petit vil­lage de mon­tagne. Après avoir beau­coup fait jou­jou entre elles à des jeux que la morale réprouve, elles décident de déniai­ser un jeune puceau. Mal­heu­reu­se­ment pour elles, ce jeune puceau a un oncle, et cet oncle est un vieux per­vers ; vous devi­nez la suite ? Dans ce vil­lage, une veuve por­tée sur les joies de Les­bos a jeté son dévo­lu sur une belle matrone encore appé­tis­sante. Nos deux amies, de vic­times, vont deve­nir bour­reaux… À la fin des vacances, tout ce joli monde sera bien fati­gué ! Vive­ment la ren­trée, qu’on se repose.


Charles Lion, Sex­tos Plage

Quel(le) voyeur(euse) assumé(e) ou en puis­sance ne rêve pas de trou­ver un smart­phone et d’y décou­vrir une cor­res­pon­dance SMS extrê­me­ment impu­dique, pour ne pas dire fran­che­ment indé­cente ?

SEXTOS PLAGE vous ouvre les portes de ce fan­tasme si actuel, si ten­tant ! Il dévoile à un public aver­ti, les échanges de deux amants qui font le choix de res­ter unis mal­gré des éloi­gne­ments pro­vi­soires et ce, grâce à un désir sen­suel savam­ment atti­sé.

Sou­mis­sion, exhi­bi­tion­nisme, plu­ra­li­tés deviennent leur voca­bu­laire et les thèmes d’un rap­pro­che­ment amou­reux plu­tôt enrichissant.


Joan­na Ham­bert, Les vacances sans mon mari : ou les élu­cu­bra­tions éro­tiques d’une femme mariée (his­toire vraie)

C’est la pre­mière fois que je pars en vacance sans mon mari. D’un com­mun accord, lui est par­ti s’occuper de répa­rer le stu­dio de notre fils et moi j’en ai pro­fi­té pour aller dans le sud de la France. Quelque part entre Mont­pel­lier et Béziers, dans un hôtel sans luxe, mais nul besoin de grand luxe dans ce coin de para­dis : le soleil et la mer juste là, en face ma chambre, sont à eux seuls une véri­table cure de jou­vence. Je ne pen­sais non plus que sur cette plage j’allais ren­con­trer Syl­vie, femme mariée (comme moi), en vacance (comme moi aus­si). A la plage ou au bord de la pis­cine, au res­tau­rant ou dans ce club échan­giste près de Béziers ou bien sur ce bateau à l’aventure, en pleine mer, je ne pen­sais pas encore que mon séjour loin de mon mari et mon fils m’amènerait si loin à la décou­verte de mes fan­tasmes secrets, de mes dési­rs alors inavoués, de ce que je suis en réa­li­té : une femme mariée qui aime la vie…


Thier­ry Cal­mettes, Le temps des cerises

De la val­lée du Lot à celle de la Dor­dogne, des hauts pla­teaux du Quer­cy jusqu’au Péri­gord aux mul­tiples cou­leurs, les terres occi­tanes offrent bon nombre d’enchantements que l’on peine sou­vent à expli­quer. Elles semblent avoir le pou­voir d’enivrer les sens, de trans­por­ter les cœurs, d’apaiser les peines, de vous emme­ner dans des lieux où la poé­sie prend tout son sens lit­té­ral ; les terres occi­tanes vous montrent à quel point la beau­té peut-être sau­vage et douce à la fois.

Rémi, la qua­ran­taine pas­sée, éprou­vant un vif besoin de se res­sour­cer, retourne sur les terres de son enfance, avec l’espoir qu’elles sau­ront encore chas­ser les lour­deurs qui occupent son cœur. A la force de ses mol­lets, il se lance sur les routes sinueuses pour plus d’un mois de cyclo­tou­risme, loin de se dou­ter qu’il va y trou­ver bien plus que le repos de l’âme.

Cerise, pas encore tren­te­naire, ne sup­porte plus les engueu­lades inces­santes avec l’homme qui par­tage sa vie. Elle décide de prendre du recul sur son his­toire et part en vacances avec son vélo, une toile de tente et un peu de maté­riel de cam­ping. C’est la pre­mière fois qu’elle se lance dans une telle aven­ture ; elle n’a qu’une faible pra­tique du vélo, mais la fougue de sa jeu­nesse lui donne les ailes néces­saires pour avan­cer, pour pen­ser à autre chose, pour oublier. Depuis la Seine et Marne, son voyage va se dérou­ler sans encombre, si ce n’est la fatigue phy­sique, mais, à quelques kilo­mètres de Roca­ma­dour, dans la der­nière grande ligne droite, une cre­vai­son la dépose sur le bord de la route, cette même route sur laquelle Rémi, par­fois debout sur ses pédales, lutte contre la cha­leur écra­sante du soleil occitan.

À lire :
Rémy Charnat, Deux coquines en vacances

Au milieu de lieux et sites de toute beau­té, char­gés de longues his­toires par­fois tristes, deux cœurs vont écrire les pre­mières lignes d’une nou­velle poé­sie, celle de deux âmes en peine, sépa­rées par un fos­sé de plus de 20 ans, et qui se trouvent avec cette étrange impres­sion de s’être tou­jours attendues.

Mais cette poé­sie sera-t-elle assez puis­sante pour pas­ser les embûches qu’elle va ren­con­trer ? Sera-t-elle assez forte pour vaincre les réti­cences ? Le che­min, pour arri­ver aux temps des cerises, va se mon­trer bien plus tor­tueux, bien plus abrupts, que les petites routes occitanes.


Reine Bale, Purification

Nora est une femme comme tant d’autres. La qua­ran­taine bien enta­mée, fraî­che­ment sépa­rée de son mari. Face aux remises en ques­tion et au constat de l’échec de sa vie sen­ti­men­tale, il ne lui reste plus qu’une vie à recons­truire pour faire face à l’avenir.


June Sum­mer, Jordane

Après Jeux de Mails, Jor­dane a ren­con­tré Kenan pour pas­ser avec lui une semaine de vacances, en plein été, dans le sud de la France. Elle dégus­te­ra avec son nou­vel amour des émois pas­sion­nés au creux de la nuit ou au bord de la mer, au Cap d’Agde liber­tin… Les chas­­sé-croi­­sés de sou­ve­nirs enfouis et de décou­vertes sen­suelles s’enchaînent avec sen­sua­li­té et humour.


Chloé Saf­fy, Soa­ring Blue

Biar­ritz, un été lan­guis­sant. Gabrielle Deles­tré, jour­na­liste de 26 ans, est envoyée sur place pour écrire un article sur les nou­velles ten­dances de la ville. Cette ville qu’elle a quit­tée il y a main­te­nant six ans, évo­ca­trice de rela­tions fami­liales com­plexes et d’un pas­sé oublié. Belle, obser­va­trice et secrète, c’est à fleur de peau que Gabrielle retrouve les rues et les plages fami­lières et loin­taines. Elle y croise une popu­la­tion esti­vale bien loin de ses pré­oc­cu­pa­tions, et des hommes aux­quels elle se donne par­fois, sans jamais s’abandonner, pre­nant sans rien lâcher. Dans ce décor esti­val élé­gant où règne une vio­lence sourde, miné­rale et écu­mante, Gabrielle croit mener le jeu. Jusqu’à ce que tout s’emballe…


Gier : Tyran­nies de la plage

Gier, artiste de la Cité pho­céenne, n’est pas le der­nier venu quand il s’agit des plai­sirs de la plage, peu­plée de bai­gneuses. Dont les gestes lui ont ins­pi­ré sa série « Tyran­nies de la plage ».


Ardem, Les folles nuits de Cryptée

Mon­sieur Mil­ton, mil­liar­daire méga­lo, règne en maître des­po­tique sur Cryp­tée, son île pri­vée de Médi­ter­ra­née. Son plai­sir ? Invi­ter des jeunes femmes de bonne famille auprès de lui pour en faire ses sou­mises, avec la com­pli­ci­té de domes­tiques aus­si dévoués que per­vers. Drogues, intrigues, chan­tage, tout est bon pour faire ombrer les ingé­nues, qui rejoignent une à une le « harem » per­son­nel de Mon­sieur… Elles croyaient pas­ser du bon temps dans un para­dis pour vacan­ciers ? Les voi­là pri­son­nières d’une ter­rible machi­na­tion sexuelle !


Col­lec­tif, Sea, sex & sun

« Sea, sex & sun », chan­tait Gains­bourg à la fin des années 70 dans une France insou­ciante et joyeuse. Por­tées par un vent de liber­té qui a tra­ver­sé les décen­nies, les notes de cette mélo­die popu­laire imprègnent chaque page de ce nou­veau recueil de la col­lec­tion Osez 20 his­toires. Ini­tia­tion au sexe entre filles sur une plage bre­tonne, baise décom­plexée dans le wagon sur­chauf­fé d’un train du sud de la France, remake por­no de Bien­ve­nue chez les ch’tis sur une plage du Nord, baise tor­ride sur la dune du Pilat entre un homme entre deux âges et une Loli­ta tom­bée du ciel… Ce recueil vous fera voya­ger dans tous les sens du terme et ne contre­di­ra pas le refrain de cette autre chan­son popu­laire : l’été sera chaud !

Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95