Josep Giró – le sou­rire impudique

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Depuis le temps, vous connais­sez mon goût pour l’univers artis­tique déjan­té de chez Devian­tArt et vous n’êtes pas non plus sans savoir que j’engage régu­liè­re­ment des artistes pour embel­lir ma sombre demeure. La plu­part du temps, ce sont de nou­velles ban­nières qui viennent enri­chir la col­lec­tion des­ti­née à contri­buer à une expé­rience de lec­ture plus riche et de don­ner un cadre convi­vial à mes articles, un cadre qui per­met à de ravis­santes demoi­selles de mon­trer les effets d’une lec­ture décom­plexée. Et comme par hasard, j’ai encore été contac­té tout récem­ment par un de ces artistes qui est venu me pro­po­ser une esquisse dont il avait pen­sé qu’elle ren­trait pile-poil dans la ligne édi­to­riale de la Bauge lit­té­raire. Et quand on connaît mes goûts en matière de beau­té, on ne s’étonnera pas d’apprendre que j’ai aus­si­tôt accep­té. Voi­ci donc un petit des­sin dont le titre s’est impo­sé pra­ti­que­ment sans réflé­chir, et j’ai l’honneur de vous pré­sen­ter Las­ci­vi­té, chef‑d’œuvre d’un éro­tisme aus­si sen­suel que décom­plexé, rehaus­sé par cette dose d’ironie que Josep fait sour­noi­se­ment entrer dans ses réa­li­sa­tions pour leur confé­rer ce je-ne-sais-quoi leur confé­rant une dimen­sion humaine qui fait toute la dif­fé­rence entre un des­sin, même tech­ni­que­ment par­fait, et – l’art.

Josep Giró, Lascivité - en-tête pour la Bauge littéraire, 2018
Josep Giró, Las­ci­vi­té – en-tête pour la Bauge lit­té­raire, 2018

L’im­pres­sion qui se dégage de ce petit chef‑d’œuvre, c’est celle d’un artiste ayant trou­vé le secret pour impré­gner la chair du modèle de son sou­rire mali­cieux, un sou­rire à même de faire détour­ner les regards des charmes de la belle – ne fût-ce qu’un ins­tant – pour essayer de tra­quer ce sou­rire moqueur qui se dérobe, qui nargue les efforts déployés, et qui com­mu­nique une cha­leur si irré­sis­ti­ble­ment humaine à cette syba­rite moderne qui se vautre – à l’a­bri de toutes les intru­sions – sous les yeux des spectateurs.

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L’art de rendre la sen­sua­li­té de façon aus­si effi­cace ne s’ex­plique pas sans men­tion­ner la maî­trise des cou­leurs dont Josep donne ici une nou­velle fois la preuve avec une palette extrê­me­ment réduite, com­po­sée d’un mauve très sombre qui s’é­pais­sit dans une pro­gres­sion gra­duelle de gauche à droite jus­qu’au noir, des tons rouge-braise dont l’é­clat est rehaus­sé par le voi­si­nage d’un bleu métal­lique, une oppo­si­tion qui crée un contraste remar­quable com­po­sé de chaud et de froid, un com­po­sé de diver­gences dont l’éner­gie inves­tit la femme lan­guis­sante d’une ten­sion qu’on a du mal à s’ex­pli­quer dans un pre­mier temps. Mais quand on a à faire à du Giró, mieux vaut regar­der long­temps sans se lais­ser dis­traire afin de com­prendre que rien n’est aus­si facile que la pre­mière impres­sion pour­rait le faire croire. Je vous invite donc à contem­pler ses des­sins – ceux que vous trou­ve­rez réunis dans la Bauge et ceux visibles sur les pages han­tées par cet artiste – un artiste que je n’hé­site pas à qua­li­fier d’excellent.

@giroillustrator - suivre Josep Giró sur Instagram
@giroillustrator – suivre Josep Giró sur Instagram
Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95