Une sai­son pour jouir – avec Josep Giró

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Les incon­di­tion­nels de l’é­té se sou­vien­dront des deux superbes beau­tés créées par Josep Giró il y a un an pour illus­trer le côté sen­suel des Lec­tures esti­vales.

Josep Giró, Summertime
Josep Giró, Sum­mer­time, en-tête pour l’é­di­tion 2017 des Lec­tures estivales
Golov : Miss Heineken met en bière Tsarko et abhorre l'eau
Golov : Miss Hei­ne­ken met en bière Tsar­ko et abhorre l’eau

Connais­sant l’a­mour de votre ser­vi­teur pour la belle sai­son, vous ima­gi­nez que j’en ai vu pas­ser, des femmes plus ou moins dénu­dées dans tous les états, occu­pées à se vau­trer sous un soleil tor­ride, éta­lant leurs charmes sous les yeux des badauds, ou en train de fuir au moins tem­po­rai­re­ment cette assem­blée de faunes en rut en se glis­sant dans les flots bleu­tés. Mais, mal­gré donc un pas­sé occu­pé en grande par­tie à faire entrer dans mes filets les essaims de sirènes qui hantent le lit­to­ral médi­ter­ra­néen, je n’ai trou­vé que deux illus­tra­teurs au coup de crayon capable de cap­ter et d’ex­pri­mer l’es­sence d’un été solaire, du dolce far niente, de l’es­ca­pade dont cha­cun rêve et que si peu réus­sissent à réa­li­ser, ne fût-ce que le temps des quelques semaines du congé annuel. J’ai nom­mé, vous vous en dou­tez, Golov, le Maître incon­tes­table de la beau­té fémi­nine dans son plus simple appa­reil, cet artiste sublime dont le coup de pin­ceau res­semble à celui d’un coup de mas­sue en pleine gueule tel­le­ment il te laisse sans voix.

Et ensuite, il y a Josep Giró, l’ar­tiste qui habille ses modèles d’une élé­gance qui rap­pelle le mythe de la pis­cine dans les meilleures réa­li­sa­tions amé­ri­caines et fran­çaises de l’âge d’or d’Hol­ly­wood. Est-ce que c’est un hasard que tous les deux sont d’o­ri­gine cata­lane, l’un de Per­pi­gnan, l’autre de Bar­ce­lone, atti­rés tous les deux par la mer dans ce qu’elle a de plus mythique et de plus intemporel ?

À lire :
Hendrick Goltzius et les maîtres de la ligne
Joesp Giró, Summertime 2018
Joesp Giró, Sum­mer­time 2018

Cette fois-ci, après la scène de plage avec sa pers­pec­tive « clas­sique » que vous retrou­ve­rez sur pra­ti­que­ment toutes les ban­nières du site, j’ai opté pour un peu de hau­teur, un chan­ge­ment de pers­pec­tive pour per­mettre aux regards de plon­ger, de cou­ler jus­qu’au fond du mys­tère aqua­tique que le soleil d’un après-midi tor­ride fait entre­voir à por­tée de main sans que celui-ci cesse pour autant de se déro­ber aux gestes les plus har­dis. Le tout évi­dem­ment accom­pa­gné d’un autre geste, au moins aus­si har­di qu’in­dé­cent, qui rend hom­mage à la lec­ture que la belle vient d’in­ter­rompre afin de lais­ser ses idées par­tir à la dérive – quitte à lui reve­nir char­gés des rêves et des fan­tasmes d’un uni­vers si proche et en même temps si lointain.

Doué tout comme Golov d’un coup de main qui sait rendre l’es­sen­tiel avec une appa­rente faci­li­té décon­cer­tante, Josep Giró porte une même atten­tion à la magie de l’en­semble et aux détails qui invitent à la contem­pla­tion comme ces gouttes sur les cuisses et les mol­lets de sa bai­gneuse à la dérive, per­due dans un plai­sir soli­taire et pour­tant si communicatif.

Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95