Ça y est, c’est la saison des grandes expositions :-) !
La première, Images d’une métropole, les peintres impressionnistes à Paris vient d’ouvrir ses portes au musée Folkwang de Essen. Les impressionnistes continuent de tenir le haut de l’affiche, et on ne compte plus le nombre d’expositions qui leur ont été consacrées, en Allemagne et ailleurs. Si celle de Berlin, en 2007, constituée des tableaux de la MoMA dont des travaux nécessitaient le déménagement, est de loin la plus célèbre, celle qui, d’un point de vue très personnelle, m’a le plus impressionné (;-)), c’est celle de Cologne, au musée Wallraf des Beaux-Arts, Peindre la lumière qui s’interroge de plus près sur les conditions techniques et les innovations qui ont permis aux artistes de réinventer la peinture.

Celle de Essen met donc en valeur le regard des peintres (il n’y a pas que des Impressionnistes, le titre de l’exposition est donc trompeur) sur Paris, la capitale du XIXe siècle. Et effectivement, tout le long de la deuxième moitié du siècle, Paris a subi de profonds changements, avec les travaux de réaménagement urbain du Baron Haussmann, les chemins de fer, l’Expo Universelle de 1889 et le chantier de la Tour Eiffel, et la construction du Sacré Cœur. Un sujet qui promet ! Je vais essayer de me rendre à Essen le plus tôt possible pour être en mesure de vous donner un compte rendu de première main.

Ensuite, le regard se tourne vers Francfort, où, du 15 octobre au 30 janvier 2011, Courbet sera à l’honneur sous le titre : Courbet, un songe de la modernité (click). Courbet, encore. C’est bien le cas de la dire, après la grande rétrospective qui a fait escale à Paris, Montpellier et New York et qui a rassemblé une très bonne partie de ses toiles. Et pourtant, on ne s’en lasse pas. Il suffit de passer par le Musée d’Orsay et d’y contempler ses chefs d’œuvre rassemblés, de l’énorme Enterrement à Ornans en passant par l’Atelier pour aboutir à la pièce de cabinet qu’est la mystérieuse Origine du Monde.
Francfort, donc, et ce n’est pas dû au hasard, la ville jouant un rôle non négligeable dans la vie de Courbet qui y a résidé pendant plusieurs mois, ce qui a laissé des traces dans son œuvre. Autre escale obligatoire donc, même s’il faudra se déplacer encore une fois. Heureusement qu’il y un tarif spécial des chemins de fer fédéraux pour les amateurs d’Art :-)

Pour finir en beauté, Cologne. Le directeur du Wallraf, André Blühm, y organise des expositions pas tout à fait comme les autres, et si les coureurs de chefs d’œuvre peuvent en être déçus, celui qui se laisse séduire par les herbes qui poussent sur les bords du chemin en profite largement. Cette fois-ci, on met en valeur, en collaboration avec le musée Fabre de Montpellier, un courant tombé en désuétude de la peinture française du grand 19ème siècle, à savoir la peinture académique des Cabanel et autres. Pendant longtemps, il était de bon ton de dénigrer les peintres académiques, de se lamenter sur leur succès trop faciles auprès d’un public trop BCBG. On préférait radoter sur les exploits des impressionnistes et de tout ce qui flairait son précurseur de l’Art moderne. Au point d’en oublier que le monde n’a pas commencé à tourner en 1874 et qu’il y avait autre chose – avant. Et voilà donc le musée Wallraf-Richartz de Cologne qui aide à combler une lacune devenue par trop insupportable.
L’Académie, le Réalisme, l’Impressionnisme, les courants les plus marquants d’un siècle qui abondait en artistes de renommée mondiale ayant largement influencé la postérité. Celui qui dirait qu’on est gâté, n’aurait pas tort !