L’au­tomne – ou Rilke vs. Trakl

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Sorbier

L’é­té aurait pu être très grand, certes. Il ne le fut pas pour­tant. Main­te­nant, l’an­née vire au noir, avec l’obs­cu­ri­té enva­his­sante des nuits tou­jours plus longues. Pour rendre le déses­poir plus grand, une der­nière idée de lumi­no­si­té fait briller d’un soleil tiède ces der­niers jours de sep­tembre, rem­pli d’o­deur, de cou­leur et de la rou­geur des sorbes devant un ciel immaculé.

Si le Sei­gneur concède bien encore deux jours plus aus­traux aux fruits pour les chas­ser vers la plé­ni­tude, c’est le noir qui l’emportera, quand nous serons agres­sés par une hor­reur osseuse et que la rosée dégout­te­ra noire des saules dénudés.

L’an­née fini­ra, comme les fruits que per­sonne ne ramasse, écrasée.

Sorbes écrasées

Texte ins­pi­ré par :
Rai­ner Maria Rilke – Jour d’au­tomne
Georg Trakl – L’au­tomne du solitaire

Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95