Les arbres et la Forêt

Catégories :

, ,

Il n’y a pas à dire, mais à force de regar­der les arbres, on ne voit plus la forêt. C’est ce que j’ai com­pris pas plus tard qu’­hier, en contem­plant, une fois de plus, le très beau tableau de Rubens, Junon et Argus.

Comme vous le savez, le Musée des Beaux-Arts de la Ville de Cologne est un de mes séjours pré­fé­rés, et dès que j’ai un peu de temps, j’y vais volon­tiers pour contem­pler un de mes tableaux favo­ris, ou pour voir si le hasard des emprunts a libé­ré une place aux cimaises, désor­mais occu­pée par une toile rare­ment sor­tie du dépôt.

Hier, embê­té par l’in­ter­dic­tion de prendre des pho­tos dans la grande expo­si­tion consa­crée au cen­te­naire du Son­der­bund, je me suis pro­me­né dans les salles du deuxième étage, dédiées à la pein­ture – gros­so modo – du XVIIIe siècle. S’y trouve une des toiles phare du musée, à savoir celle où Rubens a illus­tré un épi­sode tiré des Méta­mor­phoses d’O­vide,  Junon et Argus : Argus, le géant aux cent yeux, a été char­gé par Junon de sur­veiller une vache qu’elle soup­çon­nait de n’être qu’un membre très pas­sa­ger du genre bovin. Effec­ti­ve­ment, Jupi­ter, roi des Dieux et amant infa­ti­gable, avait enle­vé la belle Io pour pro­fi­ter de ses charmes, et quand il fal­lait s’en débar­ras­ser pour la sous­traire à la jalou­sie de sa moi­tié, il l’a chan­gée en vache, ins­pi­ré peut-être par les yeux de la belle que celle-ci avait sans doute très grands et très tristes. Pour la sous­traire ensuite à la sur­veillance d’Ar­gus, il dépê­cha son fidèle mes­sa­ger sur les lieux. Celui-ci réus­sit à endor­mir le gar­dien et le déca­pi­ta. Junon, arri­vée trop tard pour empê­cher le crime, son­gea quand même à récom­pen­ser son ser­vi­teur et récu­pè­ra ses yeux pour en faire l’or­ne­ment du plu­mage des paons.

À lire :
Chris, Jeune fille au pair

Le tableaux en ques­tion montre Junon, pen­chée sur la tête du gar­dien assas­si­né, en train d’en­le­ver les yeux, scène en véri­té assez peu appé­tis­sante. Et pour­tant, à regar­der le tableau, sur­tout depuis sa res­tau­ra­tion qui lui a ren­du l’é­clat entier de ses cou­leurs, obnu­bi­lé par la beau­té, on ne se rend pas compte tout de suite de la cruau­té de la repré­sen­ta­tion. Et j’ai pu remar­quer qu’il y a un autre détail qui, noyé dans l’o­pu­lence des formes des deux déesses, échappe aux regards.

Cli­quez sur le tableau, et vous comprendrez :-)

Pierre-Paul Rubens, Junon et Argus
Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95

Commentaires

2 réponses à “Les arbres et la Forêt”

  1. c’est ca qui est genial dans la pein­ture. les details.….