Fran Bian­chi – des­sin, sou­rire et clin d’œil

Voi­ci un artiste dont je dois vous par­ler, chères lec­trices, chers lec­teurs, même avant de vous sou­hai­ter une bonne année. Comme je suis tou­jours à la recherche d’ar­tistes pour rendre plus accueillante encore ma petite Bauge, j’ai su m’oc­cu­per pen­dant les fêtes de fin d’an­née, et je n’ai pas regret­té ces heures pas­sées à par­cou­rir des sites tels que Devian­tArt ou Arts­ta­tion. Et cette fois-ci, j’ai été rete­nu plus long que de rai­son par un pro­fil à la déno­mi­na­tion quelque peu bizarre : Cel­Sha­ded­Mess. Il va sans dire que c’est la par­ti­cule « mess » qui a sur­tout rete­nu mon atten­tion, allu­sion à des ten­dances peu nor­males, ce qui bien évi­dem­ment me parle.

Et puis, plus encore que des paroles – aus­si bizarres fussent-elles – il n’y a pas mieux que des images pour rendre cap­tif un San­glier ! Regar­dez un peu cette beau­té rousse et vous me comprendrez :

Rien qu’à ima­gi­ner cette cri­nière sur l’o­reiller pen­dant que la belle est en train de subir les assauts d’un beau mâle ou d’une demoi­selle atti­rée par les plai­sir saphiques, ça risque de faire déclen­cher tout un ciné­ma, et pas du genre Dis­ney…¹

Mais bon, j’é­tais cen­sé vous par­ler de Fran Bian­chi, pas de mes fan­tasmes. Que vous connais­sez sans doute à fond après toutes ces années. Je ne pense pas divul­guer un secret en vous révé­lant que Fran dis­pose de deux pro­fils sur DA. L’un donc qui répond au pseu­do indi­qué plus haut – Cell­Sha­ded­Mess – l’autre fiè­re­ment arbo­rant le nom de l’ar­tiste – Fran­Bian­chi. Est-ce que vous devi­ne­rez la rai­son ? Elle se cache, comme si sou­vent, der­rière le sigle NSFW – Not Safe For Work. Décon­seillé pour un envi­ron­ne­ment pro­fes­sion­nel. Fran ne laisse d’ailleurs pla­ner aucun doute à pro­pos de ses intentions :

« I’m moving all my NSFW stuff to this new account.« ²

On y trouve certes de la nudi­té, l’un ou l’autre vagin, des paires de seins, mais rien de vrai­ment osé. Et sur­tout aucune inter­ac­tion qu’on pour­rait clas­si­fier de sexuelle. Ce qui serait dif­fi­cile vu qu’il n’y a jamais plus qu’un seul per­son­nage dans les seize des­sins ras­sem­blés dans la galerie.

L’autre compte ras­semble d’ailleurs un nombre à peu près dix fois plus éle­vé de des­sins que celui de Cel­Sha­ded­Mess. Et quelques-uns des des­sins sont car­ré­ment iden­tiques sauf que l’ar­tiste y a ajou­té des mor­ceaux de vête­ments afin d’es­qui­ver le doigt levé du cen­seur. Tou­jours prompt à se mêler de ce qui ne le regarde pas dans les contrées anglo-saxonnes. Je vous ai concoc­té, pour mieux illus­trer le pro­cé­dé, un GIF ani­mé sur la base d’un petit des­sin char­mant qui existe sur les deux comptes : Hun­go­ver (gueule de bois) :

À en juger d’a­près le jeu des ombres et des lumières, je dirais que le des­sin de la belle en cos­tume d’Eve repré­sente l’é­tape ori­gi­nale et que les des­sous ont été rajou­tés plus tard grâce aux calques qui per­mettent de tra­vailler en couches qu’il est facile d’en­le­ver pour avoir plu­sieurs ver­sions d’une image. Amu­sez-vous un peu à ouvrir les des­sins cor­res­pon­dants d’autres modèles dans deux onglets dif­fé­rents de votre navi­ga­teur pour voir les belles en ques­tion tour à tour se cou­vrir et se dévoiler.

Mais ce n’est pas ce genre de bri­co­lage après tout assez basique qui m’a ame­né à me pro­me­ner sur les dif­fé­rents pro­fils de l’ar­tiste, voire à lui com­man­der un nou­vel en-tête pour la Bauge.

Ce qui m’a tout d’a­bord frap­pé, c’est la proxi­mi­té de son style avec celui d’un de mes artistes pré­fé­rés. J’ai nom­mé Josep Giró, artiste cata­lan dont vous trou­ve­rez un assez grand nombre de des­sins dans la Bauge. J’ai bien dit « proxi­mi­té » pour exclure toute idée d’i­mi­ta­tion, le style du des­sin de Fran Bian­chi étant bien plus réduit, plus sobre que celui de Josep, au point de par­fois faire res­sem­bler ses des­sins à des esquisses. Ce qui est bien d’ailleurs un des élé­ments à m’a­voir séduit. Il s’a­git plu­tôt ici de ce que j’ap­pel­le­rais une approche com­mune qui rap­proche les deux artistes, une façon d’a­bor­der les sujets – même les plus sérieux et les plus obs­curs – par leur côté humo­ris­tique. Mais voyez par vous-même ! J’ai choi­si deux des­sins aux sujets qui se res­semblent assez pour per­mettre une com­pa­rai­son, Hired Gun par Cel­Sha­ded­Mess et You should clap at her par Josep Giró³.

Le sujet est dans les deux cas une varia­tion sur le motif de la femme fatale, une créa­ture qui, depuis l’âge roman­tique des Byron et des Swin­burn accom­pa­gnés par leurs Maî­tresses de dou­leur, pro­fite de ses charmes afin de séduire et de perdre sa vic­time. Je pense que la jux­ta­po­si­tion per­met de bien cer­ner les dif­fé­rences entre les deux artistes. Tan­dis que l’un met en avant le des­sin au point de le faire res­sem­bler à une esquisse, l’autre tra­vaille son sujet beau­coup plus en pro­fon­deur, pro­dui­sant ain­si des créa­tions fine­ment ciselées.

Quant à l’hu­mour, il réside prin­ci­pa­le­ment, chez les deux artistes, dans une cer­taine exa­gé­ra­tion des gestes et des atti­tudes. Contem­plez un peu la bouche de la chan­teuse, grande ouverte comme si elle vou­lait man­ger tout cru son public, pour avoir une idée de ce que Giró sait faire avec un petit geste savam­ment dosé. Un pro­cé­dé que Bian­chi maî­trise lui aus­si, il suf­fit de regar­der, pour s’en convaincre, cet excellent petit des­sin de la per­chiste exas­pé­rée qui ne maî­trise plus sa colère face à un jour­na­liste qui la colle de trop près avec sa caméra :

Deux artistes, deux approches et un seul et même résul­tat – un San­glier sous le charme. J’es­père avoir assez titillé la curio­si­té de mes lec­trices et de mes lec­teurs pour les convaincre de rendre visite à Fran et à Josep, pour le plus grand bien de toutes les par­ties concernées.

De mon côté, je tiens à adres­ser un énorme mer­ci à Fran pour ce nou­vel en-tête extra­or­di­naire. S’il n’est pas le pre­mier à mettre en avant de belles fesses, c’est à lui que revient la palme du cou­rage pour ne pas avoir hési­té à don­ner une place de choix au bal­let des doigts savam­ment uti­li­sés par la belle afin de pro­fi­ter au mieux de sa lec­ture s’en­voyer en l’air.

Avant de vous quit­ter, je reviens vers le début de l’ar­ticle et tiens à vous sou­hai­ter une très belle année 2025, rem­plie de toutes sortes de belles ren­contres, sexuelles et autres !

1. Le titre du des­sin m’in­ter­pelle quelque peu. « Unti­dy » peut se tra­duire par « mal ran­gé » ou « bor­dé­lique », mais aus­si par « négli­gé » ou « désor­don­né », des termes qui s’ap­pli­que­raient plu­tôt à la per­sonne qu’à l’é­tat de la chambre. Si rien de tout cela rend bien l’es­prit bonne humeur du des­sin, j’ai trou­vé la meilleure sug­ges­tion dans la par­tie syno­nymes de l’en­trée « désor­don­né » du Petit Robert qui indique « ébou­rif­fé » ou encore « éche­ve­lé ». Des termes par­faits vu l’é­tat de la cri­nière arbo­rée par la belle rousse. ↩︎
2. Je déplace toutes mes affaires NSFW vers ce nou­veau compte. ↩︎
3. Les titres des des­sins se tra­duisent, res­pec­ti­ve­ment, par Tueuse à gages (Cel­Sha­ded­Mess) et Vous devriez l’ap­plau­dir (Josep Giró). ↩︎