Voici un texte rédigé il y a à peu près un an, au tout début des confinements successifs qui empoisonnent les sociétés européennes depuis que les gouvernements ont décidé de semer la panique. À l’époque, je n’ai pas eu le courage de le publier parce que je me disais (ou mieux : je m’obstinais à croire) que les autres avaient peut-être raison et que je pouvais avoir tort. Et bien, non, je n’ai pas eu tort. OK, les routes ne sont pas pavées de suicidés, mais la dépression est ambiante et la direction des gouvernements, clairement visible : Cap vers des sociétés autoritaires et paternalistes où les parlements en sont réduits à débattre des questions de peu d’importance que les gouvernants veulent bien leur jeter comme os à ronger. Ce sera sans le Sanglier qui, lui, s’obstine à chercher la proximité de ses semblables et ne cessera jamais de chercher noise à celles et à ceux qui imaginent pouvoir nous réduire au silence en alimentant la peur.
N’est-ce pas amusant de voir tous ces gens barricadés chez eux dans l’espoir d’échapper au grand méchant Virus ? Est-ce qu’ils ne réalisent pas qu’il ne s’en ira que le jour où tout le monde ou presque l’aura chopé ? Et que, en attendant, on aura brisé des centaines de milliers de vies, qu’on aura réussi à créer des psychoses sans nombre et qu’on aura appris à avoir peur de nos semblables ? Qu’on aura violé nos libertés ? Et qu’en sera-t-il de celles et de ceux qui ne supportent plus cette peur attisée par les médias, le gouvernement et les hystériques ? D’ici là, ils paveront les routes, les suicidés. Mais bon, eux au moins, ils ne l’auront pas le virus, et ils ne le propageront pas, non plus. Pari gagné ? Mais voici, pour vous changer les idées, ma berceuse :

- à celui qui pense pouvoir m’échapper en se lavant les pattes toutes les dix minutes…
- à celle qui pense pouvoir m’échapper en se barricadant derrière ses portes soigneusement verrouillées…
- à celui qui pense pouvoir m’échapper en évitant comme la peste ses semblables…
- à celle qui pense pouvoir m’échapper en désinfectant les poignées de ses portes au moindre souffle d’air…
- à celui qui pense pouvoir m’échapper en réclamant qu’on nous enferme davantage encore…
- à celle qui pense pouvoir m’échapper en gueulant « Deux mètres, putain, deux mètres ! »…
- À celui qui pense m’échapper en se la jouant années quarante et qui joyeusement dénonce ceux qui fuient les 20 m² de leur appartement de merde…
… le virus, je le sème à tout vent, et voici venu le temps des moissons !