Il y a neuf ans, j’ai passé quelques jours à Paris. Des jours qui me resteront gravés à jamais dans la mémoire. Quelques mois plus tard, cette expérience à donné naissance à un texte, L’Aventure de Nathalie, que vous pouvez consulter en ligne. En version intégrale, sans les moindres frais. Lisez, et vous aurez une idée de ce que j’ai pu vivre pendant ces quelques jours, en compagnie d’une femme extraordinaire.
Ensemble, nous avons visité quelques lieux emblématiques de la capitale, des endroits enchanteurs, remarquables, chargés d’histoire et de beauté. Et parmi tous ces endroits, celui dont le souvenir ne cesse de me hanter depuis, c’est bien Notre-Dame de Paris. C’est pour cela que la célébrissime cathédrale est omniprésente dans l’Aventure de Nathalie, au point que certaines pages incitent à se demander si ce n’est pas la femme en pierre qui serait la protagoniste secrète du texte.
Le récit démarre sur le parvis, où le lecteur prend la perspective du narrateur qui, en se rapprochant, déchiffre les détails du Jugement dernier représenté sur les trois niveaux du tympan. C’est devant le maître-autel, aujourd’hui couvert de décombres, qu’a lieu la rencontre qui fait démarrer le récit, et c’est sous l’abîme aérien du transept et face aux cierges brûlant dans le noir que mes protagonistes, Nathalie et Stefan, découvrent la nature mythique de leur relation. Oui, Notre-Dame de Paris est bien une des protagonistes de mon roman.
Voici le couple qui vient de sortir du bâtiment et qui se retourne pour un dernier regard sur la merveille en pierre, enfermée dans la grisaille d’un jour d’hiver comme dans un écrin :
Ils sortirent de dessous le porche, malgré la pluie, bien emmitouflés dans leurs blousons, serrés l’un contre l’autre. Ils traversèrent lentement le parvis en direction du Petit Pont et du Quai du Marché Neuf. Les arbres qui s’alignaient à gauche et à droite présentaient un aspect lamentable, avec leurs ramages dressés dans un ciel que toute clarté avait abandonné et qui semblait dresser des bornes infranchissables tout autour de la ville. Avant de traverser la Rue de la Cité, ils s’arrêtèrent devant le passage pour se retourner encore une fois vers la cathédrale, solidement plantée dans le vieux sol, d’où ses tours, malgré leur allure robuste, poussaient de tout leur élan dans le ciel de Paris. Le gris clair et calme de ses pierres se détachait du gris sale et mouvant des nuages qui s’amoncelaient derrière et au-dessus. Le peu de lumière que l’atmosphère contenait encore se concentrait sur Notre-Dame de Paris et attirait les regards. Réunis dans une même préoccupation, enchaînés l’un à l’autre, Nathalie et Stefan songèrent, au même instant, aux cierges qu’ils avaient laissés derrière eux, sans pourtant vouloir en parler. Ce geste leur parut maintenant aussi intime que la découverte de leurs corps et ils enfouirent le souvenir au fond de l’abîme qui les recevraient tous à la fin. [1]Thomas Galley, L’Aventure de Nathalie, chap. xlviii. lumières

Imaginez donc mon désarroi quand j’ai appris, en sortant de chez des copains, que Notre-Dame était en feu, menaçant de s’écrouler et de laisser un vide innommable au cœur de la ville millénaire. Même aujourd’hui, assiégé par toutes ces images, tous ces reportages, je n’arrive pas à croire à la véracité de ce qui s’est passé là-bas, à l’endroit même où j’ai vécu quelques-uns des moments les plus intenses de mon existence. Mais s’il faut bien se résoudre à accepter les faits, à constater que rien n’est éternel et que même le aere perennius horacien ne sauvegarde pas éternellement des griffes du temps qui passe et des catastrophes qui nous tombent dessus, comment refuser de participer à l’effort de reconstruire ce qui fut abattu ? J’ai donc, dans la mesure de mes capacités financières, participé à la collecte de fonds du Centre des Monuments nationaux, et je vous invite, chères lectrices, chers lecteurs, à faire pareil, afin que Notre-Dame puisse continuer à envoûter les générations futures. Notre-Dame qui n’est non seulement un monument national et touristique, entré dans la littérature à travers les pages de Victor Hugo, mais qui est aussi tout l’héritage du Moyen Âge chrétien et d’un courant artistique qui a laissé ses traces un peu partout en Europe, entre autre à Cologne où se dresse une des plus belles cathédrales gothiques, témoignage vibrant de la fertilité de l’espace européen commun qui a su donner naissance à de telles merveilles.
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Références
↑1 | Thomas Galley, L’Aventure de Nathalie, chap. xlviii. lumières |
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