July Der­val, Nue au milieu des routiers

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Qui se sou­vient encore de ma décep­tion à la lec­ture de Coïts dans les prés, un texte qui avait pro­mis de me faire assis­ter à de sor­dides his­toires de pros­ti­tu­tion sur l’au­to­route et dont j’a­vais ter­mi­né une bonne moi­tié du texte

sans voir la moindre tapi­neuse sor­tir du bois afin de se faire défon­cer par les camion­neurs en ques­tion et leurs bataillons de bites…1

Et ben, si j’ai pu râler à l’é­poque contre l’au­trice et les mar­ke­teurs de chez Média 1000, voi­ci July Der­val qui est venue à la res­cousse avec un récit où une jeune femme, fri­vole de jeu­nesse indé­cente, se laisse convaincre par un camion­neur qu’il serait de bonne grâce de pas­ser à l’acte après avoir pas­sé aupa­ra­vant des heures à allu­mer des rou­tards coin­cés dans leurs cabines en se met­tant à moi­tié à poil sur le siège du mort pour mieux se lais­ser tri­po­ter par son mari. Et on com­prend que les camion­neurs en ques­tion, après avoir dû assis­ter impuis­sants à un tel spec­tacle, aient pu conce­voir de belles idées quant à la suite à don­ner à une nuit com­men­cée sous de si belles aus­pices. Et pour ce qui est d’une pro­messe tenue, je peux vous affir­mer que July et ses per­son­nages, notam­ment Sarah aka Lily­pute, ont été à la hauteur.

Nue au milieu des rou­tiers est la pre­mière par­tie de la tri­lo­gie « Nue … » qui se pour­suit par des titres aus­si raco­leurs que Nue au milieu des har­deurs et Nue et sou­mise pour tou­jours. Les pro­ta­go­nistes en sont la sus­nom­mée Sarah ain­si que son mari – et futur proxé­nète – Arnaud. Et Nue au milieu des rou­tiers étant la pre­mière par­tie, le lec­teur appren­dra com­ment une jeune femme sans anté­cé­dents – sauf bien sûr une cer­taine indé­cence innée, un pen­chant pour l’ex­hi­bi­tion­nisme et un bon rodage quand il s’a­git des gali­pettes – a pu finir sur une aire d’au­to­route en se lais­sant payer pour dis­pen­ser ses ser­vices sans la moindre rete­nue, met­tant à pro­fit l’en­semble de ses ori­fices. Et je vous pro­mets que ce trip-là est non seule­ment des plus spec­ta­cu­laires, mais encore des puis réjouis­sants, la joie et la per­ver­sion fai­sant bon ménage pour pro­duire une créa­ture incom­pa­ra­ble­ment libre et vicieuse.

À lire :
Saxkal, Le petit carnet noir de Solange

Tout com­mence donc pen­dant un long voyage sur l’au­to­route qui allait conduire le couple vers l’o­céan, et quand on connaît la mono­to­nie des longues heures de conduite, com­ment s’é­ton­ner de ce que tous les deux aient pu conce­voir l’i­dée « de pimen­ter leur tra­jet par des jeux coquins » 2 ? Et si tout com­mence en dou­ceur – juste les shorts et les san­da­lettes qui finissent aux pieds de la ravis­sante jeune femme – blonde avec un bas­sin qui appelle le désir (posi­tion 21), des seins arro­gants et ten­dus (p. 68), de longues jambes aux cuisses char­nues (p. 176) – les choses com­mencent à se cor­ser quand Arnaud demande à sa moi­tié de « faire sa salope ». Est-ce qu’on ima­gine invi­ta­tion plus effi­cace et qui sente mieux le soufre ? La phrase est à peine pro­non­cée que la belle Sarah finit pra­ti­que­ment nue sur son siège, sa poi­trine plu­tôt mise en valeur que cachée par une che­mise débou­ton­née qui per­met­tait au vent

de s’en­gouf­frer entre ses mame­lons fai­sant battre le tis­su qui les recou­vrait comme une voile.3

Com­ment ima­gi­ner un spec­tacle plus réjouis­sant et sur­tout plus jouis­sif ? Et com­ment en vou­loir aux camion­neurs qui, du haut de leur sièges, sur­éle­vés par rap­port à nous autres pauvres conduc­teurs de voi­tures de tou­risme, se rincent les yeux afin de chas­ser la mono­to­nie de la route en se lais­sant empor­ter par un fan­tasme trans­for­mé en chair opu­lente ? Et com­ment ne pas les com­prendre quand, voyant la belle blonde arri­ver sur pré­ci­sé­ment la même aire d’au­to­route que celle qu’ils ont choi­sie eux-mêmes pour y pas­ser la nuit, ils osent conce­voir des idées ? On sent qu’il n’y manque plus que la goutte pro­ver­biale afin de faire cou­ler toutes les sèves du désir, et elle se pré­sente sous forme d’un col­lègue sans doute plus har­di et plus entre­pre­nant que les autres qui ose abor­der le couple pour leur poser une ques­tion. Et voi­ci que la fête, pré­pa­rée depuis de longues heures, peut enfin com­men­cer, et on peut faire confiance à July Der­val pour amé­na­ger des places de choix pour nous autres lec­trices et lec­teurs pour voir pas­ser à la cas­se­role la belle Sarah qui fini­ra non seule­ment par s’ex­hi­ber, mais encore par se pros­ti­tuer, « 30 euros pour la pipe, 50 pour la totale.« 4

À lire :
Johann Zarca, Le Boss de Boulogne

Et dire qu’il aura suf­fi d’une petite invi­ta­tion de la part de son mari pour faire fran­chir un tel pas à la belle Sarah : « Et si tu fai­sais ta salope ? » Petite phrase d’à peine quelques mots qui pour­tant, dans les oreilles de Sarah, prend la dimen­sion d’une véri­table incan­ta­tion, capable de mettre la jeune femme sous le charme jus­qu’à lui faire perdre tous les repères :

Je suis ta salope, et ça m’ex­cite[…]. Et ce soir je vais aus­si être ta petite pute, ajoute-t-elle après avoir vu des billets être glis­sés dans la main de [s]on mari.5

Je vais vous lais­ser pro­fi­ter tous seuls, comme des grands, du spec­tacle qui se pré­pare et qui s’an­nonce indé­cem­ment déli­cieux, par­fait mélange de sen­sua­li­té et d’hu­mi­lia­tion où les seins gigotent sous le rythme des coups de bou­toir pen­dant que Sarah deve­nue Lily­pute se fait encu­ler (p. 284) et où elle finit à genoux devant un mec pour le sucer – sans capote – tan­dis que « le type la sai­sit […] rude­ment par les che­veux et la force à s’a­ge­nouiller« 6. Voi­là, le ton est don­né, et je vous pro­mets que Sarah ou plu­tôt Lily­pute ne vous lais­se­ra pas indif­fé­rents ! Et pour connaître la suite, vous n’au­rez qu’à délier les cor­dons de vos bourses numé­riques afin de vous offrir les autres volumes d’une tri­lo­gie qui compte par­mi les textes les plus indé­cents que j’aie eu le bon­heur de découvrir.

July Der­val
Nue au milieu des rou­tiers
Auto-Édi­tion
ASIN : B0BFLYGKY9

  1. Tho­mas Gal­ley : Nina Mari­gny, Coïts dans les prés ↩︎
  2. July Der­val, Nue au milieu des rou­tiers, posi­tion 40 ↩︎
  3. July Der­val, Nue au milieu des rou­tiers, posi­tion 52 ↩︎
  4. July Der­val, Nue au milieu des rou­tiers, posi­tion 156 ↩︎
  5. July Der­val, Nue au milieu des rou­tiers, posi­tion 194 ↩︎
  6. L.c., posi­tion 225 ↩︎
Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95