Regardez un peu l’en-tête de ma bauge, son enseigne, si on veut : on recule de quelques siècles, et on passe d’une lecture négligemment abandonnée à une couverture sournoisement enlevée. Ou, pour l’exprimer en termes de personnalités (d’Histoire de l’Art), on passe de Vallotton à Van Dyck, ce qui représente un saut de l’Entre-Deux-Guerres à l’âge du Baroque qui, lui aussi, disposait de connaissances intimes de ce fléau-là.
Mais ce n’est pas pour parler guerre que j’ai aiguisé ma plume virtuelle. Je voulais juste vous dire, au cas où vous ne le sauriez pas, que la belle dormeuse répond au nom d’Antiope, et que la main hâlée qu’on voit descendre du ciel est celle de Jupiter lui-même, changé, pour l’occasion, en satyre. On devine aisément la suite, parce que, avec ce Dieu-là, tout changement d’apparence correspond, côté féminin, à un changement prochain d’état…
La peinture a été réalisée vers 1618 et est conservée au musée Wallraf à Cologne.
