Depuis hier, c’est officiel. Un mail de la part de J.P. Pierrot, directeur général des Éditions Kirographaires, a informé les auteurs d’un « passage obligé devant le tribunal de commerce », passage effectivement obligatoire avant un « redressement ». Cela signifie, même si le terme est soigneusement évité, que les Éditions Kirographaires ont demandé l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. Le Tribunal a désormais quinze jours pour entendre le représentant de la maison, période au bout de laquelle il décidera de la suite des affaires : soit un jugement d’ouverture de redressement judiciaire, soit un jugement d’ouverture de liquidation.
Je pense que ces informations pourront être utiles à toutes celles et à tous ceux qui voudraient signer avec cet éditeur : Il faut attendre au moins deux semaines avant de savoir si la maison a des chances de survivre. Et si mon exemple peut servir, je peux vous donner un aperçu de ce qu’a été l’action des Éditions Kirographaires par le passé. Ayant signé avec eux en juin 2011 (parution du livre en décembre 2011), je n’ai jamais reçu de relevé de vente, ni le moindre sou de mes droits d’auteurs. Et je sais que des exemplaires de L’aventure de Nathalie ont été vendus, ne fût-ce que le petit nombre des pré-commandes. Quant à la promotion, elle a été des plus basiques et s’est plus ou moins bornée à la création d’un communiqué de presse. Toutes les actions ultérieures ont été initiées par moi.
Mais je n’ai pas vraiment à me plaindre, vu que j’ai signé assez tôt avec eux : Les délais à cette époque-là étaient encore raisonnables, il y a eu un tirage de 100 exemplaires, et les pré-commandes ont été honorées. Ce n’est que plus tard que les choses ont commencé à sérieusement se gâter, avec la levée en masse de nouveaux auteurs, recrutés afin de faire entrer des sous supplémentaires pour pouvoir régler les frais causés par ceux déjà présents et de faire marcher la machine. Les délais sont devenus de plus en plus longs, jusqu’à dépasser douze mois et plus, et il y a certains auteurs qui, au bout d’un an (!) n’ont pas encore vu sortir leur livre. Ce qui signifie en même temps que celles et ceux qui ont pré-commandé le livre ont vu partir l’argent il y a des mois déjà sans recevoir la marchandise. Comme ce sont, dans la plupart des cas, des amis et des connaissances, imaginez un peu la gêne occasionnée par un tel comportement imputable à votre éditeur. Dans les colonnes même de la Bauge, vous trouverez l’article consacré au très beau livre d’Aurélie Gaillot que j’ai pu lire en version numérique et dont je suis au désespoir de voir se reporter la parution aux calendes grecques.
Pour l’instant, comme je l’ai dit plus haut, les affaires se poursuivent de façon « normale », à vous donc, potentiels lecteurs de l’aventure de ma belle Nathalie, de décider si vous voulez prendre le risque de commander sur leur site. Parce qu’il y a des alternatives, et vous pouvez commander ici ou encore ici, par exemple. Parce qu’il faut considérer que, si, au bout de deux semaines, les Éditions Kirographaires entraient en phase de liquidation, vous auriez sans doute du mal à récupérer vos sous, tandis que si vous commandez à travers une des grandes boutiques, le remboursement serait facile.
Une autre affaire est celle des partenariats. J’ai annoncé ici même que les Éditions Kirographaires avaient conclu un partenariat avec IS Éditions afin de se mettre au numérique. Je ne sais pas si ce partenariat est jamais allé plus loin que la parution du premier titre, mais je parie que les déboires économiques de l’éditeur de Marseille ne sont pas faites pour assurer ses partenaires.
Mon aventure avec les Éditions Kirographaires est sans doute près de se terminer et celle-ci est loin d’avoir été le succès que j’avais – naïvement ! – espéré. Si je ne regrette pourtant pas de m’avoir engagé dans cette voie, c’est moins le mérite de cet éditeur qui n’a pas toujours fait preuve de professionnalisme, mais surtout celui de mes compagnons d’infortune et de leurs beaux textes que j’ai pu rencontrer et découvrir en cours de route.
Commentaires
13 réponses à “Kirographaires : Passage devant le Tribunal de Commerce”
On finirait presque par croire que c’est une habitude chez les éditeurs de ne pas payer leurs auteurs… :( C’est triste, et ce n’est pas normal !
Tout comme les précommandes… un an de délai, c’est énorme. J’imagine que là aussi, il y a eu des déçus. Et je ne parle même pas de la promotion ; comme quoi, parfois l’auto édition a du bon ! L’intérêt d’un éditeur est bien la promotion, il me semble…
Tout ceci est bien dommage.
Mais bon, on apprend de ses erreurs. Reste à trouver un autre éditeur pour l’aventure de Nathalie ! :)
Décision de justice : depuis le 21–02-2013=>Redressement judiciaire
Administrateur judiciaire :
SCP DOUHAIRE-AVAZERI prise en la personne de Me Emmanuel Dou
3 Place Felix Baret, Marseille Cedex 06
13286 MARSEILLE CEDEX 06
Mandataire judiciaire :
Maître Dominique RAFONI
7 Rue Joseph d’Arbaud – 13097 AIX EN PROVENCE CEDEX 2
Contactez au plus vite le mandataire pour produire votre dette et faites passer le mot.
A cette étape de la procédure, tout n’est pas perdu.
Le plus difficile va être de produire le montant qu’ils vous doivent car seuls eux connaissent vos droits d’auteurs.
Vous n’êtes malheureusement pas le seul !
Merci pour ces renseignements !
Bruno , auteur de « La première victime » paru chez Kiro le 02/04/2012 en attente de ses droits d’auteur et souhaite résilier son contrat d’édition au plus tôt
« Tout n’est pas perdu for l’honneur » comme disait le bon Roy François
http://baudu76.pagesperso-orange.fr/
Rectificatif !
Je devais être sous le coup de l’émotion !
Le bon Roy François à dit :
« Tour est perdu for l’honneur »
Mille excuses
Bruno
A Mr Julien Amador qui a le temps de répondre à des échanges sur blog, et qui ne répond pas lorsque l’on lui adresse un message.
Dommage, tout ce gâchis, mais vous admettrez que vos Editions ont fonctionné plutôt de manière « opaque ».
Que dire à nos acheteurs, maintenant que vous nous avez publiés ? Quelle confiance peuvent-ils avoir en commandant nos livres sur votre site ?
La Promotion prévue à nos contrats n’a pas été faite, ce qui rend le contrat d’édition contestable. Comment pouvez-vous nous libérer de ce contrat léonin ? Mais au moins, comment récupérer nos droits d’auteurs et le stock déjà tiré en souffrance rue Berthelot ou chez So-Book ?
Merci de nous donner la marche à suivre.
Auteur chez KIRO devenu injoignable, un livre édité, un autre en attente avec contrat signé, dois-je contacter le mandataire ?
Je conseillerais vivement de se déclarer auprès du mandataire :
Mtre Rafoni Dominique
7 rue Joseph D’Arbaud
Aix en Provence
Quant aux chances de récupérer des sous (droits d’auteur p.ex.), je ne suis pas très optimiste.
Bonjour,
Merci à tous. Je suis aussi auteur (RAGA EN CHAT BEMOL), paru chez Kirographaires. Tout cela est intéressant. Suite au courrier de l’Equipe Kiro, je vais contacter Me Rafoni.
Effectivement, tout cela est bien dommage, J Amador ne répondait jamais, bizarre… et pas moyen de savoir ce qui a été fait côté promo (rien, je pense).
Bonne chance à tous,
Pierre Levy
Bonjour, et merci pour votre commentaire ! Très bonne idée que celle de contacter Me Rafoni. Vous avez intérêt à le faire rapidement, les déclarations n’étant possible que jusqu’au 5 mai ! Il semblerait qu’on peut aussi se déclarer créancier par mail, c’est au moins ce que m’ont dit certains confrères.
bonjour, Comme vous tous, auteurs, je souhaite récupérer mes droits, mais surtout mes droits entiers sur mon livre, la liberté d’en disposer. Suis-je dès à présent à même de présenter ce même ouvrage ailleurs ?
Bonjour Nathalie, et merci d’avoir laissé un commentaire. Pour répondre à votre question : D’après ce que j’ai cru comprendre, la récupération des droits n’est pas automatique. Normalement, c’est le mandataire qui doit écrire aux auteurs pour leur signifier que, suite à la liquidation de K, les contrats sont rompus. Pour avoir plus de détails, il faudrait contacter le mandataire.
LE 3 mai, j’avais contacté par téléphone m° rafoni et il fallait constituer un dossier avant le 5mai, temps trop court pour le faire. le mail une solution ? Mais alors à quel BAL ? quelqu’un la
connaît ?