Et oui, chez nos voisins Belges, ça foire grave, surtout quand s’ouvrent les portes de la Foire du Livre de Bruxelles, véritable institution de la Capitale de l’Europe depuis 1970 déjà. Et comme l’édition 2012 est la première après mon récent changement d’état (vous l’aurez compris, celui qui m’a fait pénétrer dans le monde enchanté des auteurs munis d’un contrat d’édition en bonne et due forme), je me suis senti obligé d’honorer les berges de la Senne (merci Eric pour ce renseignement peu répandu outre-Quiévrain !) de mon auguste présence.
Premier bémol, pas moyen de se faire accréditer en tant qu’auteur… Pas grave, me suis-je dit, me souvenant de ma qualité de blogueur littéraire dont j’ai pensé me prémunir pour me garantir l’accès gratos. Après tout, je parle bien de livres, moi, et j’ai même réussi à convaincre un certain nombre de maisons de m’envoyer leurs parutions en Service Presse (clin d’œil aux Éditions Blanche, Hors collection, Galaade, Edicool, Belfond) … Mais c’était sans compter avec les responsables de la politique des accréditations et leurs cerbères, aux crocs bien acérés, chargés de surveiller l’accès aux salles sacro-saintes du complexe Tour & Taxis, transformé en tanière littéraire du 1er au 5 mars, à l’intention des protagonistes de la faune littéraire.
Pas d’accréditation, donc. Et même pas d’explications sur le comment du pourquoi de la chose. Soit ! Ce ne sont quand-même pas ces sept euro-là qui me feraient passer l’envie de me rendre à Bruxelles et de rencontrer des auteurs, avec tout l’essaim de professionnels de l’édition évoluant dans leurs sillages. Le 1er mars, je me suis donc installé dans la mouture franco-allemande du TGV, le Thalys, qui m’a déposé quelques deux heures plus tard au cœur de la Flandre francophone.
Premier point fort de la journée, la rencontre de deux autres auteurs des Éditions Kirographaires, Florence Foucart et Eric Neirynck. Comme quoi la Grand Place, ou, plus précisément, la Maison de la Brouette où Eric nous a fait entrer pour nous y réchauffer, a vu se dérouler un mini-sommet littéraire aux allures européennes où la langue de Molière se coloriait d’accents bruxellois et allemands.
Prochaine étape, la Foire, qui se tient dans les anciens entrepôts réaménagés du Port de Bruxelles. Arrivés le premier jour, à une heure relativement matinale, l’entrée ne posa aucun problème. Ensuite, grosse surprise : Dans les couloirs grouillait un nombre impressionnant d’enfants qui s’amusaient au point de submerger les voix des intervenants et le brouhaha du « bizness » par leurs cris et leurs conversations.
Les habitués de telles manifestations commerciales savent qu’elles se ressemblent toutes par un point : le kilométrage important parcouru à travers les couloirs interminables le long de stands toujours plus ou moins pareils. C’est pour cela que j’ai essayé de réduire au minimum le temps consacré aux activités péripatétiques en prévoyant d’autres activités plus prometteuses et – surtout – plus sédentaires :
- le débat « Le corps sans complexes » avec Aurélia Aurita et Nadine Monfils, animé par Christian Libens (auteur d’un grand nombre de livres, entre autre « Amours crues » aux Éditions Luc Pire)
- l’interview de Christian Gallimard, petit-fils du fondateur éponyme de la célébrissime maison d’édition, qui s’est exprimé devant les caméras de la Télé Bruxelloise sur « Les enjeux de l’édition face au numérique »
- un entretien avec Nadine Monfils, mené par votre serviteur et portant principalement sur le dernier-né de Mme Monfils, cette autrice qui semble incarner l’air de surréalisme qui souffle en permanence au-dessus du « Plat Pays »
Il sera plus facile de consacrer un article à chacune de ces activités, comme ça j’éviterai à mes lecteurs de se perdre dans un article aux allures d’épopée, et il sera plus facile aux moteurs de recherche de les répertorier. Comme quoi vous pouvez constater que je suis bien trop gentil avec tout le monde. Mais bon, vous le méritez aussi :-)
Un dernier mot quand-même à propos des organisateurs de la Foire : Je n’ai bien sûr pas oublié que vous n’avez pas cru nécessaire de répondre à mon mail pourtant bien gentil et au ton très modéré. Mais au lieu de déposer des ordures à vos portes, je me permets tout simplement de mettre ici la photo que j’ai eu l’honneur de prendre dans votre restaurant, derrière la dernière rangée de tables. Comme quoi il est clair que la réponse à mon mail n’est pas la seule chose que vous ayez oublié. Désolé …