
Et voici – pan ! – une couverture qui résume à elle seule les joies de l’été et de la plage ! Et j’avoue qu’elle a joué un rôle non négligeable quand il s’est agi de choisir les titres pour l’édition 2024 des Lectures estivales… Et comme j’ai vraiment un besoin impérieux de chaleur et de dépaysement – dans l’espace et dans le temps – je n’ai pas pu résister à cette tentation qui venait d’entrer dans ma liseuse. J’ai donc dévoré le texte dans une seule session de lecture, et le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçu. Côté géographie, d’abord : Comment imaginer de meilleur cadre pour des rencontres d’une sensualité étonnamment crue que le Midi de la France, sur une île aussi enchanteresse que Porquerolles, je vous le demande ? Côté sexe ensuite, l’autrice y ayant mis le paquet pour séduire le plus exigeant des lecteurs, gavé de récits érotiques et ayant vu de toutes les couleurs à force de se frotter aux aficionadas des galipettes – littéraires & autres.
Comme si souvent, le tout démarre quand une bande de copains / copines décide de passer les vacances d’été dans le sud, sous le soleil et les pieds dans les eaux turquoises de la Méditerranée. Et les choses se corsent quand les regards d’Agnès – la protagoniste, très jeune femme d’à peine dix-huit ans – croisent ceux de Fabrice – sur la plage, bien entendu – quand elle vient récupérer un ballon échoué, par le plus grand des hasards, aux pieds de celui-ci :
Le ballon coloré qui roule jusqu’à ses pieds, la jeune fille insolente de beauté qui vient le chercher et se campe les jambes un peu écartées dans le soleil face à lui consciente de ce qu’elle provoque.1
Un rendez-vous est vite proposé, même si celui-ci ressemble étrangement à un défi lancé au bel inconnu par la jeune fille – et sans doute plus encore à elle-même. Et comme l’été est la saison propice pour la sensualité et les gestes qui sembleraient déplacés ailleurs que sur une plage nocturne, un premier baiser est vite suivi par un bain de minuit en costume d’Ève – autre défi lancé par la belle Agnès qui semble avoir trouvé le procédé parfait pour venir à bout de ses accès de timidité.
Mais, contrairement à ce que le lecteur invétéré de ce genre de récits aurait pu imaginer, la belle ne passe pas à la casserole aussitôt, et le couple en train de se former semble vouloir s’inscrire dans la durée. Ce qui est d’ailleurs confirmé par la forme narrative vu que les épisodes estivaux sont encadrés par le récit enchâssant qui raconte – dix ans après les faits – l’arrivée du couple marié dans leur villégiature à – Porquerolles.
La question est donc de savoir comment cela a pu se produire et quels étapes ont dû être franchis pour y arriver. Et comme le ton est donné, on imagine que le caractère de ces étapes sera des plus sensuels. Et voici que je dois affirmer que July Derval a réussi à carrément me surprendre par le caractère osé des exigences de Fabrice et la crudité des scènes qui auront lieu entre les deux amants. Chapeau ! Pas facile de surprendre un Sanglier ayant dévoré des centaines de textes érotiques de toutes les factures ! Mais avant de côtoyer de plus près nos deux protagonistes, il convient de préciser qu’il s’agit ici du récit d’une initiation, la jeune Agnès étant vierge tout comme ses copines parties en vacances avec la ferme intention de finalement avoir le cœur net à propos de cet acte qui occupe tellement les esprits – des adolescents, bien sûr, mais de tous les autres aussi, évidemment. Il faut se souvenir de ce détail pour apprécier à leur juste valeur les multiples initiations auxquelles Fabrice – l’amant de 37 ans – soumet cette jeune fille rencontrée à la plage et aussitôt tombée sous le charme. Un peu comme si cet espace pouvait se trouver hors du temps et des atteintes des moralisateurs à deux balles qui n’arrêtent pas de polluer les esprits et qui n’ont sans doute pas de pire cauchemar que de voir les gens se donner du plaisir…
Une rencontre qui a d’abord pu apparaître comme le modèle d’une histoire d’une nuit finit par prendre des dimensions bien plus importantes et ce sont les personnages qui, les premiers, en restent perplexes. Mais qu’est-ce qu’ils s’apprêtent donc à vivre ? C’est ce qu’il reste à élucider – à force coups de reins et d’orifices investis. Parce que Fabrice, de presque vingt ans l’aîné d’Agnès et d’autant plus riche en expériences, pose une drôle de condition avant de consentir à poursuivre cette histoire à peine embauchée :
Ton sexe sera la dernière virginité que je te prendrais.2
Le lecteur – initié sans doute de longue date à toutes les pratiques courantes et moins courantes quand il s’agit de galipettes – saura sans doute se faire une certaine idée quand il entend parler de « virginités » au pluriel, mais on imagine Agnès beaucoup moins instruite – vierge et à peine majeure – et on se demande si elle peut bien avoir une idée à propos des découvertes auxquelles elle serait promise si elle devait finir par accepter cette drôle de proposition. Ce qu’elle va bien sûr faire, on s’en doute… Et c’est à partir de ce pacte que commence le parcours franchement surprenant d’Agnès qui va finir par se livrer corps et âme à cet inconnu croisé à peine quelques heures plus tôt. Est-ce le charme des vacances ? La chaleur qui fait bouillir le sang et fait couler les sèves ? La soif d’aventures et d’inconnu ? On ne le sait pas trop, toujours est-il qu’elle sera soumise à de rudes épreuves auxquelles même des femmes beaucoup plus âgées hésiteraient à se livrer. Les rencontres lesbiennes, la gorge profonde, la sodomie – tout cela n’aura plus, au bout de quelques jours à peine, de secrets pour notre Agnès. Et si je n’hésite pas à vous révéler la nature des « virginités » qu’Agnès a consenti à livrer, c’est parce que la vraie découverte dans ce texte, c’est la perversité avec laquelle l’autrice donne le récit de ses initiations, l’indécence des attitudes, des actes et des paroles de la jeune fille savamment préparée par les soins de son amant-prédateur afin de se livrer avec une passion inégalée aux dernières sévices et de consentir à se laisser ouvrir par des coups d’une bite conquérante. Il suffit de l’imaginer, allongée sur le lit, la tête penchée en arrière et la bouche grande ouverte en attente de sa première gorge profonde… Ou, plus tard, les cuisses au grand écart, trous au vent, les genoux pressés contre le torse, tel un bout de femme comprimé et ficelé afin de mieux subir les assauts du mâle :

Fabrice releva mes cuisses encore plus faisant se soulever mon cul. Il les maintenait séparées mes genoux touchant presque mon torse. Je sentais mon vagin s’entrouvrir et mon anus se déplier.
Et comme si un tel récit n’était pas assez chaud pour mettre les lecteurs dans un état fiévreux, l’autrice possède l’art de surenchérir par les paroles qu’elle met dans la bouche de sa protagoniste. Est-ce que vous imaginez bien la scène ? La petite minette entièrement livrée, exposée, la bite fichée dans son cul vierge qui tout doucement s’ouvre sous les coups doux de l’amant et qui, pendant que son corps douloureusement essaie de s’ajuster à l’intruse, regarde son enculeur en face avec l’impudence des premières innocences et finit par lui lancer la phrase qui tue :
Je suis bien enculée maintenant, répondis-je tout [en] portant ma main devant la bouche.
J’ai beau chercher, je ne me souviens d’aucune autre scène où dévergondage rime sur pudeur avec une telle efficacité. J’irais même jusqu’à dire que voici une des plus belles images jamais trouvées dans ma vie de lecteurs de textes érotiques… Les découvertes qu’on peut faire en consentant à descendre dans les sous-sols littéraires où pullulent les textes érotiques auto-édités ! Je n’hésite donc pas à vous livrer le récit d’Agnès comme la première lecture estivale de cette saison 2024 afin de vous mettre dans l’ambiance et de vous permettre, mes chères lectrices et mes chers lecteurs, une petite escapade avant l’heure. À vos fantasmes !
July Derval
La fleur de Porquerolles – 1. Like a virgin
KindleUnlimited
ASIN : B0BTQ3JP69
- July Derval, La fleur de Porquerolles, p. 4. Pour ce qui est du ballon « égaré » provocateur de rencontres, on consultera Clémentine à la plage, une ravissante BD où le ballon met le protagoniste à rude épreuve quand celui-ci le reçoit en pleine tronche… ↩︎
- La fleur de Porquerolles, p. 12 ↩︎