
Une petite remarque s’impose avant de vous lancer dans la lecture de cet article. Celui-ci est surtout un prétexte pour pouvoir placer les photos que j’ai prises pendant notre séjour dans la belle région que sont les Ardennes. Cela ne veut pas dire qu’il faut nécessairement passer à côté des phrases qui se trouvent insérées entre les clichés ! Normalement, il devrait y avoir des trucs intéressants aussi, sur la région, son histoire, les activités qu’on y propose, ou peut-être même sur la vie en général ;-) Allez, maintenant on se lance !
Au cœur des Ardennes – Laforêt
Cet été, on a donc passé nos vacances dans les Ardennes. Du côté belge, dans un bled paumé, Laforêt, dont le nom est assez révélateur, parce qu’on y trouve : de la forêt, des arbres et, pour changer, quelques collines boisées :-)
Dans le village de Laforêt il y a abondance de gîtes. Ce qui en dit long sur la population estivale de l’endroit. Et effectivement, en été, on risque de tomber sur des Flamands à tout bout de champ. C’est à se demander à quoi :
- a) auront finalement servi des années de cours de Français
- b) cela peut ressembler hors saison ?
Mais à Laforêt il y a aussi : L’Épicerie du Serpolet !

J’ai fait quelques recherches sur le net avant de partir, histoire de savoir ce qui se passe dans les environs. Et j’ai trouvé que, précisément le week-end de notre arrivée, il y aurait un concert au Serpolet. Ou plutôt un festival. Deux jours de musique et de « jam » :
On a assisté aux deux journées du festival, et cela malgré une météo des plus pourries. De la pluie à longueur de journée et des températures qui annonçaient l’automne. Mais quelle ambiance ! Des gens sympa, de la bonne musique, des artistes (même un joueur de cornemuse, venu exprès de France !) et un patron trop enchanté de pouvoir recommander les richesses de sa cave à bière aux touristes avides de bonnes choses.

Depuis, on est revenu pratiquement chaque soir pour nous reposer, après des journées remplies d’activités, dans cet établissement sympa. Toute la famille autour d’une table, sirotant des boissons (cf. le paragraphe suivant) et absorbée par leurs lectures (Quant à moi, je me suis d’abord laissé emporter par les charmes de la Franche-Comté chantés par Marcel Aymé dans La Vouivre avant de me consacrer au véritable pavé que nous a légué Albert Cohen avec ses 1000 pages de la Belle du Seigneur. Pour la petite, c’était du Tintin et Milou à longueur de journée, au plus grand bonheur des autochtones). Merci, Jean !!
La bière
Je n’ai malheureusement pas de photos de l’intérieur du Serpolet. À défaut de pouvoir vous la montrer, je vais donc me borner à vous parler de son impressionnante collection de bières trappistes. Mais je fais confiance à la force de l’imagination des chers internautes qui viendraient me lire ici. Mais pour ne pas vous laisser sur votre soif, je vous en mets une que j’ai prise dans un autre village, Pussemange, à deux pas de la frontière. C’est de la Karmeliet, une bière excellente – belge, évidemment – mais pas trappiste. À recommander vivement, accompagnée de quelques morceaux de fromage.


Mais revenons à la cave de Jean et aux bières trappistes. En feuilletant le dépliant de la brasserie Orval, j’ai appris qu’il y en avait, dans le monde entier, sept variétés de bières qui ont le droit de s’appeler trappiste (dont 6 en Belgique, équitablement réparties entre les communautés linguistiques !) :
- La Westmalle
- La Westvleteren
- L’Achel (ma préférée)
- La Chimay
- L’Orval
- La Rochefort
- La Trappe (la néerlandaise, celle-ci)
Jean a trouvé de la place dans sa cave pour stocker d’amples provisions de toutes ces marques, dont il sera ravi de vous énumérer les qualités et les mérites. Les déguster en se laissant chatouiller par les derniers rayons du soleil d’un été Ardennais ou en regardant les flammes lentement consumer une bûche dans le foyer du Serpolet – difficile d’imaginer une façon plus agréable de passer la soirée.
Un petit conseil avant de me consacrer à autre chose : Il est facile d’acheter la boisson, mais il est déjà plus malaisé d’avoir les verres qu’il faut et de manier la bonne façon de la verser. Mais ne désespérez pas, tout s’apprend. Et si vous disposez d’une armoire bien spacieuse, rien ne devrait plus vous retenir ;-)
La Semois
Cette rivière (qui voit son orthographe changer en Semoy, une fois passée la frontière hexagonale), longue de quelques 200 kilomètres, au cours assez tranquille, est une des attractions principales de la région. Elle se prête à merveille aux descentes en kayak, activité dont raffolent nos voisins, les Belges. Et ils ont raison !

Muni d’une bonne adresse (encore merci, Jean !), on est parti vers Alle pour se renseigner de plus près sur les formules proposées. C’est là qu’on s’est rendu compte que la mauvaise météo peut avoir ses avantages : Pas de touristes, pas besoin de réserver. On est arrivé vers 10 heures du matin, et on a pu s’embarquer presque aussitôt pour un voyage d’une vingtaine de kilomètres. Il faut peut-être rajouter que ce sont les filles qui m’ont imposé cet exploit sportif … Mais bon, je n’ai pas regretté, le parcours étant tout ce qu’on peut imaginer de plus pittoresque. La rivière coule entre des pentes boisées, parfois assez abruptes, qui resplendissent du vert des feuilles, la couleur passant de tons très foncés par temps couvert à une clarté éblouissante quand le soleil se mêle de la partie. Par endroits, c’est la roche nue qui affleure et dont les rugosités confèrent au paysage un caractère encore plus sauvage. Ces endroits-là annoncent déjà les sites de la vallée de la Meuse où on trouve des formations encore plus impressionnantes. Celles-ci ont d’ailleurs inspiré quelques légendes du Moyen-Âge, comme celle des Dames de Meuse ou encore des Quatre Fils Haymon.
Au cours de la descente, on traverse plusieurs villages où on peut faire halte pour se restaurer, notamment Vresse, Membre et Bohan. Peu avant Laforêt, le voyageur se trouve confronté à une construction assez remarquable qui enjambe la Semois : Le pont de claie. Il s’agit d’un pont fait de branches qui permet aux randonneurs de traverser la rivière. Situé à moins d’un kilomètre du village, on est allé le visiter et j’ai pu prendre une photo de la Semois vers 10 heures du soir.

Voilà pour la Belgique. Mais comme les Ardennes sont à cheval sur au moins deux pays, il faudra parler des excursions en France aussi, et notamment à Charleville-Mézières.
4 réponses à “Les Ardennes – des deux côtés de la frontière”
En effet, tu es un littéraire…agréable de te lire…en plus, ça donne envie d’aller visiter cette région..;je te nomme « Ambassadeur des Ardennes » ! :)
Je vais transférer ce commentaire au Conseil Général du 08, peut-être que je réussirai à me faire sponsoriser :-) Et si après ils veulent me payer avec des Karmeliets, tant mieux :-)
Merci pour ce magnifique récit ;-). Il a du donner et donnera encore l’envie de ce rendre en Ardennes.
Merci à vous d’avoir laissé un commentaire :-) C’est une région merveilleuse où j’ai passé quelques semaines remplies de bons souvenirs et où je compte revenir plus d’une fois encore. Et peut-être que j’aurai l’occasion de descendre la Semois en partant de Bouillon…