Voici une aventure pas tout à fait estivale, puisque la narratrice souligne, dès les premières lignes du texte, que l’héroïne – appelons-la Marie, puisque c’est « son histoire vraie« 1 – s’apprête à vivre une « belle journée de printemps« 2. Vous me pardonnerez pourtant de l’avoir inclus dans ces Lectures estivales quand vous aurez lu l’incipit :
Le soleil brillait de mille feux et il faisait exceptionnellement chaud en cette belle journée de printemps ; « une si belle journée pour aller à la plage ! »3
Franchement, quelle meilleure entrée en matière pour un texte dédié aux délices d’une journée à la plage ? Encore que… Marie risque de vous surprendre. Attendez un peu de la voir qui choisit une tenue digne d’une telle expédition :
Je suis donc allée dans ma chambre pour y enfiler une robe blanche en coton et rien d’autre dessous. […] Faut dire encore que ce bikini que j’avais pris était d’une taille en dessous mettant encore plus en valeur mes formes.

Une scène de préparatifs vestimentaires accompagnée par des remarques qui soulignent à merveille la sensualité prête à exploser de cette quadra consciente de ses charmes et de ses effets sur une population masculine préchauffée à blanc par la chaleur. On se demande d’ailleurs ce que peut valoir dans un tel contexte la remarque qui conclut la séance d’habillement comme quoi Marie ne serait pas « une femme qui acceptait de coucher avec le premier venu ou au premier regard ». Essayons de nous en souvenir quelques pages plus loin ;-)
Une fois arrivée sur place, la belle ne tarde pas à se retrouver en compagnie d’une de ces créatures aquatiques qui alimentent pas mal de fantasmes – le surfeur4 ! Et voilà qu’elle entame la séquence sensuelle destinée depuis à peu près la nuit des temps à attirer et amadouer une proie, quitte à fondre sur elle au moment propice. Obligée de mettre le bikini dans lequel elle avait omis de glisser ses formes alléchantes avant de partir, Marie déploie le savoir-faire d’une ingénue tout ce qu’il y a de plus fausse en laissant ses seins à l’air pendant qu’elle prend tout son temps pour soigneusement plier sa robe. On imagine l’effet d’un tel spectacle sur notre surfeur. Dont on n’apprend que plus tard qu’il a le physique d’un éphèbe (autre fantasme, bien sûr) et qu’il est doté d’attributs capables de satisfaire les plus exigeantes – et les plus rodées – des femmes.
S’ensuit une séance de matage réciproque et de provocations savamment dosées : Haut détaché par-ci, ficelle lâchée par-là… Quand le beau gosse se met enfin à monter sa planche (en attendant mieux, sans doute), la belle se dresse sur sa serviette, et qui ne pourrait souscrire à son observation :
C’était absolument magnifique, le soleil était brillant et ce léger vent qui soufflait particulièrement chaud.
Une journée à la plage sous le soleil, la magie des corps presque dénudés, le magnétisme du désir porté par les regards qui se promènent sur les courbes et les reliefs séduisants où on aimerait coller ses mains ou ses lèvres… Avec en perspective un rapprochement plus intime encore5… C’est le fantasme ultime de votre serviteur figé en caractères noirs et nets sur mon écran. Rien que pour cela, je ne regrette pas d’avoir inclus le texte de Marie Chedomme dans la sélection 2025 des Lectures (printano-)estivales !
Je parie que vous avez toutes et tous votre petite idée à propos de la suite de l’affaire, et je ne vous dévoile sans doute pas trop en vous laissant entrevoir d’autres provocations, une savante manipulation de la part de Marie pour dévoiler son Adonis – qui finit par fournir le modèle du plus pur ENM6 – et un rapprochement final qui finit par fournir une dose abondante de protéine à notre Marie. Qui, une fois l’affaire conclue, quitte la scène dans un exit digne des meilleurs films américains : seins au vent au volant d’une voiture de sport.
Le texte a ses faiblesses, surtout du côté d’un travail éditorial assez sommaire, mais cela ne l’a pas empêché de me fournir quelques instants du plus pur bonheur, dans un instantané de toutes les images et de tous les fantasmes que peut faire naître l’idée d’une journée à la plage. Le livre parfait pour vous tenir compagnie sur le transat. Un grand merci à Marie Chedomme et à Ink Book !
Marie Chedomme
Orgasme intense sur le parking d’une plage
Ink Book
ISBN : 9791023212181
- Média 1000 aussi a misé par le passé sur ce caractère authentique des récits publiés. Il suffit pour s’en rendre compte de penser à leur série des Confessions érotiques. Il y a apparemment dans cette prétendue réalité quelque chose qui attire les lecteurs, comme si ceux-ci voulaient se bercer dans la douce illusion de pouvoir croiser dans leur vie de tous les jours une créature aussi débauchée que les héroïnes de leurs lectures de gare favorites. ↩︎
- Marie Chedomme, Orgasme intense sur le parking d’une plage, pos. 4 ↩︎
- Marie Chedomme, l.c. ↩︎
- Cf. le premier tome de la série « Fantasmes » parue aux Éditions Dominique Leroy, consacré à l’hôtesse de l’air et au – surfeur. ↩︎
- Comme Marie l’exprime si clairement quelques lignes plus loin : « je me disais encore que la journée était loin d’être finie. Qu’elle venait même à peine de commencer. » Pos. 9 ↩︎
- Complément de la ENF = Embarrassed Naked Female, le Embarrassed Naked Male ↩︎