
Branché sur le site Lemonde.fr pour suivre les événements en Catalogne, je viens d’apprendre à l’instant la nouvelle de la mort d’Anne Bert. Si cette disparition était annoncée depuis bien longtemps, la nouvelle n’en fait pas moins mal, malgré le temps qu’on a eu pour s’y préparer. Mais – je ne sais pas vous, mais pour moi c’est ainsi – toute annoncée qu’elle fût, je n’ai jamais pu pleinement réaliser cette idée d’un monde sans elle, saisir cette notion d’absence permanente, avant le fait accompli. Anne m’avait annoncé son départ, je savais donc que c’était pour bientôt, et c’est quand j’ai reçu le SP de son dernier texte, Le tout dernier été - un SP que je n’avais demandé à personne – que je commençais tout doucement à réellement comprendre : Ne m’avait-elle pas dit qu’elle ne verrait plus la parution de ce texte qui résumerait son combat ?
Un de ces jours, vous verrez ici même un article pour rendre compte de ma lecture. En attendant, je vous invite à découvrir ses textes littéraires, ceux qui rendent un témoignage si fort de sa chaleur et de sa volonté de vivre, bien au-delà de sa présence si médiatisée et de son dévouement au combat de ces derniers mois. Je vous conseille tout particulièrement son premier roman – le plus accompli, selon moi, celui qui sans aucun doute va rester – Perle, hymne à la vie et aux joies dionysiaques que cette femme marine savait puiser à la terre qui l’avait finalement accueillie au bout de tant de pérégrinations. Que celle-ci te soit légère !