J’explique : Le 13 juin 2010, il y a eu, en Belgique, des élections. Qui n’ont pas vraiment permis à ce pays de sortir de l’impasse politique où l’ont conduit les manigances de ceux qui ne voudraient pas entendre parler de solidarité, notamment une bonne partie de la classe dirigeante des provinces flamandes. Où l’on réclame de pouvoir « garder les sous au pays » au lieu de financer les chômeurs wallons qui se la couleraient douce aux dépens des braves bourgeois de Gand et d’Anvers. Depuis ce 13 juin, donc, des négociations, der pourparlers, toutes sortes de charges politiques, les unes plus éphémères que les autres (la dernière en date : clarificateur), mais toujours pas de gouvernement, toujours pas de compromis, toujours pas la moindre idée où va la Belgique. Tout ceci est bien lamentable, mais … Je devrais mettre ce « mais » en majuscule, parce que le paysage politique de nos chers voisins d’outre-Meuse réserve de belles surprises aux amateurs d’histoires insolites.
Ne voilà-t-il pas qu’un des leaders du parti le plus important de Wallonie, à savoir les socialistes d’Elio di Rupo, met en avant l’idée de rattacher la Wallonie à … l’Allemagne, pays auquel il découvre de nombreux avantages et qui : « possède un système fédéral, proportionnel, fait des coalitions et entretient un bon système de concertation sociale » (Le Soir, Magnette et l’Allemagne : « une boutade »).

Dans un premier temps, on reste ébahi, parce que, quand-même, après tout … Mais, en réfléchissant, cette idée, est-elle vraiment si farfelue que ça ? Pendant des siècles, la Belgique (ou plutôt, les terres qui ont été rassemblées sous ce nom en 1830), a fait partie du Saint-Empire, et les relations avec des régions qui aujourd’hui sont « allemandes » ont été étroites et durables. Ensuite, côté linguistique, s’il est vrai qu’on ne parle pas la même langue, un Land de « Wallonie » serait un enrichissement et un atout culturel majeur pour la République fédérale, permettant à un État trop orienté vers l’Est depuis la réunification de retrouver un certain équilibre. Et il est vrai que la constitution allemande permettrait aux nouveaux compatriotes de rester autonomes dans bien des domaines, notamment le système scolaire.
On le voit bien, en tant que Rhénan, j’ai trop vite la nostalgie de cette vieille terre du milieu qui, un temps, fut le noyau de l’Empire. Ces temps-là ne reviendront pas, certes, mais il est permis de rêver, non ? Et j’avoue que j’aimerais beaucoup vivre dans un État qui n’est ni français, ni allemand, mais qui se tient au milieu, fier, prospère et fertile, réunissant l’industrie à la civilisation germano-latine, vrai cœur de l’Europe.
Une petite remarque avant de conclure : si la Wallonie devait vraiment rejoindre l’Allemagne, il faudrait sans aucun doute donner un nouveau nom à l’État qui résulterait d’une telle fusion. Est-ce que je daigne proposer la « Sainte-République » ;-)
PS – BRD = RFA
Commentaires
Une réponse à “Plan B(RD) ou : Qui a peur de l’Aigle allemand ?”
Bonsoir mon cher Tom.. Je découvre ton superbe blog et le trouve franchement formidable !
Moi qui suis belge, je suis tout simplement bluffée, émerveillée par ton intérêt pour la Belgique. Je me désintéresse de la politique car je n’y crois plus… Je suppose que je ne suis pas la seule malheureusement !
J’adore te lire et tu me donnes le goût d’en savoir davantage sur mon propre pays !
Je reviendrai encore te lire, promis!!!
Je t’embrasse et te souhaite de vivre le meilleur ! A bientôt !