Je viens de me rendre compte que j’ai oublié de vous parler d’un tableau qui, pourtant, m’a beaucoup impressionné quand je l’ai vu pour la première fois, un peu perdu au milieu de ce charivari de toiles qui se disputaient l’attention du visiteur dans l’espoir d’obtenir une place à la lumière de l’exposition permanente.
C’était, fait qui ne saurait étonner l’habitué de ces pages, un nu, que je plaçai, avec le peu d’assurance à laquelle mon regard peut prétendre, dans les premières années du XXe siècle. J’ai pris une photo – plutôt approximative, vu la distance et la très mauvaise illumination – et j’ai noté le nom dans mon carnet électronique : Hugo von Habermann, nom que je n’avais jamais, au grand jamais, entendu prononcer auparavant.
Depuis, j’ai fait quelques recherches, et j’ai découvert quelques tableaux qui me paraissent sous-estimés et qui mériteraient d’être mieux connus des amateurs. En plus, sur le site qui lui a été dédié par la spécialiste Sabine Scheele, j’ai pu retrouver le nu en question avec la mention : « Lieu de conservation inconnu ». J’en ai profité pour envoyer un mail à l’adresse indiquée dans l’espoir de pouvoir contribuer un tant soit peu à éclaircir une question restée sans réponse jusque-là.
En attendant, juste une petite anecdote qui pourrait intéresser un public francophone : Né en 1849, Hugo von Habermann a dû participer à la guerre Franco-Allemande de 1870. En 1871, rentré en Bavière, il fut chargé de s’occuper des peintres qui voulaient faire le portrait des prisonniers de guerre, détenus à la forteresse d’Ingolstadt. Je n’ai jamais entendu parler d’un tel épisode, et je ne connais aucun portrait issu de telles séances, mais cela me semble un projet qu’il serait intéressant de réaliser.
Voilà, c’est fait, j’ai ajouté un tableaux à la série de ceux que j’aime présenter aux « happy Few » qui daignent me rendre visite de temps en temps, et j’espère beaucoup que j’ai réussi à vous entrouvrir une porte vers un monde qui reste largement à découvrir. Vous n’avez plus qu’à la pousser :-).