(article dédié, outre à l’animal en question, à mon amie Laurence, qui se reconnaîtra ;-) )
Tandis que les prés sont couverts de neige, et que l’époque de la floraison est encore loin, j’aimerais pourtant dédier un article à cette petite glaneuse. Mais pourquoi donc, me demandez-vous, cher lecteur ? La chose est facile.

Avant d’entrer dans les détails, il faut savoir que, sur un de mes ordinateurs qui tourne sous Linux, il y a un petit programme, exécuté au moment de me connecter, qui m’indique la date actuelle selon le calendrier républicain. C’est ainsi que j’ai appris qu’on était le 11 Frimaire 219. En quoi est-ce que cela peut nous avancer, mis à part le fait que je viens de vous dévoiler mon côté « nerd francophile » ? Et ben, c’est l’anniversaire du couronnement de l’Empereur.

Celui-ci, fondateur de la « quatrième dynastie » à régner sur la France, n’a pas voulu garder la fleur de lys, l’emblème des rois ses prédécesseurs. Il fallait donc trouver quelque chose pour la remplacer sur le manteau que l’illustre Corse allait revêtir au moment de la cérémonie de son couronnement. Je ne sais pas, qui, le premier, a proposé l’abeille, mais toujours est-il que ce choix-là a été particulièrement heureux, l’abeille étant étroitement liée à la première dynastie de France, les Mérovingiens, depuis qu’on a trouvé, en 1653, dans le tombeau de Childéric I, des centaines d’abeilles en or. Qu’on a pris, dans un premier temps, à cause de leur forme plutôt ébauchée, réductrice, pour des – fleurs de lys. Quoi de plus commode alors que de remplacer ces fleurs par les bestioles sympathiques qui non seulement nous fournissent en miel, mais qui encore fertilisent nos campagnes ?
Et si, en plus, on sait que nous célébrons aujourd’hui le jour de la cire (toujours selon le calendrier républicain), on peut bien dire que les choses ne se font décidément pas par hasard. Il me semble donc que c’est une bonne occasion que de penser à l’Apis mellifera, pendant qu’elle sommeille encore dans sa ruche en attendant le retour de la belle saison.