La France qui bouge : Du plai­sir de rece­voir des amis

La châsse des rois mage
La châsse des rois mage, l’oeuvre de Nico­las de Verdun

Il y a, comme sans doute vous le savez, un vaste ter­ri­toire qui s’é­tend, gros­so modo, entre le Rhin et la bar­rière de Quié­vrain, où se tisse, depuis la fin du IIIe siècle de notre ère, un réseau de contacts par­ti­cu­liè­re­ment dense entre les popu­la­tions de civi­li­sa­tion cel­to-latine et ger­ma­nique. Les allé­geances des ter­ri­toires et les langues « offi­cielles » ont chan­gé au cours des siècles, voire des mil­lé­naires, mais cela n’a pas empê­ché une culture extra­or­di­naire de prendre racine dans ces terres fer­tiles. Qu’on songe à l’é­po­pée des ducs de Bour­gogne, à l’es­sor com­mer­cial et artis­tique des Pays-Bas, aux prouesses des Nico­las de Ver­dun, des Jan van Eyck, des Roger de la Pâture, des Rubens, pour ne nom­mer que les exemples les plus stu­pé­fiants de ce qui est sor­ti d’une région labou­rée non seule­ment par les guerres mais par­cou­rue dans tous les sens par des négo­ciants et des artistes.

Postumus, Empereur des Gaules
Pos­tu­mus, Empe­reur des Gaules

Ville bien­tôt deux fois mil­lé­naire, ber­ceau d’A­grip­pine, éta­blie comme colo­nie de droit latin par l’empereur Claude, séjour de futurs Empe­reurs, siège de l’Em­pire des Gaules, ville, enfin, dont les sous-sols conservent le sou­ve­nir d’une popu­la­tion ori­gi­naire des quatre coins du vaste Empire, Cologne est à ce jour un des hauts lieux de cet héri­tage, visible un peu par­tout pour peu qu’on sache regarder.

Amou­reux de l’an­cienne ville impé­riale et de l’hé­ri­tage latin en géné­ral, un des buts (dans la mesure où on peut pour­suivre de tels buts d’une façon consciente) de mon dis­cours « cultu­rel » est de sou­li­gner l’im­por­tance pri­mor­diale, pour la viva­ci­té de la civi­li­sa­tion euro­péenne, de la mise en valeur de cet héri­tage d’un côté et du ren­for­ce­ment des échanges de l’autre. J’es­père que cela se fait sen­tir à tra­vers mes articles et mes inter­ven­tions. C’est pour don­ner un tout petit coup de pouce à ces échanges que j’ai conçu le pro­jet d’in­vi­ter des amis fran­çais, des auteurs eux aus­si, à fran­chir les fron­tières pour visi­ter les terres irri­guées par le Rhin et pour y appor­ter leur touche de lati­ni­té. Et c’est avec grand plai­sir que je vous annonce les noms de celles et de ceux qui ont répon­du à l’ap­pel et qui seront pré­sents, du 23 au 24 jan­vier 2012, au fes­ti­val La France qui bouge, fes­ti­val orga­ni­sé avec le concours de l’Ins­ti­tut fran­çais de Cologne :

À lire :
Sélène Alys, Rustic Fatales

En regar­dant cette petite liste, je me rends compte que ces auteurs-là, c’est comme si je les avais consciem­ment choi­sis pour incar­ner l’i­dée même de l’é­change : Aurore est née à Stras­bourg, Vincent est Lor­rain, et Syl­vain porte l’ailleurs ins­crit dans sa peau. Je ne sau­rais dire pour­quoi jus­te­ment ces trois per­sonnes-là, mais il sem­ble­rait bien qu’une attrac­tion sou­ter­raine ait orien­té ce choix. Je suis fier de pou­voir les accueillir, et je suis sûr que leurs idées, leurs textes et leurs rires appor­te­ront un petit sup­plé­ment à l’hé­ri­tage de la ville antique et contri­bue­ront à le rendre encore plus riche.

Les participants du festival "La France qui bouge"
Les par­ti­ci­pants du fes­ti­val « La France qui bouge » : Aurore Jacob, Vincent Ber­nard, Syl­vain Souk­laye, Tho­mas Galley

La France qui bouge – Le programme

Une « Per­for­mance Lit­té­raire » à Cologne

En ce 3e mil­lé­naire à peine enta­mé, la France bouge tel­le­ment qu’elle menace de débor­der. Et voi­ci qu’elle nous envoie ses jeunes auteurs qui feront réson­ner les murs du vieux Cologne de leurs chants tout sauf cré­pus­cu­laires. Venez décou­vrir de quelle façon ils apportent leur fil à la toile omni­pré­sente qui se tisse à tra­vers le monde. Et qui rap­proche d’une façon sin­gu­lière les bords du Rhin de ceux de la Seine.

L’é­vè­ne­ment aura lieu les 23 et 24 jan­vier 2012 à l’Ins­ti­tut fran­çais de Cologne, Sach­sen­ring 77, 50677 Köln. Voir plus de détails sur Facebook.

 23 jan­vier à par­tir de 19h30

Par­tie musicale

Musique baroque fran­çaise – De Marin Marais, Fran­çois Cou­pe­rin, jouée par :

  • Doro­thee Hol­ter­man (flûte à bec)
  • Mari­sa Ara­mayo (vio­lon)
  • Prof. Harald Hoe­ren (cla­ve­cin)

Par­tie littéraire

  • Lec­ture scé­nique, « Jeux de piste », par Aurore Jacob, Nina Cha­tai­gnier et Tho­mas Galley
  • Lec­ture d’ex­traits de « L’a­ven­ture de Natha­lie », par Tho­mas Galley
  • Débat ani­mé par Daniel Mal­bert (direc­teur de l’Ins­ti­tut fran­çais de Cologne)
À lire :
Confinement impudique

24 jan­vier à par­tir de 19h30

Par­tie musicale

La musique fran­çaise entre baroque et roman­tisme (Georges Bizet et Jules Mas­se­net) jouée par

  • Tho­mas Rade­ma­cher (vio­lon­celle)
  • Kazue Suzu­ki (pia­no)

Par­tie littéraire

  • Per­for­mance lit­té­raire, pre­mière par­tie, avec des textes de lycéens de Cologne, issus d’un ate­lier d’é­cri­ture, et un texte de Vincent Bernard
  •  Per­for­mance lit­té­raire, deuxième par­tie, « Le désas­sem­bleur de puzzle », per­for­mance mul­ti­mé­dia de Syl­vain Souklaye
Dessin d'une femme nue debout, vue de profil. Elle tient un gode dans la main droite qu'elle est en train de s'introduire dans le vagin.
Dessin réalisé par Sammk95