Cla­ris­sa Rivière, Liai­sons impudiques

Cla­ris­sa Rivière est une jeune nou­vel­liste qui a fait ses preuves dans la col­lec­tion « Osez… » des Édi­tions La Musar­dine et qui débarque main­te­nant dans le monde du tout numé­rique en publiant son recueil Liai­sons impu­diques chez un des plus impor­tants pure players, à savoir les Édi­tions Numé­rik­livres.

J’ai nom­mé Cla­ris­sa Rivière, mais, pour être juste, il ne faut pas pas­ser sous silence deux autres acteurs sans les­quels ce recueil n’au­rait pas pu voir le jour : Le pho­to­graphe Pino et un de ses modèles, Saman­tha Tor­do. Parce que, si j’ai bien dit recueil, il n’y a pas que des textes qui y figurent pour autant, le point de départ de chaque texte étant four­ni par une pho­to de Pino. Et sur une bonne par­tie de celles-ci, le lec­teur découvre la blonde Saman­tha qui, avec sa « coif­fure de gar­çonne » (Meilleures amies) et son corps angu­leux, res­pire un éro­tisme d’au­tant plus rava­geur qu’il est mis en scène avec un mini­mum de raf­fi­ne­ments. Et c’est cette même Saman­tha qui est à l’o­ri­gine du recueil en ques­tion, né au hasard d” « une ren­contre vir­tuelle lors d’un petit jeu d’écriture inno­cent » (Remer­cie­ments).

À l’o­ri­gine des textes il  y a donc des pho­tos, des cli­chés, des ins­tants de vie, mis en scène pour illus­trer un fan­tasme ou une ambiance, pour cris­tal­li­ser l’é­ro­tisme qui peut se déga­ger de corps savam­ment arran­gés. Et Cla­ris­sa s’en est lais­sée ins­pi­rer pour en tirer des his­toires, des petits récits, des ins­tan­ta­nés de vie, de désir et de fan­tasmes. Cela n’o­béit à aucun genre pré­cis, la plume se laisse empor­ter, divague, s’é­loigne de son sujet, revient pour le ser­rer de plus près, le regard à fleur de peau, les narines rem­plies des effluves de ces corps si près et si dis­tants en même temps, les yeux rivés sur la chair éta­lée, si loin pour­tant de toute pos­si­bi­li­té d’in­ter­ven­tion, d’ap­pro­pria­tion. Sauf, évi­dem­ment, par la lec­ture, et les images que celle-ci fait naître. Et, dans les meilleurs de ces ins­tants, on croit la voir pal­pi­ter, la chair de ces femmes, comme celle de Sarah sous le pin­ceau dans Femme-fleur, celle de Maga­li tom­bée sous le charme d’un jouet légué par l’Anti­qui­té ou celle des deux Meilleures amies qui découvrent l’at­trait du corps fémi­nin. Ce sont d’ailleurs là les plus beaux ins­tants de lec­ture et de fan­tasme quand Cla­ris­sa lâche prise et part à la décou­verte d’un amour saphique nais­sant dont elle serre les hési­ta­tions et les audaces avec une plume affû­tée comme un bis­tou­ri. Mais qu’at­tendre d’une auteure dont les récits ouvrent et clô­turent le recueil Osez 20 his­toires de sexe entre filles ?

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Voi­ci donc trois artistes clai­re­ment à la hau­teur du défi de cette expé­rience lit­té­raire inso­lite qui leur aura per­mis de s’é­pa­nouir en met­tant au ser­vice d’un recueil com­mun des talents venus d’ho­ri­zons aus­si divers.

Cla­ris­sa Rivière
Liai­sons Impu­diques
Édi­tions Numé­rik­livres
ISBN 978−2−89717−701−0

Clarissa Rivière, Liaisons impudiques
Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95

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