
Je suis, et je l’ai revendiqué à plusieurs reprises, auteur de textes érotico-pornographiques. Il suffit de (re-)lire mes romans pour s’en rendre compte : rien de ce qui est explicite ne m’est étranger. Ensuite, je suis le propriétaire de la Bauge littéraire, un espace dédié aux « domaines physiques » de la littérature, à tout ce qui est amour, sexualité, envie, copulation, exaltation, soumission, fessée, pénétration, avilissement, éjaculation, fontaine – et j’en passe. Vous l’aurez deviné, je parle ici de préférence de textes similaires aux miens de par le sujet – des textes qualifiés d’érotiques ou de pornographiques – et j’assume totalement cette passion pour une littérature souvent méconnue, vilipendée, méprisée – et qui pourtant se consume avec un plaisir non feint depuis des millénaires. Pour résumer : la Bauge littéraire se veut un espace ouvert à tout ce qui se réclame de l’amour dans son expression la plus physique – sans pour autant renier la dimension psychique de tout érotisme digne de ce nom. Avec tout ça, on ne s’étonnera pas de me voir me poser des questions face à la tempête qui est en train de balayer bon nombre de « porcs » et qui fait naître des revendications parfois plus que douteuses – tandis que nombre de questions soulevées visent le porno dans ce qu’il a de plus essentiel – les relations entre les sexes et les questions de pouvoir que cela implique.
Érotisme et pornographie – une distinction qui n’a pas de sens
Avant de continuer, permettez-moi une petite parenthèse pour aborder le sujet de l’impossible distinction entre érotisme et porno (-graphie) par un phénomène insolite : Connaissez-vous Charlie F ? Ou le mot dièse #CLS (pour : Charlie Live Show) ? Je vous explique : Charlie est une camgirl, une fille qui se produit devant des caméras, qui se met à poil devant un public payant, qui se branle et se laisse enfiler, par des hommes et parfois aussi (assez souvent même) par des machines à baiser. Et qui attire un public nombreux à travers ses lectures érotiques (attention, site très peu NSFW !) que je vous recommande très chaleureusement si vous êtes adepte de frissons suscités par une voix des plus séduisantes. Qui a donc dit que porno et littérature ne faisaient pas bon ménage ?
L’exemple de Charlie F permet de constater qu’il y a des gens qui ne se gênent pas de dire érotique là où certains ne verraient que du porno. Tandis que d’autres essaient de récupérer les uns – les auteurs qualifiés d’érotiques étant admis au bercail des écrivains fréquentables – et d’ostraciser les autres – les méchants pornographes qui se voient refuser toute intention sérieuse, relégués dans le coin des pervers ou celui des écrivaillons de métier qui saliraient les pages pour des sommes modiques versées par un éditeur dont la perversité se doublerait d’avidité. – Les clichés, ça me convient, hein ? Quoi qu’il en soit, l’expérience de plusieurs années en tant que chroniqueur de textes dont la plupart passerait pour purement pornographique – des textes où l’on trouve effectivement toutes sortes de pratiques qu’on peut qualifier de violentes ou de dégradantes, comme par exemple dans une grande partie des romans publiés par Média 1000 – cette expérience m’apprend pourtant que ce sont justement ces textes-ci qui interrogent – consciemment ou non – le côté psychique de la chose avec une pertinence souvent absente chez les auteurs plus « réticents ». Comme si la mise à nu total des personnages, leur entière accessibilité, permettait de voir à l’œuvre les rouages du mental en même temps que ceux du physique. Les raisons d’un tel phénomène sont sans doute multiples, mais je me contente ici de constater, réservant l’analyse à d’autres occasions. Fort de cette expérience, je refuse donc d’introduire des distinctions arbitraires et de dresser des barrières entre des auteurs qui, si l’intensité de leur approche peut varier, se rangent tous dans un domaine où le physique joue un rôle de premier plan. D’où l’usage fréquent du terme forgé par votre serviteur : érotico-pornographique.
Un débat auquel le porno littéraire n’échappe pas
Je ne vais pas embêter mes lecteurs avec un traité de l’érotisme, ni tenter de justifier mes choix littéraires. Je me contente de vous dire que, l’amour au physique étant une des pulsions les plus irrésistibles auxquelles le genre humain puisse se voir confronté, il me semble tout à fait justifié de vouloir en explorer les rouages afin de comprendre les effets qu’une sexualité assumée – ou non – peut avoir sur la condition humaine

Ceci étant dit, comment faut-il maintenant réagir – en tant qu’auteur de textes pornographiques – aux discussions parfois extrêmement violentes déclenchées par l’affaire Weinstein et les vagues #meToo et #balanceTonPorc qui, parties des réseaux numériques, ont fini par inonder les médias ? Comment encore justifier le comportement de certains de nos personnages qui font fi de tout consentement pour prendre leur plaisir là où il se trouve, à savoir entre les jambes des femmes, dans leurs bouches et leurs chattes toujours grandes ouvertes et bien huilées, prêtes à recevoir les assauts de nos étalons toujours bien équipés, de succomber à la seule vue des engins de belle taille qu’elles aiment – évidemment ! – s’enfiler à longueur de journée ? Que faire de ces protagonistes féminines qui, au lieu de dénoncer les violences, courent après les malfaiteurs, dominateurs et autres mâles alpha, pour se trouver en bonne position quand il s’agit de présenter leurs orifices aux bites fièrement dressées, quitte à encaisser les coups – de fouet, de poing – qui viennent avec ?
Il y a dans tout cela une certitude : un auteur porno ne peut se soustraire à ce débat, au moins tant qu’il met un peu de sincérité et de passion dans ce qu’il fait. Ce que je réclame pour moi, et ce que je sais de tant d’autres dont j’ai eu l’occasion de lire les textes pour les chroniquer dans la Bauge littéraire. Passons donc aux choses sérieuses !
Il est incontestable que le débat évoqué plus haut ait donné un grand coup de projecteur sur un comportement humain des plus détestables et en même temps des plus essentiels – l’abus de pouvoir. Chaque fois qu’il y a des hiérarchies, il y a possibilité d’abus, et nier un phénomène aussi répandu serait méconnaître le fonctionnement des sociétés humaines. Ajoutons à cela que le sexe a toujours été une monnaie, et on imagine facilement les mécanismes à l’œuvre dans l’ombre des coulisses, les exigences de ceux qui ont des rôles à distribuer, les pressions que subissent celles et ceux qui se battent pour obtenir la denrée rare, les marchandages de bas étage entre ceux d’en haut et celles d’en bas. Les uns font les carrières, tandis que les autres en sont réduites à passer par les fourches caudines des producteurs et autres supérieurs qui mènent tout droit aux casting couches et à la promotion canapé. Un phénomène sans aucun doute détestable, mais qui fait néanmoins les délices de plus d’un auteur de porno puisant à pleines mains dans les bas-fonds d’un usage qui continue à nourrir les fantasmes – peu importe la situation où on se trouve. Il n’a pas fallu attendre le succès des 50 Shades pour comprendre que le fantasme de l’objet sexuel est loin d’être épuisé, et un scénario comme celui des castings couches est bien trop beau pour passer à côté. Après tout, la vague des récits de soumission qui peuplent les étagères depuis maintenant assez longtemps répond à des besoins bien réels, que ce soit du côté des lecteurs ou de celui des auteurs eux-mêmes.
Phénomène réel versus fantasme, voici les pôles entre lesquels un auteur de textes érotico-pornographiques est contraint d’évoluer, et on imagine les malentendus qu’il peut y avoir dans un domaine aussi sensible. On ne s’étonnera donc pas d’entendre des voix s’élever pour remettre en question l’usage littéraire – ou peut-être plutôt artistique dans un souci d’extension du domaine de la lutte – de pratiques jugées frivoles et dont certaines frôlent l’acte criminel. Et la remise en question précède de peu la volonté de s’entreposer, de faire appel aux autorités pour mettre fin à ce que l’on perçoit comme des abus et à toute forme de « glorification » de ceux-ci. Et voilà que la bête se réveille et qu’elle lève sa tête qu’on croyait tombée depuis bien longtemps : nous voilà face à la censure.
La censure – volonté populaire ?
On constate effectivement que, depuis un certain temps déjà, les appels à la censure se multiplient un peu partout. Les uns voudraient bannir des tableaux de Balthus des cimaises du Met, tandis que d’autres s’opposent farouchement à la réédition des pamphlets anti-sémites et pro-nazis de l’auteur de Jusqu’au bout de la nuit. Est-ce qu’on peut dire pour autant que c’est le même combat ? Sensibilisés par le débat houleux déclenché par l’affaire Weinstein et amplifié ensuite par la vague des #meToo et des #balanceTonPorc sur les réseaux numériques, les uns voudraient effacer ce qu’ils voient comme une atteinte criminelle – des pulsions pédophiles figées en couleur en quelque sorte – tandis que les autres, plus près de chez nous, succombent à la peur de voir remises à l’honneur – de par la publication dans une des maisons les plus prestigieuses de France – les éructations d’un esprit rongé par la haine.
Tout ça, c’est un champ tellement large qu’on risque de s’y perdre, qu’on risque de choisir la mauvaise route, de s’égarer, pour se retrouver face à face avec ses propres démons. Un terrain où, je l’avoue volontiers, je ne m’aventure que malgré moi. En même temps, c’est un débat important qu’il faut mener, un débat qu’on aurait cru appartenir à un autre âge ou à des territoires en proie à des passions religieuses à l’origine d’abus et de crimes bien autrement plus horribles que les coups de gueule qu’on entend se multiplier dans les échauffourées médiatiques occidentales. Et c’est un débat que, en tant qu’auteur et chroniqueur de textes érotico-pornographiques, je ne connais que trop bien pour avoir subi les foudres des uns et des autres. Après tout, il n’est pas loin, le temps où Facebook supprimait avec une féroce détermination les reproductions d’un des plus grands tableaux de Courbet, l’Origine du Monde. Et où le moindre petit téton, peu importe qu’il se trouve sur la couverture d’un livre de chez Média 1000 ou une œuvre d’art religieusement conservée sur les cimaises du Louvre, suscitait l’ire des censeurs. Ce qui bien souvent, menait tout droit au bannissement de l’utilisateur effronté.
Autrefois affaire d’État et de ses fonctionnaires attitrés, la censure se fait aujourd’hui plus discrète, jusqu’à prendre des allures démocratiques, poussant la mauvaise foi jusqu’à se justifier par une volonté populaire exprimée à travers une des innombrables plateformes à pétitions accessibles à tout un chacun, une volonté qui souvent fait fi de toute retenue et s’exprime avec une verve de justicier qui n’est pas sans rappeler celle d’un comité du Salut public. Ailleurs, elle met des vêtements bien moins bariolés que le costume jacobin, profitant des considérations intellectuelles pour se faufiler dans les consciences, distillant la peur de ce qui risque de faire mal, de déranger, pour clamer tout haut sa volonté de faire disparaître, de supprimer, de reléguer à l’ombre. Le cas Céline fournit un bel exemple de cette approche déguisée consistant à faire appel à nos instincts humanitaires qui nous indiquent que l’appel à la haine, c’est mal ! Ce qui, bien évidemment, n’est pas faux. Mais pourquoi réduire le lecteur au niveau d’un enfant ou d’un débile incapable de se faire ses propres idées ? Pourquoi ne pas exposer un Céline dans ce qu’il a de plus noir afin de faire contrepoids au styliste de génie ? Ne vaut-il pas mieux mettre en pleine lumière ce qui a le potentiel de nous effrayer au lieu de le garder à l’abri des regards ? Il faut sans aucun doute se mettre d’accord sur la route à suivre, et c’est là que le débat doit avoir lieu, mais sur le fond ?
On aura compris que la censure ne me tente pas, et si je ne veux pas exclure cet outil de façon générale, il me semble que son usage doit être tout à fait exceptionnel, et que la liberté de parole doit primer sur la volonté de la policer – au nom de quel combat que ce soit. De belles considérations, me direz-vous, mais qui nous laissent sans réponse à propos de l’attitude à adopter en tant qu’auteur porno face aux questions sociétales comme celle de l’égalité entre femmes et hommes, celle du consentement, celle des abus omniprésents, allant jusqu’aux agressions sexuelles et aux viols. Parce qu’il y a, face à ces questions, aussi le cas de l’auto-censure, les ciseaux dans la tête qui empêchent les paroles de couler avant même d’avoir été clairement formulées. Et n’est-ce pas là le pire cas, celui qui ferait tarir les sources de toute créativité ?
Le porno – tiraillé entre fantasme et réalité
Je l’ai dit plus haut, le porno évolue entre réalité et fantasme, et les limites ne sont pas toujours très claires. Si on ajoute à cela le fait que beaucoup de lecteurs ont tendance à confondre un récit fictionnel avec une entrée de journal – surtout si le récit est à la première personne du singulier – on ne s’étonne plus de se voir traité de toutes sortes de noms d’oiseaux. Ou – plus grave encore dans le cas des nombreuses autrices – d’être considérées comme du gibier à la disposition du premier venu. Est-ce qu’on doit encore s’étonner de ce que certains transposent, avec une facilité déconcertante, les fantasmes dans la vie réelle, revêtant le costume d’un dominant à la Grey pour importuner – ou mieux : bousculer ? trousser ? – la secrétaire ou la jeune stagiaire qui a le malheur de dépendre d’un patron ou d’un supérieur qui ne sait plus faire la différence entre le film qu’il se joue dans sa tête et les relations humaines dans sa boîte ? Et que dire des clips porno librement disponibles à travers la toile, une avalanche qui, pour certains, fait office d’éducation sexuelle avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer sur le comportement dans les relations – sexuelles et autres. Des interrogations et des remises en question, on le constate aisément, ce n’est pas ce qui manque. Mais le point principal reste : que faire en tant qu’auteur érotico-pornographique ? Faut-il renoncer à tout ce qui ressemble de près ou de loin aux violences ? Est-ce qu’il faut se borner à n’écrire plus que du vanille ? Ne montrer plus que des pratiques safe ? Tourner le dos au passionnel avec son lot d’irresponsabilités et d’actes qu’on croyait sans lendemain ? Renoncer à illustrer des fantasmes de séduction poussée, de prise en main, de l’envie trop souvent indicible de se voir réduit au rôle d’objet sexuel où le désir naît précisément de l’impuissance de celle ou de celui qui s’y voit réduit ? Prenons un exemple souvent cité comme agression sexuelle, les tripotages dans les transports en commun. Quelle femme oserait avouer qu’elle aime ça, et pourtant, c’est le point de départ de nombreux récits et scénarios porno, et quiconque voudrait dresser une liste des textes inspirés par le sujet aurait bien du boulot. De Voyage inavouable (June Summer) aux Nuits de vice en chemin de fer (Sam Parker) en passant par Le train 8427 en provenance de Genève (Jeanne Sialelli), il y en a pour tous les goûts et jusqu’aux plus dépravés. Permettez-moi de citer un extrait de la quatrième de couverture du dernier titre :
Dans le train qui la ramène chez elle après un séjour chez sa grand-mère à Genève, une jeune fille est contrainte à se livrer à plusieurs hommes dans un compartiment du train. Malgré la peur qui l’étreint, elle prend plaisir à cette violence qui se déchaîne sur elle.
Dans ce court roman érotique, Jeanne Sialelli aborde sans tabou et avec un grand talent d’écrivain la délicate question du viol et de son fantasme chez les femmes. [1]Jeanne Sialelli, Le train 8427 en provenance de Genève, Paris, 24/07/2014
Et oui, de tels textes et de tels fantasmes ne sont pas la chasse-gardée des hommes, loin de là !
Ou voici un autre fantasme fortement apprécié par les scénaristes de porno – peu importe que ce soit dans des textes ou des films – à savoir la séduction au bureau, de préférence dans le cadre d’un entretien d’embauche. Un scénario qui exploite avec verve l’écart de pouvoir entre celui ou celle qui dispose d’un bien convoité par autrui. Ce sont souvent de telles situations qui sont décrites sous l’étiquette #meToo, et quand on en parle dans la vraie vie ou dans les journaux, y a‑t-il une autre réaction possible que l’indignation ? Et pourtant, cela n’empêche pas une artiste comme Rebecca Hap [2]Rebecca Hap, c’est la scénariste et l’autrice de Desperate Housewives, une BD lesbienne parue en France chez Dynamite où les protagonistes se font une règle de céder à toutes les tentations et … Continue reading de partager un tweet qui pleinement exploite, dans une mise au point admirable de par sa concision, le bouillonnant potentiel érotique de cet entretien qui vire au porno :
(Vas‑y, Kimberley, fais voir ta bonne petite chatte… C’est ta maîtrise qui t’a valu l’entretien d’embauche… mais tu dois me prouver que tu le veux réellement, ce boulot.)
Que dire alors face à de telles provocations ? S’indigner ? Dénoncer ? Écrire de longs articles à propos des dangers de l’abus de pouvoir et comme il faudrait installer des règles et des lois pour prévenir de tels abus ? C’est ce qui se serait sans aucun doute produit si on avait lu un tel récit dans un journal ou un magazine ou encore sur un réseau numérique pourvu de l’étiquette #balanceTonPorc. Ou est-ce qu’il ne vaut pas mieux de plutôt admirer le coup de crayon de l’artiste et se laisser envahir par le plaisir trouble qu’on ressent à se mettre à la place de la victime à deux pas de subir les derniers outrages aux mains de sa dominatrice ? On peut certes trouver à redire à l’usage de telles situations par le porno, et il se trouvera sûrement quelqu’un pour prétendre que cela incitera d’autres à ne voir que des proies sexuelles dans celles et ceux jouissant de moins de privilèges. Mais n’est-ce pas là faire bien peu de confiance à nos capacités intellectuelles ?
Il y donc, d’un côté, de réels abus, tandis que de l’autre s’ouvre l’univers insondable des fantasmes qui risquent de déborder dans le réel et d’influencer les comportements. Comment prétendre, pris ainsi entre Scylla et Charybde, donner une réponse valable ? Il est clair que les abus devront être reconnus et sanctionnés, mais est-ce qu’il faut pour autant installer un régime figé où tout comportement serait soumis à un canon aussi exigeant qu’impitoyable ?
En fin de compte, est-ce qu’on veut prendre le risque de voir un auteur ou une autrice renoncer à écrire, quitte à se faire publier, sous prétexte que certains pourraient perdre leur nord en confondant fantasme et réalité ? N’est-ce pas ce même reproche qu’on adressait déjà à l’auteur des Souffrances du jeune Werther, vers la fin du XVIIIe siècle, à savoir que son texte, en donnant l’exemple, faisait monter le nombre de suicides ? Quant à moi, conscient des ambiguïtés et des dangers, je plaide pour la liberté d’expression, qu’il s’agisse de participer à un débat politique, de publier un auteur controversé ou d’imaginer une scène de séduction qui repousse un peu plus encore les limites de la décence.
Références
↑1 | Jeanne Sialelli, Le train 8427 en provenance de Genève, Paris, 24/07/2014 |
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↑2 | Rebecca Hap, c’est la scénariste et l’autrice de Desperate Housewives, une BD lesbienne parue en France chez Dynamite où les protagonistes se font une règle de céder à toutes les tentations et de profiter de tout ce que le hasard leur met dans la route. |
Une réponse à “Weinstein, #meToo, Balthus – Le porno dans la tourmente ?”
Alors tout d’abord merci pour votre mention, comme on dit dans les quartiers « franch’ment ça fait tarpin plaisir ! »
Et oui la censure, et même pire l’auto-censure à une aussi longue histoire que la moralité et l’immoralité … seraient elles toutes trois de la même famille ?
Pour ce qui est de la littérature coquine / erotique / pornographique (chacun classera comme il veut et / ou peut) ce qui me frappe c’est la quantité d’autrice et de là ou je regarde les auteurs de sexe féminin sont loins très très loin d’être les plus vanille à la fois dans les actes (Stella Tanagra) que dans la transgressions des codes moraux (le viol d’un prêtre par un personnage d’Octavie Delvaux ou encore le gang-bang ecclésiastique et sautillant par Miss Kat)
Se draper derrière la défense de la fragile femme est donc d’une mauvaise foi absolue, ce qui est normal vous me direz vu qu’une partie de ces revendications viennent d’un courant de militant.es féministes anti libertaire (en opposition au courant libertaire marxiste féministe – cf 1968 histoire du féminisme)
L’un prône la fragile évanescence de la féminité, l’allaitement et la sacralisation du con alors que l’autre , les noires et rouges, plaident pour une égalité de fait entre tous les genres (je simplifie à outrance)
Mais nous vivons dans une époque lisse et policé (milicé même) devinez qui prend la tête de la course ?
Pour ce qui est de la censure et de que dire que montrer le débat et sans fin. Pour nous limiter à la sexualité (je ne précise pas erotique / pornographique) :
Un gangbang c’est mal et avilissant – ok – censure
une sodomie c’est de la soumission – ok – censure
une fellation c’est aussi de la domination phallique – ok – censure
A titre perso je ne suis pas une adepte des gang bang peut être par manque d’expérience par contre niveau sodomie et fellation je sais pertinemment que JE domine à ce moment là
Et même pour aller plus loin si on enlève tout ce que la morale réprouve et qu’on se limite à écrire / filmer du vanille comme vous dites (c’est d’ailleurs assez nul comme expression vu que la vanille à un gout très puissant on aurait du l’appeler courgette, ou laitue si on avait voulu donner un truc assez fade)
Donc si on se limite à relater du « vanille » vous aurez toujours un con /conne quelque part qui trouvera ca outrageant et militera un temps nécessaire pour que ça aussi soit exclus au final autant tout proscrire on gagnera du temps.
C’est un vieux drame humain que d’être gouverner par une minorité ou être influencé / orienté par des minorités (que leur doctrine soient religieuse, sociale, économique, scientifique …) peut être est il temps d’arreter de leur donner autant d’importance.
Pour ma part j’ai décidé de ne plus me soucier de ce qui est dit, pensé de moi, on m’apprécie, comme c’est apparemment votre cas, tant mieux, on ne m’aime pas … je bloque l’auteur si je peux, je crée une autre chaîne / profil si besoin, mais je continue quoiqu’il advienne à exprimer ma pensée à travers, comme vous, d’article trop long ou clairement je revendique ne pas être féministe mais bien feminiphile et pour ce qui est de mes fantasmes ils sont accessibles en webcam et apparemment sont plutôt très appréciés.
Arrêtons de prendre nos confrêres humains pour des cons justement osons simplement être sans rien revendiquer juste l’être si nous ne nous effaçons pas et que nous ne nous « battons » pas contre eux ils finiront par trouver d’autres combats inutiles et stupides