Domi­nique Simon, Les car­nets d’Alexandra

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En mars 2010, un bon siècle après les évé­ne­ments qui y sont rela­tés, Domi­nique Simon a fait paraître, aux Édi­tions Fayard, Les Car­nets d’A­lexan­dra, sorte de jour­nal fic­tif d’une jeune femme du début du XXè siècle qui y aurait consi­gné les évé­ne­ments et les réflexions l’ayant ame­née à se rendre compte de son homo­sexua­li­té, à l’as­su­mer et – fina­le­ment – à la vivre. On peut donc dire que, par cer­tains côtés au moins, le texte de Domi­nique Simon n’est pas vrai­ment moderne, dans la mesure où l’au­teure non seule­ment place son intrigue à un siècle de dis­tance, dans une époque certes sou­vent évo­quée depuis le cen­te­naire de la Grande Guerre, mais néan­moins assez éloi­gnée de la nôtre par une mul­ti­tude d’as­pects, et qu’elle se sert d’une sorte de super­che­rie lit­té­raire dont les titres de noblesse remontent à l’âge roman­tique, un pro­cé­dé consis­tant à faire pas­ser un texte fic­tion­nel pour des notes per­son­nelles du pro­ta­go­niste, une sorte de jour­nal (signi­fi­ca­tion impli­cite des Car­nets), ce qui lui confère l’au­then­ti­ci­té du vécu, du non-fic­tion­nel, tour de main lit­té­raire per­met­tant aux per­son­nages de se glis­ser dans un cadre authen­ti­que­ment his­to­rique (dans la mesure, bien enten­du, où l’au­teur a su faire abou­tir ses recherches) et d’in­té­grer, en quelque sorte, la réa­li­té du pas­sé. Il ne faut pour­tant pas oublier qu’une telle approche est tou­jours un sacré défi que l’au­teur se lance à lui-même, à savoir celui de recréer l’am­biance d’une époque révo­lue qui n’est pas la sienne, et de se tenir en équi­libre sur le fil ténu entre la recons­ti­tu­tion his­to­rique d’un côté et la véri­té lit­té­raire de l’autre, deux domaines pas for­cé­ment com­pa­tibles. Le risque étant, évi­dem­ment, d’é­chouer sur les deux fronts à la fois.

Roman de l’in­di­vi­du dif­fé­rent

Si Les Car­nets d’A­lexan­dra n’est donc pas for­cé­ment, par la forme au moins, un texte moderne, le sujet – l’ho­mo­sexua­li­té – reste par contre d’une actua­li­té cui­sante, ce qui, après tout ce qui a déjà été dit et écrit à ce pro­pos, pour­rait éton­ner cer­tains, voire les conduire à de fausses conclu­sions à pro­pos de l’é­tat d’es­prit de la socié­té. Il sem­ble­rait, par exemple, que l’en­tou­rage de M. Hol­lande n’ait pas cor­rec­te­ment pré­vu la vio­lence des réac­tions d’une assez grande par­tie de la socié­té sus­ci­tées par le pro­jet du Mariage pour tous, pro­jet pour­tant ouver­te­ment annon­cé dans la cam­pagne pré­si­den­tielle. Mais ne nous trom­pons pas, les Car­nets ne sont pas poli­tiques dans la mesure où l’au­teure y for­mu­le­rait des reven­di­ca­tions, elle se contente d’illus­trer. Il ne faut pas oublier non plus que le texte a été publié à un moment où, après la prise de posi­tion de Mme Royal dans la cam­pagne pré­si­den­tielle de 2007 ou les reven­di­ca­tions de la maire de Mont­pel­lier deux ans plus tard, la ques­tion des droits des homo­sexuels était très pré­sente dans le débat public. Que l’au­teure ait vou­lu par­ti­ci­per à ce débat en publiant un texte ins­pi­ré d’un sujet d’ac­tua­li­té ou qu’elle ait tout sim­ple­ment vou­lu en pro­fi­ter pour faci­li­ter sa com­mer­cia­li­sa­tion, peu importe du moment qu’il y a un trai­te­ment lit­té­raire du sujet. Et comme le sujet se confond avec les reven­di­ca­tions de l’in­di­vi­du, il me semble qu’on aurait tort d’af­fir­mer que l’élé­ment poli­tique n’y serait qu’ac­ces­soire ou simple moyen de mar­ke­ting. La pro­ta­go­niste, une femme homo­sexuelle, réclame avec une verve et une vio­lence remar­quables, son droit à la dif­fé­rence, et voi­là l’élé­ment qui donne sa valeur au roman, l’in­ter­ro­ga­tion à pro­pos de la place de l’in­di­vi­du « dif­fé­rent » – par quelque côté que ce soit – dans la socié­té, inter­ro­ga­tion fon­da­men­tale dans un type de socié­té de plus en plus cen­tré sur l’in­di­vi­du, l’élé­ment de base du nou­veau tis­su de la struc­ture socié­tale des États  occi­den­taux. Inter­ro­ga­tion à laquelle il fau­dra reve­nir – après avoir pas­sé en revue les Car­nets d’A­lexan­dra.

Un détail tout d’a­bord, la jeune pro­ta­go­niste de ces Cahiers ne s’ap­pelle pas vrai­ment Alexan­dra. L’hé­roïne reste ano­nyme, endos­sant par cela un rôle plu­tôt qu’une indi­vi­dua­li­té (ce rôle étant celui de l’in­di­vi­du, il n’y a pas de contra­dic­tion avec ce que je viens d’af­fir­mer dans le para­graphe pré­cé­dent), celui de la femme dans la socié­té, de la femme qui se rebelle contre les conven­tions. Et elle a opté pour un pseu­do­nyme par­ti­cu­liè­re­ment bien adap­té, c’est le cas de le dire, à sa situa­tion, à son carac­tère et à son par­cours dont une grande par­tie consiste à se conqué­rir une liber­té for­te­ment com­pro­mise par le mariage et les pré­ro­ga­tives mas­cu­lines pré­vues par la légis­la­tion de l’é­poque. Alexan­dra, c’est un véri­table nom de code que la jeune femme s’est attri­bué comme toute vraie com­bat­tante, un nom de guerre signi­fiant celle qui repousse les hommes, du grec ἀλεξειν (alexein), « repous­ser, com­battre » et ἀνηρ (aner), ἀνδροσ (andros), « homme ». Cette liber­té pour laquelle elle se bat, c’est, d’un côté, la liber­té juri­dique, mais c’est sur­tout la liber­té phy­sique, une liber­té tout intime, à savoir celle de son corps, celle de choi­sir ses par­te­naires, celle aus­si de se refu­ser à celui qui se croit du bon côté de la loi en deman­dant à la femme de rem­plir les obli­ga­tions sexuelles qu’elle aurait contrac­tées, par le mariage, envers lui.

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À la conquête d’une liber­té intime

Une grande par­tie du texte est donc consa­crée à la conquête de la liber­té phy­sique, conquête au seul niveau indi­vi­duel avec des impli­ca­tions sociales très indi­rectes. Et il ne serait pas faux de dire qu’A­lexan­dra se révèle, dans ce contexte, une sorte de monstre, une pré­da­trice sexuelle. Accor­dant une prio­ri­té abso­lue à son seul plai­sir qui com­mande en maître aux rela­tions qu’elle entre­tient avec ses sem­blables, elle séduit des jeunes filles d’à peine treize ans sans se pré­oc­cu­per le moins du monde des consé­quences de ses actes, et elle n’hé­site pas à faire tom­ber dans des pièges éla­bo­rés les inop­por­tuns qui se trouvent entre elle et la réa­li­sa­tion de son plai­sir. Il ne fau­drait pour­tant pas oublier qu’on parle ici d’une femme pié­gée par les conven­tions d’une socié­té où le tri­ba­disme était consi­dé­ré comme un crime menant tout droit devant le juge et en pri­son. Com­ment donc s’é­ton­ner de ce que son atti­tude envers elle-même et sa rela­tion avec les autres en soit for­te­ment orien­tée – dans un sens qui fait pas­ser l’ego avant tout ? On doit pour­tant lui concé­der qu’elle ne rechigne pas devant une bonne action quand l’oc­ca­sion se pré­sente, celle par exemple d’ac­cep­ter à son ser­vice une fille reve­nue de Paris avec une répu­ta­tion sérieu­se­ment enta­mée suite à des actes de liber­ti­nage et de pros­ti­tu­tion. Qu’A­lexan­dra ait des­ti­née celle-ci à faire par­tie d’un ménage à trois (tout au fémi­nin) ne sau­rait enle­ver tout mérite à sa pro­po­si­tion qui per­met à la jeune femme de se recons­truire une « situa­tion ». Une autre de ses « bonnes actions » se situe sur un tout autre niveau, à savoir son enga­ge­ment pour une incon­nue, une pri­son­nière dont elle apprend le sort par pur hasard, pen­dant un tour en ville pour y faire des courses. C’est cet enga­ge­ment-ci qui lui per­met d’ac­cé­der à la dimen­sion sociale, de deve­nir un être social capable de réagir de façon dés­in­té­res­sée, de mobi­li­ser tout un réseau de rela­tions dans un com­plot à la Dan­tès.

Alexan­dra évo­lue ain­si entre deux pôles, l’ego et la socié­té, mon­trant à tour de rôle des facettes de sa vie et de son carac­tère dont cer­taines se révèlent assez trou­blantes. Et comme c’est en pre­mière ligne sa sexua­li­té qui consti­tue la dif­fé­rence par rap­port à la norme, il ne faut pas s’é­ton­ner du fait que c’est le domaine mis en avant par l’au­teure. Domi­nique Simon fait donc assis­ter le lec­teur au réveil de l’ho­mo­sexua­li­té de la pro­ta­go­niste, aux expé­ri­men­ta­tions de celle-ci, à ses inter­ro­ga­tions et à ses pre­miers pas sur un ter­rain incon­nu. Un tel récit ini­tia­tique est un des pro­cé­dés clas­siques quand il s’a­git de l’a­mour entre femmes, que ce soit dans la por­no­gra­phie ou en lit­té­ra­ture, une approche qui four­nit un grand nombre d’oc­ca­sions de par­ler cul, de se nour­rir de l’embarras des per­son­nages, de leurs réti­cences sur­mon­tées, des délices de la séduc­tion ren­dues plus épi­cées encore par un inter­dit qui, aujourd’­hui encore, peut entra­ver les indi­vi­dus dans la libre expres­sion de leurs pul­sions sexuelles. Curieu­se­ment, on n’a pas vrai­ment l’im­pres­sion d’être dans un texte éro­tique, mal­gré le carac­tère très expli­cite de cer­tains pas­sages. Est-ce parce que le sexe est juste un moyen pour illus­trer cer­tains côtés du carac­tère de la pro­ta­go­niste ? Celle-ci n’ar­rête pas de sou­li­gner l’im­por­tance du sexe, d’é­vo­quer l’a­mour entre femmes, seul capable de lui per­mettre de s’é­pa­nouir, de s’af­fir­mer dans sa liber­té. Et c’est sans doute cela, ce carac­tère en grande par­tie uti­li­taire du sexe, qui empêche celui-ci de trou­ver toute sa force, de deve­nir véri­ta­ble­ment sen­suel, et de faire des Car­nets d’A­lexan­dra un texte érotique.

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Teneur poli­tique com­pro­mise par l’u­sage de clichés

Il me semble pour­tant que la prin­ci­pale cri­tique qu’on peut adres­ser aux Car­nets d’A­lexan­dra est celle de faire de l’a­na­lyse his­to­rique et sociale un pré­texte, de renon­cer à pous­ser plus loin l’ef­fort de mon­trer l’in­di­vi­du aux prises avec la socié­té dans ce qu’il a de plus intime, sa sexua­li­té, un conflit pou­vant mener jus­qu’à l’im­mo­ra­li­té, et de com­pro­mettre la teneur poli­tique du texte par des fai­blesses lit­té­raires en ayant recours à des cli­chés (la bonne qui sombre dans la pros­ti­tu­tion, la femme inno­cente envoyée en pri­son) don­nant au lec­teur l’im­pres­sion d’a­voir été trans­por­té dans un roman d’Eu­gène Sue ou de Dumas Père. Mais comme il n’est pas don­né à tout le monde de trans­for­mer pra­ti­que­ment tout en lit­té­ra­ture, on risque très fort de se cas­ser la gueule.

Le texte a pour­tant atti­ré une cer­taine atten­tion – il en existe une tra­duc­tion por­tu­gaise et une adap­ta­tion théâ­trale (dont je ne sau­rais dire si elle a jamais été mon­tée sur scène), il a ser­vi comme illus­tra­tion à des papiers inté­res­sants, comme celui dédié au rôle de l’ho­mo­sexua­li­té dans la ren­contre des classes, il a sou­le­vé des contro­verses du côté de cer­taines acti­vistes les­biennes, et de nom­breux reproches lui ont été adres­sées, comme celle de la « pla­ti­tude », se limi­tant trop sou­vent aux codes ou aux des­crip­tions anatomiques :

« L’érotisme se limite trop sou­vent à des codes, des récits plats et por­no­gra­phiques. Les des­crip­tions ana­to­miques de la chair et des gestes de l’amour sous toutes leurs formes lassent, faute de sen­ti­ments, à l’image des pages les plus brû­lantes des aven­tures du Prince Mal­ko […] ou dans le pre­mier roman de Domi­nique Simon, Les car­nets d’Alexandra (chez Pau­vert). Exemples de pla­ti­tudes […] dans Les car­nets d’Alexandra : « Marie rele­va ma robe pour pas­ser sa main entre mes cuisses et, sans pour autant me dévê­tir, trou­va, étant femme, très faci­le­ment le bon che­min (…) Déjà je res­sen­tais entre mes jambes une humi­di­té qui annon­çait le plai­sir que je pren­drai bien­tôt » [1]Emma­nuelle De Boys­son, La lit­té­ra­ture éro­tique : entre émo­tion et sur­prise.

Quant à moi, j’ai trou­vé la nar­ra­tion par­fois assez mal­ha­bile, comme si elle ser­vait plu­tôt à illus­trer des idées qu’à racon­ter une his­toire, et cer­tains arti­fices du lan­gage cen­sés sans doute don­ner au texte un air d’au­then­ti­ci­té, comme par exemple dire « avoir besoin de ce que l’on sait » pour expri­mer le besoin d’a­voir un rap­port avec un homme, ou « poser ma bouche où l’on sait » pour dési­gner, on le devine, un cun­ni­lin­gus, ou encore – un comble – par­ler de « leur plus sen­sible », pour voi­ler le sexe der­rière une expres­sion tout à fait inadé­quate (dans un roman, rap­pe­lons-le, les­bien), ont eu le mérite de finir par consi­dé­ra­ble­ment m’a­ga­cer. Com­ment ima­gi­ner qu’une femme de la trempe d’A­lexan­dra n’ose confier à son jour­nal (!) les mots pour clai­re­ment dési­gner les choses ? C’est d’un mal­adroit… Et pour­tant, l’en­semble donne un texte qui laisse de bons sou­ve­nirs, celui sur­tout d’une pro­ta­go­niste assez équi­voque que le lec­teur a du mal à cer­ner dans toutes ses dimen­sions, un être qui sort de l’in­trigue et conti­nue à vivre dans les têtes des lec­teurs, ce qui n’est pas un mince exploit. Alexan­dra est deve­nue, sous la plume de Domi­nique Simon, un indi­vi­du dont la quête d’un par­cours à suivre, d’une place à rem­plir, acquiert une valeur exem­plaire. C’est sans doute pour cela que le texte est, mal­gré ses points faibles, un franc succès.

 

Réfé­rences

Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95

Commentaires

2 réponses à “Domi­nique Simon, Les car­nets d’Alexandra”

  1. A lire abso­lu­ment… Per­son­nel­le­ment j “ai trou­vé cela vrai­ment inté­res­sant, enri­chis­sant même en tout cas pour ce que je connais du sujet sans équi­valent. Bien sûr si c’est à cha­cune de voir selon sa sen­si­bi­li­té, sou­vent je me suis retrou­vée en elle et elle racon­tait le plus natu­rel­le­ment du monde des situa­tions que j’a­vais moi même vécu sans pour­tant que je n’ai jamais osé en par­ler à per­sonne. Alors presque je suis sou­la­gée de savoir que d’autres ont res­sen­tit ou ont effec­ti­ve­ment eu des pra­tiques que par pudeur et peut-honte aus­si j’ai gar­dé à ce jour encore secrètes. Et dont même mon amie n’a connais­sance mal­gré nos sept année de vie com­munes . Alors oui j’ai beau­coup aimé…

  2. En reli­sant la très bonne étude publie ci des­sus, je me per­mets pour beau­coup de rai­sons phi­lo­lo­giques sur­tout d’é­mettre des doutes sur la rubrique « roman » dans laquelle ce texte est sor­ti chez Fayard. Pour­quoi ? En pre­mier parce que il est très dif­fi­cile sur un texte long de pas intro­duire de fautes au niveau des expres­sions usi­tées à l’é­poque et je n’en ai trou­vé aucunes. Sans mul­ti­plier les exemples en voi­ci un très signi­fi­ca­tif la for­mu­la­tion de la locu­tion entres jambes avec ou sans tiret . d’autres et beau­coup de plus rare­ment employées sont tout aus­si par­fai­te­ment employées et ortho­gra­phiées. Mais ce n’est pas la seule rai­son je cer­ti­fie que plu­sieurs fois il est avé­ré que chez de pour­tant grand édi­teurs on pré­fère lorsque cela est pos­sible pour des manus­crits dont ont ne connais pas vrai­ment l’o­ri­gine bien qu’un ayant droit soit men­tion­né le publier dans la rubrique roma­nesque car comme cela léga­le­ment d’é­ven­tuels ayant droit auraient grand mal de se mani­fes­ter ne serait ce que pour en inter­dire la publi­ca­tion. Car comme vous l’a­vez remar­qué il n’est pas pos­sible même de ten­ter la moindre loca­li­sa­tion tout les noms ont été scru­pu­leu­se­ment effa­cés de ce texte venu de nulle part et dont l’au­teure ou plus sûre­ment selon moi l’ayant droit n’a pas la moindre pho­to sur inter­net ni non plus le moindre cur­ri­cu­lum vitae mal­gré les pour­tant édi­tions et tra­duc­tions suc­ces­sives. Comme moi sans doute vous pour­rez vous deman­der pour­quoi après un tel reten­tis­se­ment per­sonne ne se mani­feste pour en reven­di­quer la mater­ni­té… Plus authen­tique selon moi qu’on ne pour­rait le penser…