Partout, nous ramassons des souvenirs. Inconscients, nous passons notre chemin, sans penser aux trésors que les hasards de nos vies mettent entre nos mains. Parfois, nous dressons un pâle inventaire de ce qui est accessible à la surface de nos consciences, quand nous grattons dans la cendre qui les recouvre. Mais le pouvoir de les ressusciter avec toute leur force vitale, gonflés des sèves de la vie à laquelle ils furent arrachés, ce pouvoir-là nous fait défaut. Nous en sommes réduits à attendre l’instant, l’événement, dont le passage les réveille et leur confère la force nécessaire pour nous transporter dans un ailleurs dont nous ne pourrions jamais trouver de pareil hors de nous, que nous abritons dans les méandres de nos tissus, et que nous léguerons, un jour, à la terre.
Stefan, englouti par des souvenir, va revivre des heures d’intense plaisir, prélude d’une profonde douleur dont il entrevoit la possibilité, aux bords du sommeil, chaque fois qu’il ferme les yeux.
Embarquez-vous pour notre petite excursion vers l’ouest !