Concours de Noël d’E­di­cool et des Dix – les textes

Concours de Noël des Dix

Du 10 au 24 décembre, l’é­di­teur numé­rique Edi­cool a orga­ni­sé un concours de Noël à l’oc­ca­sion de la paru­tion du volume fes­tif de sa col­lec­tion-phare « Les Dix ». Voi­ci les textes des par­ti­ci­pants, dans l’ordre de la mise en ligne, peu importe le nombre de « like » qu’ils ont pu recevoir.

Michele Har­denne

Le père Noël ne vien­dra plus.

Je l’ai atten­du jus­qu’à minuit, le feu ron­ron­nait dans la che­mi­née, la cou­ronne de guir­landes que je por­tais en guise de vête­ments suf­fi­sait à me réchauf­fer en cli­gno­tant. Cela fai­sait déjà une heure que je voyais son trai­neau dans le jar­din de la voi­sine, et les rennes lui brou­tant le gazon…Mais que pou­vait-il bien faire ? Pas­sé les douze coups de la pen­dule du salon, le feu s’est assou­pi dans l’âtre, la bat­te­rie de la guir­lande avait ses limites, elles se sont mises en veilleuse, et je me suis endor­mie, le père Noël n’est pas venu !

Cathe­rine Flury

Je me l’é­tais pro­mis depuis long­temps. Ce soir de Noël, je vou­lais me faire ce cadeau. J’a­vais choi­si la plus belle den­telle noire qui puisse être. Une cou­tu­rière m’a­vait réa­li­sé un sublime cor­set sur mesure. je m’ha­billais avec délice de cette pièce unique, lacée par un ruban rouge. Dou­ce­ment, déli­ca­te­ment, j’en­fi­lais un bas, puis l’autre sur mes jambes par­fu­mées. Je les main­tins par un magni­fique porte jar­re­telle confec­tion­né aus­si pour cette occa­sion. je me suis regar­dée dans le miroir, sublime, désirable.…Ce soir l’homme que j’aime ne pour­ra pas se plaindre de son cadeau ! Pas de culotte, juste une longue cape noire jetée avec har­diesse sur mon corps prêt à toutes les folies. Vite mes bot­tines à talons aiguilles. Mon amant ne m’at­tend pas. Ce sera une sur­prise ! Je dévale l’es­ca­lier de l’im­meuble, prise par la fré­né­sie de la soi­rée à venir. je me prends le pied dans un pan de la cape, tré­buche mal­adroi­te­ment. Ma cape vole au bas de l’é­tage. Je me suis coin­cée le dos et n’ar­rive plus à bou­ger. C’est la fille de l’é­tage supé­rieur qui m’a trou­vée la pre­mière. Son père sui­vait der­rière. Posi­tion et tenue incon­grues je vous l’ac­corde…« monte vite chez maman , j’aide la dame à se rele­ver et je viens après ». Regard de désir évident dans les yeux de mon voi­sin qui me sou­tient doucement…Mon amant n’en a jamais rien su. Il n’a pas pu voir mon sublime cor­set. Mon voi­sin s’est amu­sé à le délacer…

Michel Evan­no

Nos enfants dorment, nous retour­nons dans la chambre. Les cadeaux sont sous le sapin, le verre de lait bu, les cookies man­gés. Je m’al­longe dans le lit épui­sé du réveillon et de ce devoir noc­turne. Alexan­dra, debout, passe ses doigts sous la bre­telle gauche de sa nui­sette et découvre la nais­sance blanche de son sein. L’autre bre­telle et sa nui­sette n’est plus. Elle est nue devant moi. Elle s’ap­proche len­te­ment et est main­te­nant au-des­sus de moi, elle m’embrasse d’un bai­ser si intime que je suis immé­dia­te­ment exci­té. Elle m’empêche de par­ti­ci­per. C’est mon cadeau ! Au petit matin, nos corps satis­faits sont réveillés par des cris d’enfants heu­reux. (108 mots)

Alex Btz

Je t’ai atten­du toute la nuit, gros salo­pard ! J’ai ramo­né la che­mi­née avec le furet et je me suis allon­gée sur la peau de bête ; un ours plein de tics presque mort ! Vers minuit, j’ai com­men­cé sans toi, un peu déçue parce que ça n’était pas vrai­ment ce que j’avais com­man­dé. Il était bien trop petit pour moi. La cou­leur non plus, ça n’était pas ça ! Je le vou­lais trans­pa­rent pour ne rien rater de ce qui se pas­se­ra à l’intérieur. Tu as tout déci­dé, le quand, le com­ment et le pour­quoi. Toi, tu avais juste com­man­dé un velou­té de topi­nam­bours. Avec ton putain de cadeau, un robot mul­ti­fonc­tions, tu vas pou­voir te faire plai­sir. Moi, je me casse ! Hap­py Christ­mas connard !

Michele Har­denne

Sublime récon­ci­lia­tion

J’ai par­fu­mé mon corps d’essences envoûtantes,
Mélange sub­til de jas­min et de menthe,
Et j’anime mon être comme un doux sourire,
Pour te faire décou­vrir de sublimes désirs.

Mes doigts jouent quelques notes sur ta peau,
Musique ima­gi­naire sur un libre tempo,
Qui va de l’adagio au moderato,
Du haut de ta nuque au bas de ton dos.

Tu vibres d’une émo­tion délicieuse,
Invi­tant mes lèvres plus audacieuses,
A pour­suivre dans des concupiscences,
Qui mettent fins à nos silences.

La fièvre qui nous a emportés,
Nous a réconciliés
Et puisqu’il n’y a plus de querelles,
Je te sou­haite un JOYEUX NOEL !

Marie‑h Vomi­to von Rotoprout

Tout y est… Bou­gies, spi­ri­tueux, dou­ceurs salées et sucrées. Il n’y aura que nous deux dans ce chalet.

Il neige, le pay­sage est magni­fique et invite aux rêves les plus fous, les plus doux, les plus chauds… Je t’at­tends mon amour.

Viens à moi, viens me réchauf­fer, enlaces-moi…

Par la fenêtre je vois poindre ta sil­houette, l’homme en rouge tant attendu…

La porte s’ouvre, je suis là éten­due nue sur le tapis devant le feu de cheminée…

J’ai­me­rai pou­voir vous racon­ter tout ce qu’il s’est pas­sé… mais… je pré­fère vous lais­ser imaginer…

Cathe­rine Flury

C’é­tait notre pre­mier Noël, notre pre­mier soir ensemble d’ailleurs :

Nous étions allon­gé, il s’était mis à nu et avait com­men­cé à cares­ser son corps, puis il avait pris ma main et avait refait le même tra­cé sur son corps humide. Je frô­lais à peine sa peau, tout en dou­ceur, en ape­san­teur. Je répon­dais à ses bai­sers, à ses caresses. Ses mains sur moi étaient une longue caresse qui me fai­sait fré­mir de tout mon être. Je décou­vrais une sen­sa­tion de plai­sir intense jusque là non véri­ta­ble­ment connue. Je ne vou­lais plus être seule. Je n’ai plus jamais vécu, à ce jour, de scènes plus éro­tiques que celles pas­sées auprès de cet homme. Je vou­lais lécher chaque par­tie de sa peau si douce. Je vou­lais sai­sir son sexe et me l’approprier. Il n’en fut jamais ques­tion. Non, cet ange devint mon démon ! Joyeux Noël me souf­fla ‑t-il dans le creux de l’oreille…Le nou­vel an je l’ai pas­sé seule

Che­val De Vent

À l’attention de votre assis­tant (car vous avez beau­coup de travail).

« Le père Noël existe. Je veux dire, il existe vrai­ment. Je l’ai vu, mais je peux pas le dire. Maman croit que je crois encore qu’il existe. Ce n’est pas faux, puisqu’il existe. Sauf qu’elle, ne croit pas qu’il existe. Chaque année, maman se répète sans rai­son ; les rennes volent, le père Noël des­cend par la che­mi­née, les cadeaux sont dépo­sés dans les chaus­sons et par­fois sous le sapin. Je sais tout ça. Jusque là, rien d’anormal. Je veux dire, c’est logique, per­sonne n’a jamais vu un père Noël frap­per à la porte ou frac­tu­rer une vitre, c’est bien trop bruyant. Maman, par contre, elle est pas très dis­crète quand elle dépose les cadeaux sous le sapin le soir de la veille, sur­tout quand elle croque dans les bis­cuits dont elle laisse les miettes en com­pa­gnie d’un demi-verre de lait et d’une carotte enta­mée sur une assiette. Sou­vent, je passe après elle pour remettre tout ça en ordre et je range ses cadeaux pour faire de la place sous le sapin. C’est pas très poli de la part de maman de man­ger les cookies du père Noël, puis ça c’est un coup à ce qu’il revienne plus. Je vous écris donc mon­sieur l’assistant pour que vous deman­diez au père Noël qu’il laisse un petit mot pour maman. Pas grand chose car je sais que vous êtes très occu­pé, juste « le père Noël existe, signé le père Noël ». Parce que moi, j’en peux plus de me lever à minuit le soir de Noël pour rem­pla­cer la carotte et ajou­ter quelques sucre­ries dans l’assiette. C’est pas une vie.

En vous sou­hai­tant, mon­sieur l’assistant, un joyeux Noël. »

Kpf Rien

Je suis apprê­tée comme il se doit pour un réveillon en famille, mari, belle-mère, enfants ont fait de même. je sais déjà que je ne pas­se­rai pas la soi­rée avec vous les ché­ris, non, défi­ni­ti­ve­ment pas.

Vers vingt-deux heures, je simu­le­rai une migraine, et vers vingt-trois heures je ne simu­le­rai pas ma jouissance.

Le père Noël pas­se­ra pour moi en avance, je m’offre un amant. Il sera tendre, il n’at­ten­dra rien d’autre que de me retrou­ver et de pro­fi­ter secrètement.

L’an­née der­nière, j’ai reçu des des­sous de soie, tu ne les as jamais vu por­tés, mon ché­ri, lui les toucheras…

Au pied du sapin, je t’ai dépo­sé une montre, pour que tu sois ponc­tuel, tu seras ravi et moi aussi.

J’ai réglé le pro­blème du timing : joyeux Noël à toi, à vous, le mien sera parfait !

Doc­teur Bouse

Cou­chés à même la neige bleue sur une four­rure épaisse, nous nous amu­sions à poser nos souffles chauds en dense brume qui échauf­fait nos chairs.

Nos bai­sers se givraient en folle danse noc­turne. Cris­tal­line était la nuit, fon­dant en gros flocons.

Tes doigts se réchauf­faient à mon épaisse hampe, et ma bouche savait éveiller tes tétons endor­mis. Gourds ils étaient et les voi­là dres­sés, tout enve­lop­pés du nuage de mon souffle.

Tu fré­mis­sais de plai­sir à mes caresses habiles, et l’hi­ver se mêlait à nos joutes amou­reuses, dépo­sant une étoile admi­rable, un froid flo­con gla­cé, sur ton sexe bouillant le fai­sant disparaître.

Ton rire s’é­le­vait alors, et tes yeux brillaient, d’un éclat mer­veilleux, magie tant oubliée… C’est à ce moment-là que je t’ai faite mienne, et depuis ce Noël, tu es res­tée… l” être aimé.

Marie Pleine D’audace

Je vous salue, Marie pleine d’audace…

Veillée de Noël à Saint-Etienne du Mont.
Crèche vivante, flam­boyante de mille bougies.
Lui, ber­ger sans mou­tons, mais pas sans gloire.
Moi, Sainte Vierge d’un soir, vêtue d’une aube bleu noir.
Nous nous dévi­sa­geons, nous envi­sa­geons, nous enflammons.
Qu’il m’extasie, me cru­ci­fie, me sanctifie.
Amen.

Minuit. Ite. Mes prières sont exaucées.
Mon ber­ger me rejoint dans la pénombre sacrée,
Et me dépose sur la couche de paille abandonnée.
Mon aube s’élève len­te­ment vers les arcs brisés.
Il me taquine, me butine, me cyprine.
Je l’entoure, je l’enfourne, je l’enfourche.
Nous nous offrons l’un à l’autre.
Nos sexes se consumant,
Je chante son avènement.
Louange à toi, divin baiseur,
Car ceci est mon corps à ton corps enlacé.

Le halo des bou­gies pro­jette nos âmes
dans les cha­pitres du grand livre de pierres.
Nous pâmoi­sons, nous jouis­sons, nous communions.
Par-delà le ciel et la terre. Ad vitam aeternam.
Orgasme cathé­dral. Sainte fontaine.
Eau bénite entre toutes. Pré­cieux semen.
Divine extase. Assomp­tion suprême.
Tu es mon ber­ger et avec Toi,
La pro­messe de meilleurs baptêmes.

Vincent Ber­nard

Bien sûr qu’il y a une femme là-des­sous, puis­qu’il y a tou­jours une femme au com­men­ce­ment de chaque chose.

Que vou­lez-vous faire ?

Résis­ter ? C’est impos­sible, à moins de se consu­mer de passion.

Fon­cer ? C’est tou­jours ce qui finit par arri­ver. C’est inte­nable de brû­ler de désir.

C’est étrange de toutes celles que j’ai ren­con­tré ain­si, c’est fina­le­ment celle qui ne m’au­ra rien mon­tré, qui dans mon cœur l’a emporté.

Pre­mier Noël seul. Pre­miers dials. Pre­miers émois vir­tuels et non ver­tueux. Ça on s’en doute…

La suite ? Je vous laisse l’i­ma­gi­ner… Les plus belles his­toires d’a­mour sont clandestines.

Serge Léo­nard

Je me tenais là, dans le cadrage de la porte de notre chambre pen­dant qu’elle se tou­chait dou­ce­ment dans notre lit nup­tial. Elle ne me remar­quait pas. Moi, j’é­tu­diais son sublime corps ondu­lant sous ses caresses. Elle savait que je rêvais de la sur­prendre, mais je déci­dai d’at­tendre avant qu’elle s’a­per­çoive de ma pré­sence. Nous étions le 25 à minuit, seuls, et elle était si belle, si déli­cate. L’ex­ci­ta­tion cau­sée par ce voyeu­risme se fit rapi­de­ment sen­tir. En m’ap­pro­chant tran­quille­ment pour lui expri­mer mon envie, elle me dit : « Tu en as mis du temps ! Joyeux Noël mon amour. » Sur la table de che­vet, un verre de lait et des bis­cuits enta­més. Sacré Père Noêl va.

Cla­ris­sa Rivière

Je suis folle de joie ! Mon « petit ami » m’in­vite à venir fêter Noël dans sa famille, il me pré­sente enfin à ses parents et ses grands frères ! Para­ly­sée de timi­di­té, endi­man­chée et coin­cée, j’ou­blie de débal­ler mes cadeaux, trop occu­pée à me don­ner une conte­nance. Tout le monde a déjà fini et me contemple fixe­ment tan­dis que j’ouvre mal­adroi­te­ment les paquets. Hor­ri­fiée, je découvre… des des­sous affrio­lants ! Des petites culottes en den­telle de toutes les cou­leurs, minus­cules et sexy… Les trois frères riva­lisent de bons mots et de gri­voi­se­ries, et j’ai envie de m’en­fuir en cou­rant le plus loin possible.

Natha­lie Bourcier

Ha ! Les repas de Noël en famille. Conver­sa­tions ani­mées, rires, alcool à pro­fu­sion. Pour­tant, je m’en­nuyais ferme jus­qu’au moment où mon homme posa la main sur mon genou tout en dis­cu­tant avec mes frères. Mon esprit taquin s’é­veilla aus­si­tôt. Je pris sa main dans la mienne et la tirai len­te­ment mais sûre­ment sous ma jupe. Sur­pris, mon conjoint sur­sau­ta. Lorsque ses doigts attei­gnirent ma petite culotte, il se tour­na vers moi, les yeux rem­plis de désir et décla­ra à haute voix :

—  J’en connais un qui est main­te­nant pres­sé de mettre le petit Jésus dans la crèche.

Erik Tor­rent

En ce soir de Noël, plus que tout autre, sa vie lui semble vide.

Céli­ba­taire, il n’a trou­vé aucun ami avec qui par­ta­ger sa solitude.

Sa famille ne veut plus le voir. Il est plus seul que jamais !

Il s’est cou­ché tôt mais le som­meil tarde à venir.

Il tourne et retourne dans son lit.

Son esprit s’é­vade. Il voit des fila­ments lumi­neux qui dansent et s’entortillent.

Un visage se révèle, sou­riant, éblouis­sant, sur­mon­té d’une cas­cade de che­veux roux, presque rouges. La forme prend vie, pro­gres­si­ve­ment. Des courbes s’affirment, s’habillent de des­sous blancs et rouges. Elle vient contre lui, se blot­tit, le réchauffe, s’unit à lui, l’aime !

Quelqu’un sonne. Furieux d’être inter­rom­pu dans son rêve, il va ouvrir.

Sur le seuil, une belle femme aux che­veux roux, presque rouges…

Emi­lie Perraudeau

Ma voi­ture venait de tom­ber en panne. Quelle poisse ! Une soi­rée ennuyeuse m’at­ten­daient. Comme tous les ans, je réveillon­nais chez mes parents. Une longue soi­rée à écou­ter ma mère se mor­fondre de ne pas avoir encore de petits enfants… Il était déjà tard quand la dépan­neuse arri­va. J’a­vais froid mais la vue de l’homme qui sor­tit de la voi­ture mis tout de suite mes sens en ébul­li­tion. Mal­gré les tem­pe­ra­tures néga­tives, il ne por­tait qu’un simple t‑shirt, gris avec une paire de jean et des san­tiags. Il n’é­tait pas beau mais tout chez lui m’at­ti­rait. Je fus sai­si d’un fris­son agréable dans tout le corps. J’ai croi­sé son regard et j’ai tout de suite com­pris que lui aus­si sen­tait cette élec­tri­ci­té entre nous. Sans que je ne puisse réflé­chir, je me retrou­vais à l’ar­rière de ma voi­ture, son corps chaud, fort, vibrant contre le mien froid et sup­pliant. J’ou­vrais tous mes sens à cet incon­nu de Noel. Après m’a­voir fait joui, il repar­tit comme il était venu. Me lais­sant le sou­rire aux lèvres.

Michele Har­denne

Une veillée de Noël

Au centre d’un bel âtre, une petite bûche fris­son­nait. Elle aurait tant vou­lu qu’un bri­quet vienne s’y frot­ter, ou que le petit bout sou­fré d’une allu­mette la rende incan­des­cente , comme il se doit en ce soir de veillée.

Elle offrait son corps de bois à tout ce qui pour­rait la faire flam­ber, elle était prête, bien que son cœur fut encore un peu humide, à deve­nir la plus tor­ride et la plus chaude de toutes les bûches dont cette che­mi­née se souviendrait.

Un soir de Noël, d’un toit s’échappa un peu de fumée, d’une bûche d’amour qui s’était consumée.

Oli­via Pinson

Ce soir là, la bise était gla­ciale, nous étions seules, moi et ma fille de cinq ans au pied de la che­mi­née. Com­ment faire rêver ma fille un soir de noël lorsque nous n’é­tions que toutes les deux ?

j avais bien fait un immense sapin de guir­landes lumi­neuses, des cadeaux mais nos coeurs étaient assé­chés. Cette année fût pour nous deux, une année tra­gique, j avais per­du mes parents dans un acci­dent de voi­ture et l’homme qui nous avait tant aimées, avait fini par nous quit­ter. Mon âme déchi­rée, je ten­tais depuis bien des mois de nous faire sou­rire mal­grés tout.

Je mis à ma fille « cen­drillon » pour la beau­té du rêve et le sou­rire à ses lévres, nous atten­dions l heure fati­dique du cou­cher, quand sou­dain, le carillon de la porte d entrée reten­tit. J alla ouvrir quelque peu inquiéte et je m émer­veilla devant un pére noel d une beau­té éblouis­sante, ma fille accou­rue d un éclat de rire qui me fit sur­sau­ter et ouvra ses cadeaux avec fré­né­sie (je n avais plus vu autant de bon­heur sur ce visage tendre depuis des mois) Il alla ensuite la bor­der dans son lit me deman­dant ce que j allais faire de cet hôte ! Il redes­cen­dit et me dit : Je suis reve­nu mon Amour ! je vous savais seules, je ne vous ai pas oubliées mais il m a fal­lu du temps pour réa­li­ser que la vie est courte et qu il ne fal­lait prendre et don­ner le bon­heur là où il doit être vrai­ment ! Il m embras­sa fou­gueu­se­ment et ce soir là, pour la pre­miére fois de ma vie, je fis l’a­mour au pére noël !

Isa­belle Lorédan

Je suis si fati­guée… Au loin je dis­tingue avec peine les lueurs mul­ti­co­lores, les reflets cha­toyants des boules dans la ver­dure du sapin. Je suis allon­gée sur une méri­dienne, les enfants tournent et se cha­maillent. Ta main serre ten­dre­ment la mienne, tes yeux me ras­surent. Je suis là me disent-ils. En eux, je revois tout ce que fut notre vie : nos doutes, nos folies aus­si ! Ma peau garde en mémoire cha­cun de tes bai­sers, cha­cune de tes caresses. Elle fré­mit encore de tout le plai­sir res­sen­ti au fil des ans, chaque fois renou­ve­lé comme s’il était le pre­mier. Tu me parles, je ne com­prends pas. Ta voix s’at­té­nue ; j’ai tel­le­ment besoin de dor­mir. Au dou­zième coup de minuit, un bruis­se­ment imper­cep­tible te par­vient, celui de mon âme qui vient de s’envoler.

Daniel Nguyen

Un verre de Margot
Dans un café chic
Une menthe à l’eau
Pour le belle Angélique
Au son de zique
Et des airs jazzy

Dia­bo­lique Angélique
Au regard trouble
Dia­bo­lique Angélique
Aux pen­sées lubriques
Elle le trouble
La belle Angélique

Un verre de Margot
Dans un café chic
Une menthe à l’eau
Pour le belle Angélique
Au son de zique
Et des airs jazzy

Dia­bo­lique Angélique
Tout leur fric
Tu t’en fous
Dia­bo­lique Angélique
Et ces hic
Tu t’en fous

Un verre de Margot
Dans un café chic
Une menthe à l’eau
Pour le belle Angélique
Au son de zique
Et des airs jazzy

De la menthe à l’eau
Au Châ­teau Margot
Tu portes tes lèvres
Avec toute ta fièvre
Dia­bo­lique Angélique
Tu as conquis Margot

Un verre de Margot
Dans un café chic
Une menthe à l’eau
Pour le belle Angélique
Au son de zique
Et des airs jazzy

Dia­bo­lique Angélique
Il a embras­sé ton grain
Dia­bo­lique Angélique
Tu as embras­sé son frein
Dia­bo­lique Angélique
Tu affoles Margot

Un verre de Margot
Dans un café chic
Une menthe à l’eau
Pour le belle Angélique
Au son de zique
Et des airs jazzy

Ce grain de beauté
Sur ta lèvre inférieure
Tu lui as fait goûter
Sur le pont supérieur
Vous avez joué
Aux jeux interdits

Un verre de Margot
Dans un café chic
Une menthe à l’eau
Pour le belle Angélique
Au son de zique
Et des airs jazzy

Dia­bo­lique Margot
Sur des airs jazzy
Aux Deux Magots
Angé­lique a ri
Dia­bo­lique Margot
Angé­lique a ri

Un verre de Margot
Dans un café chic
Une menthe à l’eau
Pour le belle Angélique
Au son de zique
Et des airs jazzy

Dia­bo­lique Angélique
Mar­got à la lèvre
Tu lui mets la fièvre
Biblique Angélique
Dans un café chic
Il a goû­té ta lèvre

Valé­rie Agnello

Je devais faire le repas de Noël chez mes parents car il y a long­temps que je n’étais pas venue. Dans le train je me branche un mec très Jack Blake, genre petit gros hyper mar­rant qui pue le sexe.

Pen­dant le voyage il me sort vanne sur vanne, me fait des imi­ta­tions, etc.

Petit à petit on se chauffe bien, mais hélas mon train arrive à destination…

Coup de bol, il des­cend aus­si à cette gare. Mais mes parents m’at­tendent pour déjeu­ner. Je décide alors, si il est d’ac­cord, qu’il pour­rait man­ger avec nous et plus sous le sapin si affinités…

On débarque chez Papé­mom, petite bouffe sym­pa, lui se jette lit­té­ra­le­ment sur les plats… Et à la fin du repas, ma mère part en cui­sine, mon père regarde son jour­nal, on en pro­fite pour mon­ter à l’é­tage dans ma chambre (enfin, mon ancienne chambre, avec un lit tout petit…)

Pre­mière erreur : J’ai vou­lu uti­li­sé un gel que j’a­vais ache­té « effet fris­sons », et il est aller­gique ou alors le pro­duit est trop vieux… Résul­tat, déban­dade et le mec se roule par terre avec les bou­boules qui ont tri­plé de volume.

Deuxième erreur : J’ouvre la porte pour aller cher­cher un gant et de l’eau et on entends la voix de ma mère qui hurle à mon père : « Il est par­ti le gros abruti ? »

Et mon père de lui répondre : « Non, ils baisent un coup dans sa chambre !.. »

Il y a eu sou­dai­ne­ment comme un froid.….. (Nor­mal en plein hiver !) :)

R‑one Tor­rent

Et si la mère Noël existait ?

Oui, soyons un peu fous, espiègles et ima­gi­nons qu’elle vienne nous voir avec sa hotte débor­dante de jouets et d’accessoires coquins.

Per­son­nel­le­ment, je l’attendrais tran­quille­ment, avec juste un ruban bien pla­cé comme simple vête­ment. Elle arri­ve­rait, habillée de rouge, sen­suelle et sexy.

Elle me regar­de­rait en me ten­dant la main.

« Ma hotte est vide, mais j’ai quelque chose pour toi »

Dirait-elle avec un sou­rire à dam­ner un puritain

« Savais-tu que mon pays n’est pas seule­ment celui du plai­sir enfan­tin, mais aus­si des dési­rs adultes »

Je lui pren­drais la main

Cathe­rine Flury

J’ai rajou­té une bûche dans la che­mi­née , j’a­vais un peu froid. Un fris­son subi­te­ment a par­cou­ru tout mon corps. Puis je l’ai sen­ti venir sur moi, ses doigts exer­çaient une légère pres­sion le long de mon dos. J’é­tais allon­gée, il s’est col­lé tout contre moi. Je sen­tais son odeur, son souffle m’en­ve­lop­per et ses mains plus pré­sentes sur moi s’é­tendre. Nos jambes se sont entre­croi­sées, nos corps se sont étreints dans un mou­ve­ment har­mo­nieux. Il est venu en moi, tous nos sens en émoi tel un moment hors du temps. L’a­mour que nous étions en train de vivre me libé­rait vers mille cieux.

— Maman, le Père Noël est arrivé !!!

Euh, oui je crois.….Ouiiiiiiii !

Steph Can­nelle

Pour mon mari, toutes les occa­sions sont bonnes de mettre le petit jésus dans ma crèche. Alors pen­sez, un soir de Noël, si entre le bœuf et l’âne gris dort, dort, son petit bou­chon. Il fait sau­ter celui du cham­pagne, m’en­ivre de paroles et entre­prend de plan­ter son sapin dans mon petit jardin.

« — Joli sapin, comme ils sont doux, et tes bon­bons, et ton jou­jou ! », ne puis-je m’empêcher de m’ex­cla­mer en pas­sant ma main sous le fin duvet.

« — L’as-tu vu, l’as-tu vu, mon petit bon­homme au capu­chon poin­tu ? », m’in­ter­roge-t-il en se débra­guet­tant complètement.

Com­ment le man­quer ? Son p’tit renne a le nez rouge, rouge comme un lumi­gnon. Et quand il passe par la che­mi­née, il en a plein sa hotte, et c’est pour me la ramoner…

Jingle bells, jingle bells, à minuit, il sonne le toc­sin et répand sa neige d’argent.

Quand son petit jésus est sor­ti, qu’il est aimable dans son abais­se­ment, même si je réclame à nou­veau sa vigueur.

« — Mon mari, si tu dois t’ar­rê­ter, sur les toits du monde entier, n’ou­blie jamais mon petit sou­lier, car je suis chaus­sure à ton pied. Mais à pré­sent, la table est déjà gar­nie, tout est prêt pour nos amis.. »

Chan­sons citées (dom­mage que Face­book n’ait pas conser­vé les ita­liques qui mon­traient quelles étaient les cita­tions de chansons !!) :

  • Entre le bœuf et l’âne gris (http://www.paroles2chansons.com/paroles-chants-de-noel/paroles-entre-le-boeuf-et-l-ane-gris.html)
  • J’ai plan­té un sapin (http://www.paroles2chansons.com/paroles-chants-de-noel/paroles-j-ai-plante-un-sapin.html)
  • Mon beau sapin (http://www.paroles2chansons.com/paroles-chants-de-noel/paroles-mon-beau-sapin.html)
  • L’as-tu vu (ce petit bon­homme) ? https://web.archive.org/web/20160715005817/http://www.hugolescargot.com:80/chansons/chanson-enfant-l-as-tu-vu-ce-petit-bonhomme.html
  • Le Petit renne au nez rouge (http://www.paroles2chansons.com/paroles-chants-de-noel/paroles-le-petit-renne-au-nez-rouge.html)
  • L’as-tu vu (ce petit bon­homme) ? https://web.archive.org/web/20160715005817/http://www.hugolescargot.com:80/chansons/chanson-enfant-l-as-tu-vu-ce-petit-bonhomme.html bis
  • Jingle bells (http://www.paroles2chansons.com/paroles-chants-de-noel/paroles-jingle-bells.html)
  • Noël blanc (http://www.paroles2chansons.com/paroles-chants-de-noel/paroles-noel-blanc.html)
  • Dans son étable (http://www.paroles2chansons.com/paroles-chants-de-noel/paroles-dans-cette-etable.html)
  • Petit Papa Noël (http://www.paroles2chansons.com/paroles-chants-de-noel/paroles-mon-beau-sapin.html)
  • Noël blanc (http://www.paroles2chansons.com/paroles-chants-de-noel/paroles-noel-blanc.html) bis

Claire Chat­lys

D’un souffle. D’une brise, ta bouche enflamme mon cou. Embrasse ma fer­veur. Réchauffe la pièce de notre pre­mier réveillon de for­tune dans une man­sarde per­due de Cha­mo­nix. La neige scin­tille au dehors sous les lampes des skieurs fous ; mais pas autant que la pru­nelle de tes yeux. Me qué­man­dant de m’offrir. De libé­rer mes seins sous tes doigts avides. De te lais­ser assou­vir en mon antre ce désir endia­blé de me consom­mer comme une crêpe flam­bée par l’ivresse de ta jeu­nesse. La fougue de nos 20 ans. A jamais gra­vée dans un bra­sier de fer­veur. Un sou­ve­nir. La perte de ma virginité.

Michele Har­denne

Un invi­té pour rêver.

Sur le par­king du centre com­mer­cial, un cha­let de bois était déco­ré de jolies petites lumières.

Je m’étais garée à proxi­mi­té et en fai­sant une manœuvre, j’ai failli te renverser.

Tu avais à peine frô­lé le pare-choc, mais le bord de ton cos­tume était un peu chiffonné.

Je t’ai alors rame­né chez moi. Tu t’es mis près de la fenêtre, juste en face de la che­mi­née, tu étais mouillé, comme si tu pleurais.

J’ai insé­ré une bûche dans la che­mi­née, et nous l’avons regar­dée brûler.

Il com­men­çait à faire chaud dans la pièce, alors je me suis appro­chée de toi, et tout en dou­ceur, je t’ai ôté ton par­des­sus en toile de jute, met­tant à nu ton corps soyeux.

Tes mains se sont glis­sées dans mes che­veux, puis tu m’as prise dans tes bras.

Mon pull en ango­ra lais­sait sa fibre se dépo­ser sur toi, te ren­dant tout duveteux.

Pour me mettre à l’aise, je l’ai enle­vé et jeté sur le divan.

Tu aurais bien vou­lu t’y allon­ger, mais il était trop près de la cheminée.

Alors fiè­re­ment tu t’es redres­sé et j’ai pu m’occuper de toi, te res­pi­rer, te rendre beau et lumi­neux à la fois.

Assise devant toi, je regarde tes boules briller, et ce petit gland qui dépasse me donne envie de le caresser.

Joli sapin, comme ils sont doux tes jou­joux, mon beau sapin, roi de ma forêt, que j’aime ta verdure !

Eri­ka Kopiejewski

Nous sommes le 24 décembre, les invi­tés vont bien­tôt arri­ver. La table est apprê­tée, ornée de bou­gies par­fu­mées. J’entends la porte, mon com­pa­gnon rentre du tra­vail. D’un coup je sen­tis ses mains chaudes et trem­blantes glis­ser sous ma jupe, cares­sant mes cuisses tout en effleu­rant mon entre jambe, je res­sens chaque souffle de sa res­pi­ra­tion exci­tée le long de mon cou. Il col­la son bas­sin contre ma croupe, je sen­tis son sexe prêt à me faire perdre pied. D’un seul coup il me retourne vio­lem­ment, et me mur­mure à l’oreille « joyeux noël » en me pré­sen­tant une petite boîte. « Veux-tu m’épouser ? »

Gaëlle Todes­chi­ni

Un vent gla­cial à vous déca­lot­ter une tête de roi-mage souf­flait sans dis­con­ti­nuer cet hiver-là… Le genre de temps à vous faire aimer la cognée sur n’importe quelle bûche… Et des bûches, croyez-moi, cet hiver-là, j’en ai consu­mées plus qu’à mon tour : les belles et dures depuis l’automne de mon enfance cajo­lées, les sèches et les biens raides, toutes ces tiges fré­né­tiques calées sur mon che­va­let, mon mer­lin écla­teur tou­jours à por­tée de souffle… jusqu’aux plus moi­sies, aux plus tor­dues, aux encore trop pleines de sève, trop col­lantes… Explo­sions d’odeurs et d’humeurs qui jamais n’ont pu me réchauf­fer vraiment…

Cet hiver-là, enfin, le foyer ardent de ma che­mi­née fut ras­sa­sié : une appa­ri­tion bien char­pen­tée, un ange mon­té comme un bœuf… Que dis-je ??! Comme un âne… oui, comme un âne… Et là… Je sus…

Yan­nick Borg

Je suis en Cha­rente, j’ai une belle, grande et grosse che­mi­née qui devrait m’ai­der à réa­li­ser notre fantasme.

L’at­trait de la belle plante allon­gée sur le cana­pé à côté du sapin me fait pous­ser des ailes et je me hisse sur le toît de la maison.

La des­cente est rude, mais cela glisse bien. J’ai bien fait de m’en­duire de graisse.

Je sors de la che­mi­née devant les yeux avides de ma maî­tresse qui observe déjà son cadeau enve­lop­pé dans son habit rouge.

Elle le déballe alors pour mon plus grand plai­sir en cares­sant déli­ca­te­ment le joli noeud…

Arnaud Papin

CONTE de NOËL (à dor­mir debout)

La der­nière fois que j’ai fait l’amour un soir de noël, j’ai enfan­té. Non, ce n’était pas le petit Jésus, mais juste mon fils. Celui que je vois gran­dir de jour en jour sous mes yeux depuis cette nuit tor­ride. Le plus fou, c’est que je n’avais pas spé­cia­le­ment pré­vu de corps à corps ce soir-là, je ne m’y atten­dais pas. J’ai été pris de court. Tout est par­ti de tra­vers quand la meilleure amie du moment de ma cou­sine a fait irrup­tion dans la mai­son fami­liale. Sophie nous avait contraints à enfreindre une loi fami­liale en invi­tant quelqu’un qui n’était pas de notre lignée. Elle avait été très claire, c’est ça où je ne viens pas ! Et bien voi­là, ça n’a pas lou­pé, faites entrer un élé­ment nou­veau dans un sys­tème où tous les rouages sont réglés au mil­li­mètre près, vous pou­vez être sûr que le réglage ini­tiale ne le res­te­ra pas long­temps. Inchan­gé. Indé­nia­ble­ment, quelque chose va se déré­gler, se mettre à fonc­tion­ner de façon inusuel. C’est ce qu’il m’est arri­vé ce soir-là, au grand dam de ma fian­cé du moment et d’Amine, mon fils né d’une pre­mière union. Je n’ai pas résis­té. Son expres­sion était tel­le­ment expli­cite, et la mienne aus­si, nous avons tous les deux sen­ti, immé­dia­te­ment, dès nos pre­miers échanges de paroles et de regards, comme une évi­dence nous sai­sir de la tête aux pieds. Ça n’arrive pas tous les jours ça, c’est le moins qu’on puisse dire, c’est plu­tôt rare. Non ? Com­bien de fois ça nous arrive dans une vie ? Dans nos courtes vies ? Com­bien de fois ren­contre-t-on quelqu’un avec qui le cou­rant passe tout de suite, dès les pre­mières secondes, et qu’on sait. Qu’on sait que rien ne sera plus jamais comme avant, par la suite… Nous avons fait ça en toute dis­cré­tion, tout de même, nous avons atten­du que tout le monde déballe ses cadeaux, que le cou­sin Mar­tin dégui­sé en père Noël, retourne dehors sous les flo­cons de neige dans sa Renault Mégane pour se chan­ger et reve­nir comme si de rien n’était, pour obser­ver les enfants heu­reux comme pas un de débal­ler leurs nou­veaux gad­gets éphé­mères. Bisous, bisous, der­nière verre de cham­pagne, les enfants au lit. Nous aus­si. Les lumières éteintes, et puis, une der­nière ciga­rette, seul dehors. Dans le froid gla­cial d’une nuit qui ne le res­te­rait pas. Je savais qu’elle vien­drait. Qu’elle ne pas­se­rait pas à côté. Nous l’avions devi­né. D’entrée de jeu. C’est comme ça, vous pou­vez me croire comme vous pou­vez refu­ser d’y croire. D’ailleurs, pour ma part, ça fai­sait long­temps que je n’y croyais plus ; mais là, Sophie avait bien fait de venir avec son amie. Depuis cette nuit d’étrennes, elle est deve­nue en me rejoi­gnant dans la neige avec ses talons aiguilles, celle qui par­tage ma vie, et notam­ment mon lit…