J’ai été un peu trop absent ces dernières semaines – mea culpa ! Et encore, si je vous raconte que j’ai été plongé dans la déprime à cause de la connerie de mes concitoyens qui non seulement acceptent d’être privés de liberté, mais encore demandent qu’on en rajoute, est-ce que je trouverais grâce à vos yeux ? Non ? Et oui, vous avez raison, chers amis, chères amies, ce n’est pas la bonne façon de réagir. Au lieu de déprimer, il faut se rebiffer, dresser des barricades et faire chier les autorités ! Et la plus belle récompense, ce serait de voir l’un ou l’autre mouton sortir de sa torpeur, ouvrir les yeux et commencer à demander des comptes à celles et à ceux qui ont la prétention de se dire nos gouvernants. Ils me font rigoler !
Mais comme vous devez me connaître, une de mes approches favorites quand j’ai quelque chose à dire, c’est de le faire à travers l’Art. Et cette fois-ci, j’ai choisi de passer à côté du domaine littéraire et de faire une incursion dans celui des arts graphiques. Parce que, comme on le dit si bien : Une image vaut mille mots. Je sais, cet adage est loin de rendre justice à la littérature, mais dans ce cas bien précis, il me convient de le brandir en guise de drapeau de combat.
Il n’y a pas très longtemps, j’ai mis une sorte d’emblème sur ma porte virtuelle, Little Miss Communist avec comme mot d’ordre cette phrase rendue célèbre par les créateurs de Star Trek : « Resistance is futile ». Si j’ai gardé la devise, je viens de remplacer le dessin, comme vous pouvez le constater en allant jeter un coup d’œil sur ma porte d’entrée. Ce n’est pas faute d’avoir adoré la Little Miss, mais j’ai toujours été un peu mal à l’aise face à l’obscurité de ses origines. Je l’ai trouvée sur la Toile, j’ai été foudroyé par sa beauté aussi élégante que sobre, et je me suis dit qu’il me la fallait. J’ai donc fait des recherches afin de contacter son créateur, des recherches dont j’ai l’habitude depuis le temps que je me promène sur la Toile, mais cette fois-ci, tous mes efforts n’ont abouti à rien et je suis sorti bredouille. Comme vous le savez, je n’ai pas pu résister à ses charmes et je l’ai installée malgré tout en tant que gardienne de mon repaire, une tâche dont elle s’acquittait avec toute la bravoure à laquelle on pouvait s’attendre de la part d’une telle guerrière.
Mais comme je tiens à payer les artistes pour leur travail, j’ai demandé à l’ami Josep de revoir ça et de me dessiner une Miss qui pourrait avantageusement remplacer l’ancienne tout en conservant l’esprit des lieux. Et je peux dire que Josep a encore une fois été à la hauteur comme vous ne tarderez pas à le comprendre :
Je ne sais pas ce que tu en penses, cher visiteur, mais moi, j’en reste bouche bée à chaque fois que je la contemple…
Tout d’abord, elle a cet atout supplémentaire, à savoir sa nudité soulignée par la veste qui s’ouvre juste assez sur sa poitrine généreuse pour laisser deviner ses tétons. Pour ne rien dire de son ventre dont la rondeur invite le regard à suivre la courbe qui se prolonge vers des cuisses qu’on devine musclées et fuselées, d’une force capables de refaire l’exploit de Xenia Onatopp dans GoldenEye. Et puis, surtout, cette idée qu’a eue Josep (l’honneur lui appartient !) de faire allusion au geste immortalisé par cette affiche de recrutement pour l’armée américaine : I want you for U.S. Army. Le moyen de résister à ce doigt tendu vers le spectateur ? À ce geste destiné à le faire sortir de la foule, rendu mille fois plus efficace encore par un regard où brillent le défi et une luxure qui menacent de dévorer quiconque aurait l’imprudence de se laisser tomber à ses genoux.
Mais il ne faut pas oublier de rendre justice, pourvu qu’on arrive à arracher le regard et les pensées à ce physique de déesse, au savoir-faire d’un artiste qui a su introduire dans l’image, en l’absence de tout mouvement évident, une dynamique qui fait vibrer la composition jusqu’à menacer de tout faire éclater. Ces rayons stylisés de l’aurore qui annonce la levée du soleil, ce doigt tendu qui semble sortir du cadre afin de se poser sur la poitrine du passant qui réussirait à conjurer assez de courage pour hésiter face à l’appel, mais qui en même temps sent le moment venu de céder à l’énergie envahissante dégagée par la beauté vêtue de ses atouts d’Amazone soviétique. Et comme le charme se trouve dans les détails, je ne vais pas vous laisser vous faufiler sans avoir dirigé votre attention sur les gants de la belle. Des gants à la surface tellement polie que l’aurore s’y reflète et s’y répercute dans un rouge incendiaire qui ne fait que souligner l’élégance de la force brute qu’elle projette dans l’univers – pour le faire trembler de désir et de peur quitte à le soumettre à sa volonté.
Pour contacter l’artiste, c’est par ici : Josep Giró sur DeviantArt.