Tha­lia Devreaux, Chaudes vacances à Cuba

Je ne sais pas chez vous, mais ici, dans le pas si grand nord de ma région natale (tout près de la ville impé­riale de Cologne), c’est déjà l’au­tomne depuis au moins la mi-août. Vous ima­gi­nez ? Des semaines avant son début météo­ro­lo­gique – le 1er sep­tembre – on en est déjà à devoir se taper l’in­tense humi­di­té mati­nale après des nuits aux tem­pé­ra­tures à un seul chiffre et un soleil qui arrive à peine à nous réchauf­fer assez pour faire croire à un sem­blant des beaux jours. Et on peut se comp­ter heu­reux si, l’a­près-midi après une jour­née enso­leillée, on croise encore des filles en shorts voire en petite robe d’é­té, ce « sun­dress » qui, pour votre ser­vi­teur, est comme l’emblème de l’é­té et dont notre grand ami et idole Bar­ney Stin­son déplore la dis­pa­ri­tion immi­nente à l’ap­proche de l’automne :

« The sea­son of expo­sed skin is over ! » 1

Encore heu­reux qu’il nous reste quelques titres dans nos Lec­tures esti­vales pour pal­lier à ce manque de cha­leur et pour faire défi­ler sous nos yeux fati­gués les jeunes filles dénu­dées sous le soleil des tro­piques dont l’en­ivrante cha­leur les incite à fran­chir toutes les bar­rières, et celles des bonnes mœurs en pre­mier. Et quel meilleur choix qu’un texte de notre invi­tée spé­ciale, star de la sai­son 2025 des Lec­tures, Tha­lia Devreaux qui nous tend la main pour nous emme­ner dans les Caraïbes, à Cuba pré­ci­sé­ment, en com­pa­gnie d’une de ses coquines les plus délu­rées, à savoir la belle Mathilde appe­lée à y pas­ser de « chaudes vacances ».

À lire :
Tha­lia Devreaux, Vacances d’é­té avec mon chéri

Mathilde est sans doute une de mes coquines pré­fé­rées dans l’ar­se­nal de Tha­lia, réser­voir riche en beau­tés délu­rées qui m’ont déjà offert plein d’ins­tants d’un plai­sir non-miti­gé. C’est la Mathilde en ques­tion après tout qui m’a fait par­ler « de la per­ver­si­té luxu­riante et sans limite » 2 des textes dans les­quels Tha­lia lui fait vivre des aven­tures rem­plies d’un éro­tisme chaud bouillant et où les limites sont repous­sées tou­jours plus loin. Au point de se deman­der si, un jour, elle se heur­te­ra à une limite ultime et à quoi celle-ci pour­ra bien res­sem­bler. Une idée qui me fait froid dans le dos et qui en même temps fait explo­ser le thermomètre…

Quoi qu’il en soit, comme Mathilde n’a pas eu droit au moindre petit rôle dans les deux recueils esti­vaux de Tha­lia – tous les deux entrés dans les Lec­tures esti­vales, évi­dem­ment, le pre­mier dans la sai­son 2020 et le deuxième une année plus tard en 2021 – le temps est fina­le­ment venu pour Mathilde de prendre sa revanche sur ses consœurs avec la paru­tion en novembre 2024 de cette grosse nou­velle qui lui don­ne­ra l’oc­ca­sion de décou­vrir la beau­té des Caraïbes et de faire enfin à son tour des ren­contres sous le soleil et de s’ou­vrir à la cha­leur tro­pi­cale. On ne s’é­ton­ne­ra donc pas de voir sur­gir des images sen­suelles dès les pre­mières pages et de voir fré­mir l’héroïne à l’i­dée de retrou­ver « la liber­té d’être nue… » 3 Et on la com­prend ! Pri­son­nière de la froide obs­cu­ri­té d’un automne pari­sien, fraî­che­ment débar­qué dans un nou­veau bou­lot qui lui demande des efforts inces­sants au point de renon­cer, faute de temps, aux plai­sirs, com­ment ne pas se pro­je­ter dans un uni­vers aux anti­podes de cette galère ? Et même avant de prendre son élan, à la seule idée de par­tir, voi­ci ce qu’elle ressent :

À l’ap­proche des vacances, quelque chose se réveille en moi. Le feu de mes ardeurs, celui dévas­ta­teur qui me consume len­te­ment. Celui qui a per­mis à M. Ber­the­lot d’ex­plo­rer tous mes ori­fices et de prendre du plai­sir à la fel­la­tion et de décou­vrir la sodo­mie.4

Et dire que nous sommes assez heu­reux pour pou­voir assis­ter à un réveil pareil ! Mer­ci Thalia :-)

Il faut d’ailleurs consta­ter que les choses avancent plu­tôt dou­ce­ment – jus­te­ment un réveil en dou­ceur et pas en sur­saut – et que l’au­trice et sa pro­ta­go­niste prennent un vilain plai­sir à faire attendre les lec­teurs. Est-ce qu’il faut sou­li­gner ici le fait que c’est évi­dem­ment pour la bonne cause ? Parce que celles-ci – comme la sodo5 – se pré­parent. Et dans le cas de Mathilde, le pro­cé­dé choi­si par Tha­lia est par­fai­te­ment adap­té à la situa­tion de sa pro­ta­go­niste qui, avant de pou­voir pas­ser à l’acte, doit se réveiller, sor­tir de la tor­peur hiver­nale, d’une sorte d’hivernage ou de gel qui l’a réduite à un état per­çu comme asexué, au point de don­ner à ses col­lègues l’i­dée sau­gre­nue de lui col­ler une épi­thète des plus inso­lites : La Nonne.

Vous com­pre­nez sans doute mieux pour­quoi elle a besoin d’y aller dou­ce­ment, de prendre son temps. Mais je peux vous pro­mettre que Mathilde fini­ra bien par se réveiller et qu’elle vous pré­pare de belles sur­prises dans le com­pas de ses cuisses qu’elle ne tar­de­ra pas à ouvrir grandes afin d’y recueillir les doigts, les langues et les bites de ces mes­sieurs croi­sés sous le soleil. Même si, en atten­dant, elle pren­dra l’a­vion sans s’en­voyer en l’air, man­quant l’oc­ca­sion de rejoindre une fois pour toutes le « Mile High Club ». Mais ras­su­rez-vous, il ne faut pas tou­jours être à deux pour se faire plaisir…

À lire :
Tha­lia Devreaux, Sou­ve­nirs d’été

Je n’ai pas l’ha­bi­tude de racon­ter ici le détail des textes que je pré­sente à mes lec­trices et à mes lec­teurs. Après tout, à vous la joie de décou­vrir les récits et les aven­tures sen­suelles et impu­diques qu’ils vous pro­posent. Qu’il suf­fise donc de vous affir­mer l’é­vi­dence même, à savoir que la belle Mathilde ne va pas tar­der à faire des ren­contres. Même si, pour une jeune femme rem­plie à ras bord d’hor­mones et aux dési­rs chaud bouillants, elle fait preuve d’une rete­nue remar­quable, renouant par là avec sa répu­ta­tion acquise au bou­lot, en rédui­sant le nombre de ses aven­tures. Des aven­tures impli­quant des hommes aux anti­podes de la viri­li­té : d’un côté, un « barou­deur » très bri­tish, de loin plus âgé que notre héroïne et avec lequel elle prend tout son temps, et de l’autre un homme jeune, au point de pou­voir le prendre pour un puceau, qu’elle fini­ra par culbu­ter – enfin presque – afin de se repaître des charmes d’un corps dans toute la force de la pre­mière jeunesse.

Quant au « barou­deur », c’est une autre affaire, et l’ap­proche de Mathilde, chas­seuse de chair accom­plie, change en fonc­tion de ses proies. Si, pour le petit Pabli­to, elle a opté pour une approche directe, crue, vêtue de rien que de sa nudi­té res­plen­dis­sante, la chasse à l’homme plus âgé, avec ses années d’ex­pé­riences et – au moins dans le cas de notre gent­le­man assez « bri­tish » – un cer­tain sérieux impose d’autres choix. Comme par exemple celui de la tenue pour la soi­rée Bond :

Il me reste suf­fi­sam­ment de temps pour me maquiller, tout en res­tant nue jus­qu’à ce qu’il soit l’heure de m’ha­biller. […] je m’at­telle à mettre la lin­ge­rie choi­sie. Tout d’a­bord, des bas de cou­leur chair, d’ap­pa­rence simple, mais avec une bre­telle large et des motifs flo­raux des­sus de cou­leur noire. Un homme raf­fi­né appré­cie les bas. Il peut s’a­mu­ser à les enle­ver ou à me les lais­ser… […] Et pour finir, après avoir mis un porte-jar­re­telles noir, j’en­file un tan­ga de la même cou­leur, mais transparent.

On aura remar­qué l’at­ten­tion por­tée au moindre détail (la bre­telle avec ses motifs flo­raux, la réflexion à pro­pos des bas, le tan­ga trans­pa­rent) et les réflexions qui accom­pagnent la scène déli­cieuse de l’ha­billage – une sorte de strip-tease à l’en­vers, tout aus­si sexy que son contraire. Un pro­cé­dé qui révèle tout l’art de la mise en scène que pos­sède Tha­lia Devreaux, et qui rend ses textes aus­si puis­sants et aus­si séduc­teurs, les fai­sant évo­luer dans un entre-deux des plus déli­cieux entre la cru­di­té et une séduc­tion réflé­chie, experte, subli­mée. Parce que cela aus­si, il faut le rele­ver ici : La séduc­tion ici est bien du côté de Mathilde, et c’est elle qui prend en main le plai­sir qu’elle compte tirer de ses ren­contres. Il suf­fit de dégus­ter le dia­logue entre elle et George le barou­deur. Un peu de contexte d’a­bord : Mathilde vient de par­ler avec George d’une anec­dote embar­ras­sante, impli­quant elle-même en train de se faire encu­ler par le Sieur Ber­the­lot sus-men­tion­né et ses parents se poin­tant au moment le moins (à moins que ;-) ) pro­pice. Et voi­ci com­ment se pour­suit le dialogue :

J’é­change un sou­rire avec lui, sans aucune gêne à présent.

(George) – Appa­rem­ment, vous aimez beau­coup la pra­tique anale.

Il semble de moins en moins timide.

(Mathilde) – Pas vous ? Lui deman­dé-je sans ciller.

Il a un petit rire gêné, ce qui n’est pas mon cas.

– Je ne suis pas habitué.

– Peut-être que je chan­ge­rai votre vision sur cette pra­tique.6

C’est comme si on voyait naître le sou­rire mali­cieux et pro­vo­ca­teur sur les lèvres de Mathilde. Et c’est à tra­vers ces quelques paroles que se révèle la puis­sance d’é­vo­ca­tion – si rare dans le genre éro­tique – d’une autrice qui n’a pour­tant pas peur des scènes osées et des paroles crues pour les évo­quer. C’est d’ailleurs pré­ci­sé­ment sur cette scène déli­cieuse que je tire ma révé­rence afin de vous lais­ser à vos occu­pa­tions. Dans l’es­poir de vous voir suivre mes conseils et de vous pro­cu­rer Chaudes vacances à Cuba, une lec­ture qui vous per­met­tra de vous rem­plir les neu­rones d’une sen­sua­li­té des plus exquises et d’une cha­leur qui se répan­dra non seule­ment sur vos peaux mais encore dans vos intes­tins, une cha­leur qui vous fera mouiller ou ban­der et grâce à laquelle vous pour­rez gar­der le sou­ve­nir d’un été tout en chaleur.

Tha­lia Devreaux
Chaudes vacances à Cuba
Kobo
ID : 1230008567208

Femme nue, vue de derrière, face à la mer et accoudée à un palmier.
  1. « La sai­son des peaux dénu­dées est ter­mi­née ! » – Bar­ney Stin­son in : How I met your mother, sai­son VI, épi­sode I « Big Days », sep­tembre 2010 ↩︎
  2. Tho­mas Gal­ley, Tha­lia Devreaux, Sou­ve­nirs d’été ↩︎
  3. Tha­lia Devreaux, Chaudes vacances à Cuba, empla­ce­ment 7 à 8 sur 130. ↩︎
  4. Chaudes vacances à Cuba, empla­ce­ment 9 à 10. Pour mieux connaître les aven­tures de Mathilde, comme par exemple celle avec le M. Ber­the­lot en ques­tion, cf. mon article à pro­pos de cette coquine tel­le­ment allé­chante : Mathilde dans tous ses états. ↩︎
  5. Clin d’œil à mon grand ami Ji Bocis qui a éter­ni­sé cette expres­sion dans son texte excel­len­tis­sime D’Anne-Claire en Iri­na : « Pas main­te­nant Roméo, une sodo se pré­pare… » ↩︎
  6. Chaudes vacances à Cuba, empla­ce­ment 59 à 61 ↩︎
Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95